Après une merveilleuse session en colonie de vacances au mois de Juillet et une semaine de repos bien méritée, nous voici de retour pour une nouvelle étape avec une équipe fraîchement débarquée de neuf jeunes de la CCAS. Nous devons arriver très vite à mettre de côté toutes les images et les ressentis de Juillet pour démarrer de plus bel et vivre simplement l’instant présent. L’angle d’attaque et la direction globale sont identiques mais forcément l’humain rentre en compte et nous savons d’ores et déjà que nous ne vivrons pas la même chose. Cela va être différent. Nous sommes déjà tout excités à l’idée de découvrir à nouveau ces neufs jeunes et l’équipe qui l’entoure pour vivre cette expérience estivale hors du commun. Les souvenirs resteront gravés à jamais pour le restant de nos vies et nos carrières professionnelles. Pour ceux qui auraient manqués plusieurs explications de ce type de projet l’idée est vraiment de faire un « vis ma vie » de Sismikazot avec la réalisation d’une fresque dans un village. Le tout est agrémenté par plusieurs ateliers tout au long de dix jours de vacances.

Nous sommes très heureux et fiers de nous livrer et de vous présenter notre dernier projet aux côtés de Loïs, Adriana, Marie, Vittoria, Lisa, Carla, Clara, Lulu et Fanny accompagnés par notre pote Eddy et les deux meilleures des animatrices Léa et Irina.

VENDREDI

Nous arrivons en fin de matinée à Leyme après avoir vécu ce mois de Juillet inoubliable. Nous avons encore le cœur dans les vacances mais la tête rentre petit à petit en colonie. Nous allons retrouver toutes les personnes du camping, les gens de l’accueil, de l’animation, le directeur et découvrir tous ceux que nous ne connaissons pas. Nous nous retrouvons à Leyme puis direction la colo. Entre le village et le camping, il y a plusieurs kilomètres. La musique résonne dans notre cœur, les images défilent à travers la vitre. Les arbres marchent vite à côté de nous, les tâches vertes et les carrés bien délimités se succèdent de manière anarchique. Notre cœur bat de plus en plus fort comme s’il allait s’arrêter. Nous prions le ciel pour que ce mois d’Août égale celui de juillet. Nous avons encore quelques fortes images de la colo passée que nous allons tenter rapidement de mettre de côté pour les récupérer plus tard. Nous commençons par le premier déjeuner. C’est toujours une ambiance particulière car c’est la première fois que l’on se rencontre et c’est très dur à ce moment là de savoir comment va se dérouler la suite. En début d’après midi, nous nous retrouvons tous ensembles pour la première vraie rencontre. Nous installons quelques chaises en rond à l’ombre des grands chênes qui ornent le camping. Cela va peut-être, être la partie la plus longue mais tellement importante à nos yeux. Chacun se présente et parle de lui à travers un objet qui lui tient à cœur, puis nous raconte leur rapport avec l’art et la culture, s’il aime lire, s’il apprécie la musique… Aussi ce qu’il n’aime pas dans la vie, d’où il vient… Tout cela nous permet d’apprendre à mieux se connaître, et de mieux appréhender la suite. Très vite, il y a beaucoup d’émotions qui se dégagent de ce groupe et nous savons très rapidement que même s’il va y avoir des groupes qui vont se former, même si tous les tempéraments vont ne pas toujours être compatibles, les exercices autour des sentiments et des émotions vont être forts. C’est toujours immense de pouvoir découvrir un bout de chacun et de le partager avec les personnes avec qui nous allons passer quinze jours et quinze nuits.

SAMEDI

Ça y est cette fois la machine est lancée. La première journée, chacun marche en avançant à taton et cherche ses repères. Aujourd’hui, nous savons très bien qu’avec les deux activités programmées, ce soir le groupe va être encore différent. Nous nous réveillons dans un camping ensoleillé. Hier, nous avons retrouvé notre chambre, notre tente, notre lit et très vite nos habitudes reviennent. Même si les nuits sont fraiches, la chaleur revient vite et arrive même de plus en plus tôt le matin. Premier réveil, premier petit déjeuner, premiers sourires, première fois que notre équipe nous découvre au petit déjeuner les yeux à moitié fermés face à nos tartines beurre / confiture d’abricot. De notre côté, nous prenons un peu de temps pour bosser et se mettre à jour sur pas mal de boulot en retard. Chaque aventure est la même danse, nous alternons entre ateliers, peinture et nous avons toujours une liste de travaux interminables pour que notre petite entreprise ne connaisse pas la crise. 9H30, c’est l’heure de notre premier rendez-vous. Tout le monde est ponctuel. Aujourd’hui, ce sera l’heure de la première fois d’utilisation des bombes de peinture et pas dans n’importe quelles conditions puisque ce sera pour un Battle. L’idée est que chacun s’affronte sans avoir trop de notions de tags et de graffitis. Même si tout le monde n’est pas réveillé et que parfois, on se croirait dans un EPAHD. C’est une fois de plus une merveilleuse expérience. Au commencement, il y a des temps où chacun se rencontre 1 contre 1 ayant pour but de réaliser en tag parfois le plus possible puis ensuite en graff. Chacun nous a marqué à sa manière. Il n’y a pas de vrais gagnants mais nous n’oublions pas de citer Adriana pour avoir réalisé un Fish à l’envers avec une technique digne des plus grands graffiteurs internationaux. Juste avant midi, c’est l’heure de la remise des trophées inexistants mais surtout nos ados prennent place sur le podium soigneusement confectionné avec une chaise et une enceinte. Trois personnes se partageront la deuxième place. Juste après, nous prendrons quelques minutes afin de préparer le terrain de jeu pour l’après midi. Nous allons déjeuner, un vrai moment de partage que chacun de nous apprécie. Nous avons rapidement disposé les tables en U comme si nous étions dans les plus grands meetings ou congrès. Chacun peut alors participer aux longues discussions ou monologues lancés par certains. Après la sieste et un petit quartier libre pour tous, nous nous retrouvons en début d’après midi à 14h30 sous les fils des étendoirs derrière les toilettes et les sanitaires. Sur le papier, cela ne fait pas rêver, mais en réalité avec la chaleur extérieure et le petit aménagement éphémère que nous avons réalisé avec table, chaise et paper-board, nous allons être au top. L’idée de cet atelier est de donner quelques clés aux jeunes pour développer leur envie de lire, d’écrire et d’aller au plus profond des choses qu’ils ont envie d’extérioriser. Très vite, comme c’est souvent le cas, nous sentons qu’il y a un potentiel et surtout que nous allons avoir besoin de mouchoirs. En se calquant sur un texte de Boris Vian, « Je ne voudrais pas crever », nous écrivons tous sur ces choses que nous aimerions faire et vivre avant de mourir. L’exercice réussit puisque beaucoup se livre sincèrement et sans filtre. Certains n’arriveront pas à aller au bout de cet atelier par peur ou par tristesse, mais nous sommes vraiment fiers et émus de ce qu’il s’est passé. C’était merveilleux. Nous gardons bien au chaud tous ces écrits qui pourront peut être nous servir dans un futur proche, pour le projet ou pour un autre exercice. La journée s’achève tranquillement comme elle a commencé avec beaucoup de sérénité et d’espoir pour les jours à venir. Demain, à la première heure, nous avons rendez-vous pour faire du théâtre tous ensembles et nous avons déjà hâte.

