Certaines des photos ci-contre ont été réalisées par Nelly BLAYA pour le département du Lot.
ENTRE LES LIGNES
Ça y est l’année 2019 touche à sa fin. Nous sommes déjà fin décembre et comme chaque année nous allons prendre quelques longues semaines de vacances (quatre exactement) afin de repartir sur de bonnes bases, de redémarrer l’esprit serein, recharger les batteries au côté de nos proches et prendre le temps de vivre.
Nous avons vraiment, une fois de plus, vécu des choses assez incroyables cette année et nous avons terminé avec un gros projet au reflet de cette année passée, rythmée par des rencontres, du partage, de la vie, du froid, de la pluie, une nacelle bien trop grande pour de si petites personnes comme nous, des galères d’emploi du temps, des galères tout court, des rires, des pleurs, de nombreuses émotions, de merveilleux moments de vie, des jours trop courts, des doutes, des peurs, de la bonne bouffe, des moments de chambrage, des barres de rires, des remises en questions, des questions, des réponses, des questions sans réponse… Mais surtout, et avant tout, du bonheur, de la joie et une reconnaissance infinie de la part de jeunes formidables. Le tout s’est déroulé avec nos journées rythmées toutes les trente minutes par une sonnerie bien trop longue, une musique qui reste encore aujourd’hui incrustée dans nos têtes…
Ici, pendant plusieurs semaines, nous avons travaillé avec 24 élèves de SEGPA du collège MASBOU à FIGEAC. C’était incroyable. Nous espérons que les nombreuses photos, que nous avons choisies de vous montrer, seront à l’image de la globalité de cette aventure. Nous espérons que les quelques mots que nous avons écrits ou empruntés à droite à gauche vous permettront de lire entre les lignes de ce projet et vous rendre compte à quel point cette aventure est, et restera gravée à tout jamais dans nos cœurs à tous, acteurs ou spectateurs de cette œuvre fraîchement inaugurée.
Avant toute chose, nous souhaitons dire quelques mots sur le choix personnel de la photo qui nous a inspirés notre peinture. Cette image est en lien avec la place de l’adolescent au sein du collège et de son groupe d’amis. Cette place est parfois compliquée. Parfois en retrait, parfois dans ses pensées. Nous pourrions imaginer ici le vide qui s’offre à nous avant un nouveau départ. La fin d’un cycle, comme si cette adolescente se remémorait tous les moments bons ou mauvais passés dans cet établissement la dernière semaine avant de changer d’établissement pour plein de raisons (fin de cycle, déménagement, problèmes…). Nous faisons toujours un lien entre la vraie vie, celle à l’extérieur et ici, la vie au collège. Ça peut être pareil avec la fin des vacances, fin de colos, de tournois sportifs, événements culturels, repas de famille, goûters d’anniversaire, moments particuliers ou pas, la fin d’une saison… Ce moment où on a un peu le spleen, la mélancolie qui prend possession des lieux…
Nous trouverons bien sûr plein de questions que l’on posera à l’intégralité de l’établissement afin d’avoir une vision juste de cette thématique et bousculer les consciences.
Il y aussi un clin d’œil à tous ces élèves ou ces personnes oubliées, ceux que l’on ne voit pas, ni les cancres, ni les premiers de la classe, les autres. Ça peut aussi être en lien avec les sections en parallèle (SEGPA ou autre) d’un système bien cadré. On parle aussi de manière un peu caché de tous ses élèves qui parfois, même durant un temps court, se sentent mis à l’écart, qui peuvent même être victimes de harcèlement. Tous ces moments, même à l’extérieur où l’on se sent pas à sa place.
Oui de prime abord cette image, cette photo, cette future peinture peut paraître « un peu » triste mais avec un titre qui donne de la force et de l’espoir, nous sommes persuadés qu’elle peut parler à tous en disant que chacun à sa place et que malgré nos différences, on avance. Elle peut redonner confiance et exister comme un album photo qui nous montrerait que malgré tout, les années collège, c’est quelque chose de fort qui nous fait grandir, une passerelle entre le début de l’adolescence et le monde des adultes.
Le visage de la fille est un peu fermé, il n’est pas forcément triste. Lorsque nous sommes dans nos pensées, nous n’avons pas forcément le sourire.
C’est aussi une fresque sur le fait qu’à cet âge-là, le regard des autres compte mais il est parfois faussé car nous ne creusons pas assez sur les qualités et le vécu de chacun.
Maintenant que le décor est planté, nous avons choisi de vous diffuser une lettre que nous avons reçue par les élèves avec qui nous avons travaillés sur ce projet.
Nous la mettons rapidement dans notre texte afin de garder votre attention. Nous avons été très touchés et très émus par ces mots et nous voulions de tout cœur vous la faire partager…
« Pour Paul et Rémi,
Tout d’abord, merci d’être venus faire la fresque avec les 6°et les 5° SEGPA. Merci de nous avoir considérés comme tout le monde, c’est-à-dire pas comme des personnes qui ont des problèmes.
