video voyou

Nous rentrons le dimanche soir de deux nuits fauves à Montpellier et à Toulouse, une peinture dans, un peu, ce que nous pourrions appeler notre chez nous en quelques sortes. Après les zéniths, nous passons tout le week end à Toulouse pour peindre dans les bureaux de Quadran. Un peu de repos, pas beaucoup puis nous prenons la route pour Lille, cette ville dont on a tant entendu parlé mais que nous ne connaissons pas, tout le monde la compare à Toulouse où nous avons vécu dix ans. Lille, c’est le nord. On s’imagine arrivés sur une autre planète où tout le monde mange des trucs bizarres avec l’accent de Dany Boon dans bienvenue chez les chtis mais en vrai on dit ça pour rigoler car on a toujours été tellement bien accueillis dans le nord qu’il nous tarde juste d’arriver à destination et d’attaquer ce nouveau projet. Sur la route, on réfléchit à notre fresque c’est notre dernier mur en clin d’œil à Fauve sur la tournée, (on n’ est pas entrain de dire qu’il n’y en aura plus dans le futur) et celui ci nous tient encore plus à cœur. On a vécu des moments forts, on a la dalle et on veut que cette fresque transpire ça. On a choisi de se calquer sur Voyou, une chanson de Fauve en featuring avec Georgio.  Nous avons décidé de faire place aux écrits et de réécrire plein de mots, plein de phrases récoltées. La question que nous avons posée dans la rue et sur les réseaux sociaux est : Quel chapitre de votre histoire allez vous écrire ou aimeriez vous réécrire?

Le lundi soir nous arrivons vers 22h dans un petit quartier de Lille plutôt agréable, chez des gens que nous ne connaissons pas. Nous nous nous sommes envoyés quelques messages sur facebook et Steph qui est dans une colloc de cinq personnes a demandé à toute l’équipe s’il était possible de nous accueillir chez eux. Ils nous ont préparé un grand repas et nous voilà partis à refaire le monde… Il y a des gens d’origines et de cultures différentes ce qui enrichit la discussion, rockeur, hardrockeur, chinoise, Toulonnaise bref des origines différentes et chacun s’intéressent à ce que l’on fait. On échange et on s’installe confortablement pour une nuit de sommeil avant le combat, avant la montée sur le ring. Puis nous voilà partis pour une petite semaine de travail, nos premières impressions sur Lille sont fortes et on se sent bien. Il fait super beau comme sur la côte, vers Cannes et Saint-Tropez. Est ce qu’on nous aurait menti? Nous qui étions venus avec des kways et des bottes. Nous allons chercher quelques bricoles dans un magasin de bricolage puis nous nous dirigeons vers le lieu où nous devons réaliser notre peinture. Nous nous perdons, puis trouvons l’endroit. On distingue le mur au loin. On l’avait juste vu en photo sur l’Instagram de Demi Portion. Il y avait une peinture qui avait été faîte par une équipe lilloise pour la venue du rappeur, rappeur dont on apprécie fortement le travail. En fait ce mur est juste en face du CECU   Centre Eurorégional des Cultures Urbaines récemment renommé Le Flow. Il est géré par eux et c’est avec eux que nous avons été en partenariat. Nous arrivons donc dans l’angle de la rue et sommes super étonnés au premier abord de la superficie de celui ci, il nous parait tout petit. Mais au fil des heures il redevient normal. Nous passons le premier jour à interroger les gens, peindre le fond, en blanc pour une partie et turquoise pour le reste avec un fond super minimal et très peu travaillé afin d’accueillir les phrases.
On commence à prendre nos marques, on a pris place à deux dans un appartement qui peut accueillir jusqu’à dix personnes. On va être bien. C’est un quartier populaire, le quartier Moulins avec une vrai identité. On est entre le centre ville et certains quartiers dit sensible de Lille. Proche du parc aux barrières rouges, de Wazemmes et encore plein de belles choses. Le soir nous avons besoin de projeter et il y a les jeunes du quartier qui traînent, fument des cigarettes électroniques magiques, mangent des pistaches, se chambrent et refont le monde. Ils se disent alors c’est quoi ces deux mecs, qu’est ce qu’ils font et surtout ça va donner quoi leur truc. Puis on croise aussi cette équipe de punk qui sort d’un concert, on fait notre truc en attendant le lendemain avant de commencer réellement la fresque. On finit assez tard cette première journée de travail et nous n’avons pas dîner, rien n’a l’air trop ouvert autour de nous. Il fait super bon, le ciel est étoilé et nous commençons à marcher. On se met l’iphone à Rémi et regardons ou reregardons en continuant notre marche, les clips de la Jonktion, gros groupe de rap local dont on vient de rencontrer Julien Oprim avec qui on va passer un bout de la semaine puisqu’il bosse au Flow. Le kebab est fermé et nous allons donc à l’épicerie de nuit. On ressort de là on est refait. Deux poches pleines, (sacs pour ceux qui ne comprendraient pas poches) puis nous nous redirigeons vers notre appart de la semaine afin de manger mais surtout reprendre des forces car il ne reste que quelques heures avant le lever du soleil.