DIMANCHE

Nous sommes aujourd’hui dimanche. C’est un jour quand même particulier où la société et le monde dans lequel nous vivons nous rappellent que ce n’est pas normal mais atypique et spécial de travailler ce jour. Nous pensons à nos familles, au temps et aux bons moments que nous pourrions passer avec elles. Mais pour être honnête avec vous, nous n’avons nullement le sentiment d’être dimanche. Nous sommes perdus. Lorsque nous commençons un vendredi, bizarrement nous avons peu de repères. Le temps est agréable, pour le petit déjeuner, en plus de tout plein de produits bio, ce matin nous avons croissants et chocolatines. Les vents caressent le haut des arbres, le chant des oiseaux remplace la radio et les émissions du matin… Chacun est vrai au réveil, chacun est dans sa bulle. Il y a celles qui choisissent de passer un temps incalculable dans la salle de bain avant même de se montrer et qui arrive à mettre de côté l’odeur des viennoiseries. Et il y a ceux qui viennent direct, qui discutent comme si nous étions dans notre maison de famille entre cousins.

C’est un atelier bien spécial qui nous attend aujourd’hui car entre ce qu’il y a sur le papier et ce que nous allons vivre, il y a un pont énorme. Théâtre, c’est l’intitulé affiché sur le planning. Mais en plus du théâtre, nous allons travailler notre respiration, parler de concentration, apprendre à avoir confiance en soi, être bien avec son corps, imaginer que quelqu’un d’autre du groupe puisse nous effleurer ou respirer proche de nous. Puis, au travers de différents exercices, nous allons jouer la comédie et mettre en œuvre toutes les choses que nous avons vus. Nous passons un agréable moment sur notre scène imaginaire face à nos camarades en enchaînant les passages d’improvisation. Nous avons même imaginé tous avoir un incroyable talent et essayé de le dévoiler devant tous. Puis, cette après midi, nous avons pris du temps pour réaliser des affiches à la main. Chacun son style, chacun son idée même si nous avions guidé le pas de tous et réfléchi ensemble aux choses à ne pas oublier. Nous prenons aussi du temps et réfléchissons tous ensembles à un titre concernant  notre projet. Après des dizaines de propositions, nous avons décidé de prendre JEUNESSE EN COULEURS. Puis, les heures filent à la vitesse du vent. Est-ce que nous prenons assez de temps pour voir les choses ? Les jours, à peine commencés, sont déjà terminés… Nous essayons de profiter au mieux de chaque instant. Juste après le dîner, nous allons en ville pour découvrir « J’ai rêvé d’une vie ordinaire, autant que de grandes aventures… »  réalisé la session précédente, mais aussi bien entendu le mur que nous allons faire cette fois. L’équipe s’est faite toute belle pour la sortie du camping mais nous rentrons ensuite à toute vitesse afin de mettre en place notre cinéma de plein air. Après quelques minutes assez galère pour la mise en place et en attendant d’être sûr que la nuit est bien tombée et que le soleil ne refera pas son apparition. Il est 22h, un drap blanc est tendu sur une de nos tentes en guise de grosse télé. Nous avons des bouteilles d’eau. La fraîcheur se fait ressentir et une armée de couverture surgit de nulle part pour couvrir nos genoux. Nous pouvons enfin démarrer. Le film que nous nous apprêtons à démarrer est un documentaire sur le muralisme, un reportage de Jérôme Thomas qui a été filmé entre 2012 et 2017 dans le monde entier avec des artistes des quatre coins du monde. Un film intéressant pour nous (même si nous l’avions déjà vu plusieurs fois) mais surtout pour les jeunes qui découvrent une partie de notre travail et qui prennent consciences de tout ce qu’il y a autour.

LUNDI

Après trois jours intensifs, après avoir vécu et réalisé plusieurs exercices, ateliers, expériences tous ensembles, nous voilà tous fin prêts pour démarrer une nouvelle semaine, une fois de plus chargée et bien remplie. Au planning, beaucoup de pratique. Nous allons réaliser le mur en ville, créer des petites toiles, un atelier abstrait et aussi une conférence face aux gens du camping… Mais avant toutes choses, pour commencer cette semaine, nous voilà réunis pour préparer notre conférence, travailler les écrits et contacter la presse pour qu’il y ait le plus d’engouement possible autour de notre projet. Cette journée du lundi est une des plus longues et nous sommes passés par tous les états. Commençons par souligner l’arrivée tant attendu d’Irina dans les rangs de l’équipe d’animation, une aide précieuse et pleine de fraîcheur qui va faire du bien à tous. Nous nous préparons pour la conférence. Nous commençons par une présentation de chacun, nous listons alors qualités et défauts de tous. Nous essayons de mettre au maximum d’autodérision. Certaines s’appellent maintenant Michel, d’autres impressionneront le public avec leur incroyable talent, leur force en géographie ou encore le don pour compter très rapidement. Nous passons du temps à répéter, encore et encore, recommencer jusqu’à ce que l’on soit tous à l’aise avec ce que l’on a à dire. Nous passons tous par toutes les émotions, peur, joie, tristesse et tant d’autres choses dont nous ne connaissions même pas l’existence. Avant d’aller nous préparer pour notre superbe soirée et de se détendre pendant l’heure du dîner, nous nous occupons de créer et réaliser un dossier de presse ainsi que de la contacter. Cela a été pour tous un bel exercice mais aussi un vrai moment de relâche comme lorsque Rémi répond au téléphone en se faisant passer pour un journaliste donnant une adresse fake mais surtout très absurde (beaugosse46@ludivine.com) ou lorsque Carla s’est trompée de numéro de téléphone lors de ses recherches. Après avoir livré son speech bien rodé et que la personne  lui dit : « Mais pourquoi vous voulez envoyer un dossier de presse à SFR ? » Bref, un bon moment productif mais aussi récréatif.

Chacun se remet vite dans sa bulle et se concentre sur sa présentation. Tout le monde se met sur son 31 puis tous ensembles, nous allons dîner. Dernières répétitions en situation dans le lieu du crime puis vient l’heure de notre soirée dans la salle d’activité du camping. C’est un moment fort du séjour que nous attendons avec impatience. La pression monte et nous espérons de tout cœur qu’il y aura quelques gens dans l’assemblée. Au fil des minutes, avant le départ de notre conférence les gens arrivent et la salle se remplit. Nous sommes ravis et prêts… Première étape, nous commençons par les jeunes. C’est le meilleur moment pour nous, celui qu’on attend avec hâte, qu’il nous tarde de partager et de découvrir en live. La minute avant le lancement est longue, intense, remplie d’émotions… Puis, Marie démarre et tout le monde suivra. C’est merveilleux. En vrai, il n’y a pas vraiment de mots. C’est une satisfaction énorme pour nous de voir notre groupe en haut de l’affiche, de voir les yeux du directeur, des animatrices et des spectateurs qui brillent de mille feux. Dans la salle, il y a eu des tonnes de rires et d’applaudissements. Soirée plus que réussie, nous sommes fiers et heureux. La conférence continue et maintenant c’est à nous de parler de notre travail, notre parcours et plein d’autres choses… Nous sommes ravis et heureux, les jeunes nous ont donnés de la force et nous aussi nous avons pris un réel plaisir à échanger avec les gens venus nombreux. Nous avons fini cette merveilleuse soirée à découvrir les talents d’Eddy pour le Cirque, le jonglage en tout genre et le diabolo… Un moment hors du temps que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Même si cette journée est interminable, lorsque nous allons nous coucher nous sommes sur notre petit nuage…

MARDI

Comme chaque colo et comme le mois précédent, nous réalisons une fresque murale dans le village qui accueille le camping de la CCAS fraîchement devenu Campéole pour créer du lien avec ce village et aussi de nous sortir de notre quotidien. Tout comme le mois dernier, nous allons peindre dans l’enceinte de l’école maternelle de la ville. Nous avons choisi de travailler autour de la même thématique que le mois précédent : l’enfance et tout ce qui tourne autour.

Ayant laissé une grosse place au figuratif nous voulons alors travailler autour de l’écriture et de l’abstrait, élément très important dans notre travail. Chaque jeune doit alors répondre aux questions que l’on se pose et peut être nous mettrons une phrase sur un des murs. Nous gardons les couleurs de la dernière session afin de créer une unité commune et donc de réaliser un parcours entre les fresques. Durant la matinée, les jeunes sont avec nous. Ils traînent autour du mur et découvrent nos fresques dans le village. Après avoir chargé tout le matériel nécessaire pour aller travailler notre équipe d’apprentis artistes prépare les couleurs. Au pied du mur, nous avons déroulé une grande moquette et tout comme un atelier cuisine, nous préparons nos couleurs et réalisons nos mélanges en fonction de ce que nous souhaitons réaliser. Une fois que tout est prêt, ce sera vite l’heure d’aller déjeuner. Puis, pendant que toute l’équipe a un petit quartier libre, nous sommes sur le mur. Il est annoncé  un fort orage pour cette nuit mais en attendant, la chaleur est à son comble et le soleil au rendez vous, ce qui n’arrange pas les choses. Aujourd’hui, une triste nouvelle nous est parvenue, Marie doit nous quitter. Son grand-père est très malade et ses parents souhaitent qu’elle rentre dans le sud afin qu’ils se retrouvent tous en famille. Nous apprendrons plus tard le décès de son grand-père et nous savons très vite qu’elle ne reviendra pas. Ce soir, pour sa dernière soirée, tout le monde lui prépare des surprises et les jeunes passent une belle soirée en sa compagnie. De notre côté, nous avons la chance d’être invités à dîner au Foyer La Passerelle, unité de l’hôpital psychiatrique de Leyme et de ce fait, passer du bon temps avec nos amis qui nous ont préparés un merveilleux repas. Les œuvres artistiques avancent bien, nous sommes même presque un peu en avance. Encore une belle et longue journée qui s’achève. Nous sommes heureux et même si l’on court après la montre, cette colo et tous ces moments valent vraiment le coup d’être vécus.