Mercredi réveil avec toujours autant d’enthousiasme et de motivation. Rémi reste dans la chambre pour peaufiner la maquette, faire des impressions et gérer quelques trucs et Paul se dirige tranquillement vers la voiture avec une petite vitre en moins et  trois  pièces de 5o cents et une de deux euros aussi, ils manque aussi le Gps. Mais cela ne nous empêche surtout pas de perdre le fil de la fresque. En plus Carglass pour ne pas les citer sont venus très rapidement. Il est vrai que l’impact était un peu plus important qu’une pièce de 1 euro mais l’infraction a été réparée rapidement.
A côté de ça on commence à avoir beaucoup de phrases, Quentin le chanteur de Fauve, nous a rejoint pour plusieurs jours, venu simplement passer un moment et profiter du soleil Lillois, jongler entre le soleil en bas de la fresque et taper sur les boutons d’une boîte à musique dans notre logement. C’est vraiment cool de pouvoir passer du temps entre potes et profiter de tout ça… Apprendre à mieux se connaître mais aussi et surtout avoir cette envie de retourner le monde, la dalle d’expérimentation et l’envie de faire autant de projets que notre petite tête le supportera. On kiffe à mort, on ne sait pas trop comment expliquer le truc, il fait beau, les gens sont cools à part forcément quelques précurseurs et puristes qui viennent nous donner des leçons de morales mais cela ne nous atteint pas et nous continuons notre petit bonhomme de chemin. La nuit arrive, on monte à l’appart et on se fait beau. Parfum, chemises et polos habillent nos torses. Nous partons en ville, nous n’avons aucun guide et suivons simplement nos pas. Nous nous dirigeons vers le centre ville et plus précisément le vieux Lyon. Nous trouvons un petit restaurant puis allons refaire le monde dans des bars d’étudiants à siroter des bières et des sodas tranches. Puis c’est l’heure de s’éteindre, de fermer les yeux, de se reposer avant de les ré ouvrir avec plus de patate et d’énergie, le lendemain matin.
Jeudi, le combat continu. Le personnage de Voyou se construit petit à petit et les lignes d’écritures dans le fond noircissent cette grande feuille blanche. Jeudi matin on a la chance, l’honneur, le plaisir d’avoir la visite du grand, très grand Philippe Hollevout, sa femme et son fils. Il y a des gens dans la vie tu peux les voir une fois et savoir que ce sont tes potes, eux ils en font partie. Philippe est un artiste peintre lillois, avec sa petite galerie en centre ville, dans le vieux Lille que nous avions rencontré, il y a un an, où il travaillait avec Sofi Arto, femme qu’on apprécie énormément aussi. Bref, Philippe est ravi nous dessine le plan pour aller chez lui. Nous les retrouverons le jeudi soir sur leur péniche à une vingtaine de minutes du centre ville. Avant d’y aller Florence nous rejoint. Paul était à l’école primaire avec elle. ça faisait peut être 15 ans qu’ils ne s’étaient pas revus en vrai, c’était vraiment une amie de ouf… ça a fait tellement plaisir de la retrouver et de pouvoir partager ce moment. Donc on part tous sur la péniche. Florence, Quentin et les deux loustics de Sismikazot, Rémi et Paul. On se retrouve dans un lieu atypique où on n’ a vraiment pas envie de s’en aller, petite péniche sur un petit port de plaisance. On est tous comme des gamins à poser plein de questions et papoter jusqu’à pas d’heures. Une ambiance une fois de plus inexplicable, ce genre de truc nul à expliquer mais tellement bon à vivre. On est fatigué mais arrivé en ville on s’est fait embrigadé, après avoir déposé Flo en bas de chez elle non loin du spot où on dort on se retrouve au Calypso à danser sur du zouc et du gros rap cainri. On monte se coucher, on se réveille, il est vendredi déjà, ça passe plutôt vite. C’est l’heure il faut déposer Quentin à la gare, on se trompe de gare mais on a quand même le temps de boire un café, bisou rapide et accolades, puis c’est reparti pour la fresque. ça sent la fin mais il reste encore du boulot. On commence à voir le bout des écritures et le personnage du clip de Voyou prend réellement forme. Les gens défilent, nous félicitent. Certains viennent même de loin pour nous rendre visite et nous checker. Vous ça ne vous parait rien mais pour nous c’est énorme. Alors un grand merci à toutes ces personnes. En cette fin de journée on se fait un petit apéro dans le Flow avec une partie des effectifs. On discute, on rigole, on fait les curieux et on aime bien connaître les vies. Une des personnes que nous ne citerons pas  qui s’appelle Martin, travaille et a travaillé avec Kamini, c’était son manager. Trop cool ces petites anecdotes. Puis le week-end arrive, il nous reste une grosse journée de travail voir un peu plus. Nous allons dîner en ville le soir avec Julien dans un bon resto et manger des produits du coin. Puis on se retrouve dans le quartier où nous logeons dans une soirée rap, freestyle comme on faisait à l’ancienne. Des bons souvenirs et un moment de partage inoubliable. Le lendemain c’est le dernier jour. On est dimanche. On croise des têtes pour la dernière fois, c’est l’heure des embrassades, des accolades. La fresque est fini et il ne manque plus qu’à prendre la photo finale, les photos souvenirs. Pour ça on attend que le soleil se cache, que les nuages le recouvrent pour qu’on puisse immortaliser l’oeuvre. C’est quand même un comble de se retrouver à Lille pour vivre ce moment. C’est un exercice de ouf, car il y en a un qui guette l’autre qui range la voiture, un qui prépare le départ l’autre qui court après les nuages… Un qui attache les échelles l’autre qui essaye de cacher le soleil. Puis c’est l’heure, on y arrive. On prend la route, fatigué mais avec tout de même encore un peu de force. Dernier coup de regard dans les rétroviseurs, on s’en va tel deux voyous mais avec quand même au fond le sentiment d’avoir fait quelque chose de bien. On s’éloigne de la ville, prend la route et cette fois ci c’est notre escabeau qu’on voit dans le rétroviseur, on avait oublié de l’attacher. Plus de peur que de mal, aucun dégât nous prenons donc la route en laissant deux souvenirs : notre fresque et l’échelle qui nous a permis de la réaliser. Ce fut une belle semaine, merci à tous pour y avoir contribué.