MERCREDI

Nous allons dépasser aujourd’hui la moitié de la colo. Le bilan général est très satisfaisant. Nous pensions avoir pas mal de temps pour nous mais finalement les heures et les jours nous filent sous le nez sans aucune retenue. De manière égoïste, nous profitons à fond sans laisser une miette au sol. Chaque instant est riche. Nous nous réveillons tous après une nuit sous une pluie d’éclairs et de tonnerres. Nos pas sont guidés par les gouttes de pluie qui tombent sur nos cabanes en plastique. Lors de cette colo, les petits déjeuners sont extras et celui-ci encore meilleur. Le décor de notre vie à ce moment précis et tout ce qui nous entoure est incroyable. La flèche des conifères est noyée dans la brume matinale et la fraîcheur apaise les esprits, mais malheureusement pas pour longtemps. Cette journée du mercredi, tout le monde est un peu excité, les différents clans des filles se motivent les unes les autres et les cris sont plus présents que les discussions de type normales. A la première heure, après ce petit déjeuner copieux et source de bonheur, nous commençons tous ensembles à mettre le mur en blanc, celui qui a servi au Battle graff, pour pouvoir graffiter le restant de la journée. En fin de matinée, tous ensembles, nous passons une belle heure à échanger. L’idée est que chacun de nous donne deux mots qui les représente plus que tout. Ils doivent pouvoir les défendre plus que tout !!! Chacun se livre et parfois des larmes font leur apparition et se propagent comme la peste ou le choléra. Mais tout cela est positif, nous passons tous un superbe moment. Nous ressortons de cet exercice avec encore plus de connaissance des uns et des autres, et pour certains une boule en moins dans le ventre. Cette liste de mots nous servira l’après midi pour les écrire, graver, graffer sur le mur. En fin de matinée et toujours autour de ces mots, nous abordons un sujet qui est fil conducteur des colos de la CCAS : les 80 ans de la Retirada et quand 500 000 espagnols arrivérent en France pour fuir la guerre civile dans leur pays. Nous élargissons la thématique et parlons des migrants et de la vision de chacun face à ça. Après la pause repas, cette fois et pour de bon, c’est l’heure du graffiti. Malheureusement, cela va passer trop vite. Nous presque pas, le temps d’apprécier que c’est déjà fini. Il fait beau, presque chaud. Nous continuons de graffer le bloc sanitaire avec la même contrainte graphique que nous nous sommes imposés mais cette fois avec nos mots et notre musique. Chacun y met du sien et beaucoup d’entrain. Après le goûter, seuls les plus vaillants restent pour terminer notre création. Nous finirons ce moment avec les plus grands tubes de la culture rock,  c’est alors que Nirvana, Acdc, Guns n’Roses, Metallica, The Pixies et tant d’autres nous accompagnent guident nos traits de sprays colorés et énervés à la fois. Entre deux gravés sur la roche on danse, bouge les cheveux, joue de la guitare sans instrument et nous nous imaginons taper sur des batteries qui n’existent pas. L’ambiance est trop bonne et nous conforte tous que nous aimerions rester ici tous ensembles à vivre comme si l’on avait pris douze ans à perpète et qu’on ne vieillirait jamais. L’après midi s’achève aussi bien que la journée a débuté. Puis, les jeunes se préparent pour un karaoké avec d’autres personnes du camping. En fin de soirée, tout le monde nous rejoint pour découvrir ce que nous sommes en train de tracer sur le mur. Ce midi, nous avons lu toutes les phrases que nous avons récoltées et nous en avons sélectionnées quelques unes afin d’en écrire une sur le mur. En tout, sur une dizaine restantes nous avons choisi d’en garder quatre sur lesquelles nous aurions peur de prendre une décision seuls. Nous avons alors choisi tous ensembles et avons voté. Nous décidons alors tous ensembles d’écrire la phrase : « Au dessus de nos têtes, les étoiles nous observaient rieuses et bienveillantes. » Nous passons aussi un peu de temps tous ensemble à voter pour cette phrase qui nous anime et que l’on puisse la défendre et la porter haut dans notre cœur. Nous sommes très heureux que le choix définitif se soit passé de la sorte.

JEUDI

Ce matin, nous allons très tôt au mur seul. Après tous ces jours intensifs et remplis de travail, nos artistes en herbe s’octroient une petite grasse matinée. Nous n’avons fait que remplir en noir. En fin de matinée, tout le monde nous retrouve pour constater notre travail et valider que tout soit bien réalisé. Nous sommes maintenant très fiers et très heureux de voir le résultat final de ce grand mur. Cela pourra maintenant peut-être déboucher sur d’autres plans de la sorte. Nous essayons d’être en constante évolution dans notre travail et ce genre de travail en fait partie.

Cette après midi, même si la chaleur s’est rajoutée nous sommes tous très excités de découvrir l’atelier abstrait qui nous attend avec impatience. Il y a des débuts de tensions dans le groupe en ce début d’après midi. Nous prenons alors un peu de temps pour régler ça et discuter tous ensembles. Très vite les conflits s’apaisent et même s’il y a des clans comme dans la vraie vie nous voilà reparti de plus belle. Nous passons trente minutes à parler de l’art abstrait. Nous échangeons autour de ce sujet. Chacun d’entre nous donne son avis. Nous sommes enfin prêts pour démarrer. Paul prend un peu de temps pour faire une démonstration puis, nous nous répartissons par groupe de quatre. Ce sera plus simple en petit comité d’être soi et dans sa bulle mais aussi et surtout parce que nous n’avons que quatre chevalets. Pendant que la première équipe part s’échauffer et se mettre en condition, les autres préparent le matériel puis inversement par la suite. On s’échauffe, on se prépare, on se conditionne, on réfléchit, on sort de sa zone de confort, on va devoir lâcher prise… A la dernière minute, nous demandons à tous de se concentrer sur un événement de leur vie qui les a marqués puis la magie opère avec beaucoup de force et d’énergie et nous allons assister et voir des peintures aussi fortes les unes que les autres. Il y a beaucoup de pleurs mais c’est beau. Chacun se réconforte, se soutien, s’encourage. En général, nous constatons vite que beaucoup de nos jeunes n’ont pas confiance en eux. C’est dommage car croyez nous ils peuvent vraiment l’être. Personne n’a triché. Tout le monde a joué le jeu à fond et ça se ressent. Tout le groupe a joué le jeu et respecté la consigne. Sur le moment nous étions très contents,  mais avec du recul, c’est encore plus fort. Nous avons vraiment eu des trucs de fou !!! Cette expérience et ce que nous vivons réellement est extrêmement compliqué à retranscrire et décrire comme nous le vivons en réalité. Enfin, les journées étant toujours trop courtes, nous nous empressons de ranger et préparer le matériel car nous devons aller terminer une des œuvres sur le village. Il y a un excellent repas festif sur le camping avec des animations et un groupe espagnol. Nos jeunes en profitent à fond et nous partons très rapidement finir au même moment où le soleil disparaît derrière les collines.

La musique résonne dans les montagnes leymoises, la demi-lune éclaire le camping et nous travaillons à notre tente jusqu’à ce que nous soyons les derniers du campings éveillés. Il faut aussi ranger le matériel et laver les pinceaux ce qui prend toujours beaucoup de temps. Les quelques heures de sommeil, qui nous attendent, seront les bienvenues. Le projet touche bientôt à sa fin, nous avons tous le cœur rempli d’amour et même si la fatigue commune nous rend parfois con, bête ou grincheux, nous allons tous pouvoir l’affronter pour les prochains jours qui arrivent. La journée de demain sera courte et les jeunes pourront profiter un peu de leur week-end et de leur grasse matinée.  Parfois nous nous questionnons sur l’intensité de nos séjours et est-ce que le rythme n’est pas trop soutenu pour nos équipes. Puis, lorsque nous listons toutes les choses que nous avons absolument envie de faire et de transmettre nous sommes partagés. L’intensité et la passion font aussi parties de notre vie d’artiste. Peut-être que ça fait parti du truc. Et au final, dix jours passent vite. Nous sommes conscients des efforts que nous demandons…

VENDREDI

La journée du vendredi passe une fois de plus à toute allure, encore plus cette fois parce que nous allons travailler seulement deux heures. Paul a demandé à finir plus tôt pour se rendre en Bretagne sur un festival. Lorsque nous nous retrouverons la semaine prochaine, ce sera bientôt la fin, l’heure du bilan, de la visite de notre atelier, de l’inauguration et bien sûr du mythique Kiki Burger. Mais avant tout ça nous passons un peu de temps tous ensemble dans la joie et la bonne humeur pour la création de petites toiles avec les prénoms ou surnoms de chacun. Il y a toutes les couleurs et chacun à conscience qu’il repartira avec ce tableau qu’il pourra afficher dans sa chambre avec fierté et qu’il le regardera avec le regard rempli de larmes et le cœur de souvenirs…

LUNDI

Après un court week-end bien rempli, nous nous retrouvons tous à notre atelier à Cornac en fin de matinée pour une visite de notre atelier et un repas tous ensembles que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Delphine, une amie d’Eddy a rejoint les rangs. Chrichri nous a préparé des grandes salades de riz et de pâtes pour accompagner les kilomètres de saucisses sèches, de charcuteries, de fromages et de foies gras installés dans notre jardin et soigneusement déposés sur une grande tablée. Tout le monde est heureux même si au fond c’est dur de se retrouver après une petite coupure. Mais, le rythme et la joie de vivre reviennent vite. Nous mangeons un très bon dessert. Françoise, notre chère voisine et grande amie, nous a rejoint pour partager ce moment convivial. Ensuite, après une toute petite heure de rangement et de vaisselle, nous prenons la route pour découvrir plusieurs fresques réalisées dans le coin par nos soins. Nous allons à Biars-sur-Cère, Glanes et Cornac et nous finirons notre parcours par une visite chez notre vieux pote Louis DeVerdal qui est un sculpteur bricolo, à nos yeux, un des meilleurs artistes du nord du Lot, son univers amène vite les jeunes vers un terrain qu’ils ne connaissent pas et n’ont peut être jamais pratiqué. Merci à lui pour son accueil. Lorsque nous repartons le temps change et une grosse pluie s’abat sur nous. Nous réfléchissons à  un plan d’attaque pour la suite. Nous allons au mur prendre des photos de notre réalisation en ville puis nous irons tous au camping afin de préparer notre soirée. Ce soir, nous créons un snack éphémère où nous serons une vingtaine à dîner, burger et glaces étant au menu. C’est nous qui avons tout réalisé. En plus, nous nous sommes tous habillés avec comme thématique le Hip Hop. Un moment drôle et émouvant que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Nous finirons la soirée avec des quizz, des blinds tests et des battles en tout genre…