Tout d’abord, un immense merci à toute l’équipe du Centre Eurorégional des Cultures Urbaines de la ville de Lille récemment appelé le FLOW, nous sommes désolés nous ne nous rappelons pas de tous les prénoms et noms, de toutes les étiquettes mais nous remettons bien chaque personne, chaque visage. Merci de nous avoir accueillis dans de si belles conditions. On reviendra c’est sur et cette fois ci plus longtemps. Merci Olivier, merci Martin pour tous ces échanges par mail et pour avoir fait que ce projet existe et aboutisse, un énorme big up à Julien, monsieur Oprim du groupe de rap La jonktion, c’était vraiment cool poto de passer du temps avec toi et de découvrir la ville lilloise à tes côtés. A tous les gens croisés dans les bureaux, ceux qui sont venus rire et écrire, à Juju à la sécurité, aux Docteurs Colors, putain on est même pas montés, on s’en veut mais c’est toujours compliqué avec le matos et tout, à tous les rappeurs et breakeurs croisés. A Mr Shabaaz Mystic rappeur mi roots mi hip hop. Au top. Le mec forme une équipe à lui tout seul.
Un gros big up aux potos Lillois  venus soutenir le projet. A Quentin, putain c’était trop cool que tu sois là et vraiment chanmé, quand on y repense, trop de souvenirs… A Florence, qui vit à Lille depuis bientôt dix ans, une amie d’enfance, avant le collège, c’était vraiment ouf de la voir après plus de quinze ans. Et enfin nos amis de toujours, Philippe et Valérie, le petit Lulu fraîchement débarqué et le big boss du bateau Popeye.
Merci à la fille qui a dicté les phrases.
Une spéciale à Quentin Dourlou… Quand on est arrivé à Lille, ce jeune homme de vingt ans nous a envoyé un message facebook en nous expliquant qu’il est en train de passer une année sabbatique, qu’il kiffe sa vie et qu’il mène des petits projets à droite à gauche. Il aimerait faire une interview pour lui et pour son kiffe personnel. Nous lui disons aucun problème passe sur le mur et fais ce que tu veux. Il se prend au jeu et commence par passer plusieurs heures par jour avec nous. Puis il a réalisé une vidéo, cette vidéo. https://www.youtube.com/watch?v=N7qhdWt8jrE Un gros big up à ce jeune fou et bonne continuation poto.
Merci à toute la coloc qui nous a accueilli dès notre arrivée, bises à tous pour ce bon moment et merci mille fois pour tout, une spéciale dédicace à Steph, pour ton investissement, ta gentillesse, on te remercie mille fois, tu as été géniale et tu as déversé des litres d’eau gazeuse sur notre quotidien Lillois. Au top.
Big up Fab aka Frix pour être venu passer du temps avec nous, avoir suivi la fresque, mercis poto. A Charly aussi.
A tous les jeunes du quartier, des putains de gars en or, à Bryan mais aussi et surtout à notre petit Kevin le boss du quartier aka Kekepeno, merci pour ton cadeau aux couleurs de Dysney Land et ton coup de fil pour avoir des news quand on était sur l’autoroute, c’était chanmé tous les moments avec toi, tu vois comment? Big up, prends soin de toi.
Une énorme pensée aux étudiants de l’école de droit pas loin du spot et un gros big up à la marque de David DEUXDA…
Enfin ce projet est dédicacé à tous ces gens qu’on connait ou non, qui, sur les réseaux sociaux ou dans la rue, nous ont donné des phrases. Merci pour vos attentions, vos encouragements, merci pour nous suivre et être avec nous, la machine est lancée et on vous promet qu’elle n’est pas prête de s’arrêter. Le prochain article dans quelques jours sur une fresque que nous avons produite à Saint Jean d’Angely en Charente Maritime dans une petite ville  avec quatre potes de Bordeaux. Bonne semaine les amis et à très vite.

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