MARDI

Après une nuit plutôt courte, nous nous réveillons dans le camping pour la dernière journée tous ensembles. Tous les sentiments et les émotions se mélangent en nous pour terminer cette colo. Nous savons que les heures vont passer vite et que nous n’aurons pas le temps de tout faire mais on s’y jette les deux pieds en avant et on va croquer cette journée à pleines dents sans en perdre une miette. De notre côté,  il faut que nous continuions le compte rendu du site, que nous rangions notre tente logement, celle consacrée au matériel et que nous chargions le camion… Puis, avec nos jeunes, c’est l’heure du bilan. Avec quelques minutes de retard pour démarrer l’exercice, nous sommes un peu déçus et contrariés mais très vite tout cela s’efface pour laisser place aux émotions, à la joie, à la tristesse et aux pleurs d’amour… Nous sommes tous conscients que nous venons de vivre une putain d’aventure et cela n’a pas de prix. Nous nous remercions tous. Chacun a été merveilleux, à reconnaître ses erreurs quand il y en a et dire les belles choses quand il le faut. C’est à ce bilan qu’on voit la force du groupe, la maturité et l’expérience acquise durant ces quatorze jours. Comme tout le monde le dit, si c’était à refaire, on referait tout pareil. Le midi nous allons manger, Romain un ami à nous du collège nous rejoint et on passe un super moment ensemble depuis le temps !!! Cela fait du bien  aussi… Puis, viens l’heure du vernissage. Avant, on le prépare, sur le plan du discours mais aussi sur le plan culinaire, un réel plaisir de voir cela et par le suite de goûter toutes ces belles choses que les jeunes nous ont concoctés. Lorsque vient l’heure du discours nous sommes tellement émus et fiers. Chacun se lance, tour à tour,  pour expliquer le projet et crier haut et fort ses ressentis. C’est un moment hors du temps, suspendu dans l’espace que tous ceux qui étaient là ne sont pas prêts d’oublier. Quelque chose de fort et incroyable s’est produit ce soir-là…

Nous remontons tous au camping pour notre dernier repas. Nous chargeons les dernières affaires dans nos camions. Puis, les premiers pleurs se font ressentir. Cette fois c’est la fin, la fin d’une aventure que nous avons vécu avec amour et passion.

Une fois de plus, nous sommes très heureux de ce que cette colo nous a apporté, tant sur le plan humain qu’artistique. Une fois de plus ici, nous avons eu la preuve, comme à chaque fois, qu’il est important d’arriver sans préjugé, s’introduire, remplis de convictions, d’envies et rester persuadés que plein de belles choses vont se dégager de tout ça. Nous avons clairement pris une grosse claque. On a rencontré des gens merveilleux. Et c’est fou de voir ce que l’on arrive à faire lorsque nous mettons chacun du notre, chacun sa pierre pour construire le château de nos rêves, notre édifice imaginaire mais réel dans notre cœur. Tous les ateliers nous ont permis en donnant le meilleur de nous même d’avancer et d’aller au bout de nos envies. Nous ne sommes pas prêts d’oublier ce que nous  avons vécu ici, réalisé tous ensemble. Nous avons beaucoup rigolé, énormément pleuré, main dans la main, cœur contre cœur, nous, contre le reste du monde.

Une fois de plus, nous voilà au pied du mur face à une multitude de remerciements. La liste est longue et nous allons essayer de n’oublier personne.

Tout d’abord,  un sincère remerciement à la CCAS. Ça y est nous avons passé un cap. Cette fois c’est sûr, nous ne pouvons plus compter sur les doigts de nos mains les colos que nous avons faits en commun et nous espérons du fond du cœur qu’il y en aura encore beaucoup. Nous allons commencer à être un vieux couple. Nous allons bientôt même plus avoir besoin de se parler, de s’appeler, de s’envoyer des mails… Ce genre de projet est important pour vous, pour nous mais aussi et surtout pour les jeunes. Merci pour eux et merci de nous donner la force de faire tout ça !!! Merci à Cécile pour ta venue en Août, c’est important pour les jeunes, ta présence à ce vernissage a été précieuse. Nous nous voyons en Septembre à la grande fête. Un grand merci à Freddy, c’est un vrai plaisir de bosser avec toi, surtout maintenant que tu connais par cœur toutes nos petites routes de campagne. Sans toi, le Kiki Burger n’aurait pas été à la hauteur de Juillet. Merci pour ces deux colos, c’était merveilleux. Une pensée à tous ceux qui ont été là à la dernière inauguration. Nous avons beaucoup pensé à vous. Sincères pensées pour Pierre, Benoît, Anto, sa maman, Séverine, sa petite famille, Nelly et Sandra. Nous remercions le camping Le Francès, Ludo et toute l’équipe. Même si nous étions tout en bas et que nous sommes vus que peu et que nous ne sommes pas des plus fêtards pour passer du temps et voir filer la nuit à vos côtés mais le cœur y est. Big up à toutes les équipes ménage, espaces verts, services, accueil, animations, direction et bien sûr Guillaume et Chrichri aux manettes de la cuisine.

Merci à la mairie de Leyme, une fois de plus pour nous avoir fait confiance et donné carte blanche quant à la réalisation d’une fresque dans le village. Belles pensées à Mr le Maire, devenu poète depuis que nous passons du temps ensemble, merci infiniment à Robert pour son implication, Michel, Françoise même si nous ne nous sommes pas vu sur cette session, nous aurons vu Romain et c’était trop cool… Paul, et toute l’équipe…

Merci à Louis Deverdal de nous avoir accueilli les deux fois et fait découvrir son univers aux jeunes, c’est trop bien pour eux et pour nous… Une pensée à Françoise pour être venue partager un déjeuner à l’atelier avec les jeunes. C’était trop bien.

Merci à tous les gens qui se sont déplacés au camping, dans le village, pour le kiki burger, pour la conférence ou le vernissage. Merci infiniment.

Enfin nous gardons les meilleurs pour la fin.

Merci à Léa, animatrice au top, rugbywoman de qualité… Merci à toi d’avoir tout mis en œuvre pour motiver les foules. Merci d’avoir joué le jeu à fond, d’avoir eu la force au début de la colo de chasser les poux… Merci d’avoir tombé le masque, ça te va bien aussi tu sais. Prends soin de toi, de ton chéri et de ta famille. Au plaisir peut-être de se revoir et écris nous pour nous dire ce que tu penses de Père Guy Gilbert !!!

Merci à Irina… Même si tu as pris le train en marche, tu as su t’adapter et t’intégrer parfaitement à l’équipe. C’était génial de t’avoir dans les rangs de cette belle et douce équipe. Nous sommes très fiers que ce soit un bout de ton texte qui soit écrit à jamais sur le mur… Nous garderons un souvenir impérissable de ce projet et tu y est pour beaucoup…

Merci de tout cœur à notre pote Eddy !!! Nous t’avons connu en tant qu’intervenant pêche, nous te trouvions extra et maintenant c’est la même en tant que directeur. Rien n’a changé. Très heureux de t’avoir revu et d’avoir passé tout ce temps à tes côtés. C’est comme si nous nous étions quittés la veille. Merci mille fois pour tout ce que tu as fait pour le groupe, pour nous et pour les jeunes. Tu as été, un père, un frère, un pote… Merci pour tes blagues, enfin celles que nous avons comprises. Force pour les études et nous te souhaitons de tout cœur de réaliser toutes les choses que tu veux faire avant de crever.

Pour finir et nous avons gardé le vrai meilleur pour la fin, la plus grosse des dédicaces pour le groupe sans qui tout cela ne serait jamais arrivé. Merci de tout cœur aux neuf jeunes qui ont guidé nos pas au fil de la colo. Vous nous avez tant apportés et vous avez été si bons même si, et vous le savez, vous nous avez parfois fait lever les derniers cheveux qu’il nous reste sur la tête. On ne va pas vous citer un par un car on va rester sur cette image du groupe. Vous pouvez prendre et garder confiance en vous car vous le méritez vraiment. Faites ce que vous voulez dans la vie mais soyez heureux. On ne vous oubliera jamais. Vous nous avez marqué à vie, vous avez marqué nos vies. Nous n’oublierons pas tous ces moments de rires et de pleurs, tous ces repas, ces cheiks, ces rigolades, ces sel fies, les dessins, les ateliers d’abstrait et d’écriture… Et toutes choses que seul nous pouvons comprendre. Merci du fond du cœur. On vous aime fort.

Ce projet est entièrement dédicacé à Eddy, Irina, Léa, Lisa, Vitto, Carla, Fanny, Clara, Lulu, Marie, Loïs, Dridri. Merci.

Nous vous laissons maintenant la parole pour dire de votre côté quels sont vos ressentis… et nous terminons avec vous… Nous sommes désolés à cause de mauvaises manipulations de notre part certains des textes des jeunes ne sont plus là. Quelques uns d’entre vous les ont peut être entendus lors du vernissage. Si notre équipe lis ça et que vous avez un souvenir de ce que vous avez dit ou encore le papier envoyez le nous nous le rajouterons au fur et à mesure… Désolé… Bonne lecture à tous…

LOÏS : J’ai aimé cette colo les activités et si je pourrais refaire cette colo je la referais avec les mêmes animateurs superbe Eddy, Léa, Irina et sans oublier Paul et Rémi avec les mêmes potes Liza ,Lulu, Dridri, Carla, Clara, Fanny, Vittoria, Marie et bien sur moi-même j’ai appris plein de trucs comme le théâtre ,l’écriture ,faire des affiches ,faire un kiki burger etc,…J’ai aimé cette colo et JE VEUX LA REFAIRE!!!

CLARA : C’est assez difficile d’exprimer notre ressenti, nos sentiments sur les deux semaines que l’on vient de passer. Personne ne pourra parfaitement comprendre ce que j’ai ressenti, ce que l’on a ressenti durant cette aventure. Les ateliers d’écritures ont permis de nous confier et d’exprimer nos sentiments avec les pleurs et les rires. Grâce à ça, nous en avons tous appris un peu plus les uns sur les autres et sur nous-mêmes. Nous avons creusé au plus profond pour faire ressortir notre passé et tous les souvenirs que nous voulions enfouir à cause des blessures qu’ils nous avaient causés. Même avec le graff nous avons pu nous confier et faire ressortir d’autres sentiments qui ne sortent qu’avec le dessin ou la parole. Tous ses mots écris sur les sanitaires en disent longs sur nous. L’atelier d’abstrait nous a tous permis de nous exprimer encore une fois, de faire apparaître des sentiments, des émotions, juste avec le dessin et la force que nous avons en nous. Le théâtre est encore une autre forme d’expression, certain l’on adopté mais moi non. Tous les moments que nous avons passés ensembles que ce soit pour les activités, les veillées ou les repas ont fait de cette colo, deux semaines fortes en émotions, avec la folie et les rires qui ont été souvent présents mais aussi les pleurs qui ont également bien marqués toutes ses journées. Les émotions et la confiance en soi ont été les deux choses les plus présentes durant ces deux semaines. Le bilan que nous venons de faire à aussi été un moment d’émotions pour certaines personnes, mais aussi une sorte d’au revoir qui annonce la fin. Nous sommes arrivés au bout et je ne peux que tous vous remerciez pour ces quinze jours en votre présence.

LUDYVINE : Les ateliers, qui m’ont le plus marquée, sont l’écriture et l’abstrait. L’écriture parce que ça a ré ouvert des blessures et l’abstrait parce que j’ai pu mettre ma colère et mes ressentis sur la toile. Au début j’étais lourde et maintenant je suis toute légère.

LISA : J’ai bien aimé cette colo car l’ambiance du groupe était très bonne. Si parfois on se disputait, on se comprenait et se réconciliait toujours. Certains ont vécu des choses très difficiles, d’autres pas grand chose pour l’instant mais chacun était là auprès des uns et des autres quand il le fallait. J’ai découvert toutes les facettes du métier d’artistes et compris qu’a partir de simples couleurs et d’un support on pouvait faire quelque chose de fort rempli de multiples sentiments. J’ai compris qu’une œuvre est en fait l’artiste qui se confie à son public. Et qu’on ne pouvait créer quelque chose de touchant sans se livrer. Derrière tout cet art, il y a une préparation énorme.

FANNY : J’ai adoré cette colo pour énormément de choses. J’ai fais de superbes rencontres que je ne pourrais jamais oublier, On a fait des travaux d’écritures qui nous ont permis d’en apprendre plus les uns et sur les autres et surtout de nous exprimer sur certaines choses qu’on arrive pas forcement a exprimer à l’oral. On a fait une fresque et tous ensembles, on a fait des couleurs, on nous a posé des questions qui nous ont permis de trouver les  phrases qu’on a écrites sur le mur et on en a choisi la typographie. Nous avons fait un atelier d’art abstrait qui m’a permis de tourner la page sur des épreuves difficiles que j’ai vécu en libérant mes émotions sur un tableau. Pendant les deux semaines, on a passé tellement de bons moments que ça ne logerait pas sur une feuille. Bref c’était super.

LEA : En arrivant à la colo, j’avais peur de ne pas y arriver. Je manque de confiance en moi, ça ne se voit pas forcément vu de l’extérieur. J’ai réussi grâce à une activité à faire tomber le masque, celui qui m’empêchait de m’épanouir pleinement. Le plus dur pour moi après cette superbe aventure va être de remettre ce masque qui me protège depuis un certain temps. Les activités de Sismikazot ont été pour moi de véritables découvertes plus enrichissantes les une que les autres.

Je partais avec une image plutôt négative du graff, des tags, ceux qui sont sur les wagons ou dans les métros qui ne veulent rien dire. Lors de la conférence de Rémi et Paul, j’ai pu comprendre l’importance de leur ART, je sais que quand je sortirai dans des lieux graffer ou taguer je ne verrai plus ça du même œil. Mon opinion sur cette pratique a considérablement changé !

J’en sortirai moi aussi grandit! Je ne les remercierai jamais assez pour toutes ses belles choses qu’ils apportent aux jeunes. En tant qu’animatrice, ce séjour aura été une des plus belles expériences de ma vie professionnelle. Je pars heureuse comme jamais et comme beaucoup d’entre nous car dès le 1er  jour, nous nous sommes confiés sur notre vie personnel et cela nous a permis d’établir des liens très fusionnels. Ces moments uniques passés avec tous les membres de la colo resteront graver dans mon esprit, l’importance qu’à eu le partage pendant 15 jours entre nous restera aussi graver dans mon esprit. Pour faire simple, cette merveilleuse expérience humaine restera gravé en moi.

CARLA: trop de bons souvenirs, tellement que la vie serait trop courte pour expliquer chaque moment avec chaque détails de chaque seconde, chaque instant. Des milliers de souvenirs, certains que nus oublierons, d’autres que le temps ne nous fera jamais oublier, des bons comme des mauvais. Pendant la colo, les anciens souvenirs sont ressortis dans nos têtes pour plusieurs ateliers. SOuvenirs dans nos têtes, plus nombreux que les étoiles dans le ciel. Parce que chaque moment d’une vie est un souvenir. Plusieurs activités comme l’atelier d’écriture, l’atelier d’art abstrait nous ont fait revoir des choses anciennes. D’autres comme le graff nous ont fait vivre de nouvelles choses.

Ateliers de concentration, ateliers stressants, ateliers de beaucoup de choses, des choses que le travail de paul et rémi contiennent tous les jours. Des faciles comme difficiles. Mais assez parler de travail, cette colo nous aura fait rencontrer des personnes formidables, nous avons vécu des choses ensemble, des choses que seuls nous, pouvons comprendre. Des délires, des déceptions, des joies, des pleurs, des amusements…

Bref, tout ça pour dire méga super giga bonne colo, que seules les personnes présentes ici seront capables de comprendre.

ADRIANA: J’ai adoré cette colo mais plus principalement l’art abstrait. J’ai pensé à tous les bons moments passées avec ma maman et j’ai beaucoup pleuré. Il s’est passé quelque chose en moi qui m’a rendu plus forte, plus courageuse. J’ai en quelque sorte réussi à à fermer une cicatrice. La cicatrice qui me faisait le plus de mal.

Merci aux jeunes, Merci à Sismikazot pour tout. Milles fois mercis.

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