Merci de nous avoir supportés avec nos caractères coriaces et nos différences. Merci pour ces trois semaines inoubliables. Merci de nous avoir soutenus. Merci de nous avoir faits découvrir l’art abstrait.
Avec vous, on a appris beaucoup de choses :
– à faire des tags, des graffitis,
– à ne pas être stressés,
– à mieux respirer,
– à mieux se connaître
– à vivre la vie d’artiste(s) sans être payés bien sûr !
Grâce à vous, on connaît un peu plus les élèves de sixième. On est plus accepté. Les autres ne nous voient plus comme des « SEGPA ».
On va vous raconter comment on a vécu cette aventure. Au début quand on vous a rencontrés on pensait que vous alliez être stricts, qu’on ne serait pas là pour rigoler, mais après quelque heures, on commence à vous connaître et finalement vous être super sympas et on vous considère comme nos grands frères. Si bien que par la suite on a mangé même ensemble.
Dès le premier jour, on a appris à se connaître. On s’est présenté. On a aimé amener des objets qui nous tenaient à cœur.
Puis lorsque, vous nous avez présentés le projet qu’on allait faire ensemble, on était tout excité. Puis, on a fait une chaîne pour décharger le camion.
Ensuite, on a appris à faire des calculs, on a fait des maths. On a travaillé sur vos salaires. On a appris que c ‘était important de partager et de payer la retraite des autres personnes.
Et, on a fait un atelier théâtre. Mais on était tellement excité qu’on a fait quelques bêtises et même parfois on se faisait engueulé car ça se passait mal. Aujourd’hui, on est désolé d’avoir fait ces bêtises.
Un autre jour, on a fait un atelier écritures et un atelier graffitis. Ce jour-là, on a appris ce qu’étaient les tags et les graffitis. On a appris à dire ce que l’on ressentait, ce que l’on avait sur le cœur. Même si, parfois, il y avait des moments tristes, on a bien aimé.
On a également beaucoup apprécié que vous nous racontiez vos voyages. Puis, on s’est divisé en trois groupes. Un groupe est passé faire le tour des classes pour expliquer aux autres élèves le projet. Un autre groupe a travaillé sur la presse, on a appelé la dépêche et un dernier groupe a travaillé sur l’écrit que l’on allait publier. Une après-midi, on a fait de l’art abstrait qui est maintenant affiché au self grâce à vous ! Et, on a chacun choisi un mot qui nous semblait le plus important. Puis, on est enfin passé à l’action : on a bombé les mots qui avaient été choisis. NOS MOTS !
Le jour tant attendu est enfin arrivé, nous sommes passés à la télé ! France 3 est venu nous filmer ! Nous étions tellement contents. Bref, nous étions fiers d’avoir pu faire tout ça, c’est grâce à vous que nous en sommes là. Vous êtes gentils, vous êtes simples, sympas, on est fier d’avoir été avec vous.
MERCI, c ‘était franchement top !
Bisous
Les segpapapapapa
Les futurs petits sismikazot ! »
LES ELEVES DE SEGPA du Collège MASBOU à FIGEAC (46)
Ce projet a été à nos yeux presque inexplicable et tellement fort à la fois. Nous avons plein de galères et tant de moments hors du temps qu’il faut lire entre lignes pour comprendre l’importance du moment présent et de tout ce bonheur et cette fierté qu’il nous a apportés. Nous avons partagé des moments mémorables et rencontré des personnes atypiques, modestes, belles, pleines de savoir. Nous avons une fois de plus appris et grandi dans notre beau département du Lot. Cette fresque devient aujourd’hui la plus grande dans notre palmarès, pas loin de 380m². Elle peut paraître impressionnante de par son ampleur. Mais, ce n’est rien comparé à la grandeur et l’ampleur humaine derrière tous les sourires de nos jeunes que nous avons rencontrés et adoptés pour quelques jours.
Avant de vous laisser vous plonger dans un grand nombre de textes et de réponses de gens, nous avons un grand nombre de remerciements à effectuer. Nous espérons n’oublier personne et prendrons le soin de lire plusieurs fois ce passage qui nous tient à cœur…
Dans un tout premier temps, nous tenons de tout cœur à remercier le département du LOT pour nous avoir passés cette « commande » et nous avoir sollicités pour mettre notre patte artistique sur un des murs du collège de FIGEAC. C’est une immense fierté pour nous. Beaucoup d’entre vous le savent, nous sommes tous les deux originaires du LOT. C’est ici que nous avons grandi, que nous sommes nés. C’est aussi dans ce département que nous nous sommes rencontrés au collège, en 1998. Sans le département du LOT, SISMIKAZOT n’aurait certainement jamais vu le jour. Nous sommes alors très fiers et très honorés de cette victoire et cette demande. Nous espérons de tout cœur que ce ne sera pas la dernière collaboration et que nous signons ici le début d’un long cycle et que nous sommes qu’au début de notre partenariat.
Nous tenons à remercier, un peu plus que les autres Thibaud GALVAN au service travaux Bâtiment pour le département. Comme nous l’avons dit au dessus nous sommes très heureux que tu es fait appel à nous. Nous t’en sommes extrêmement reconnaissants. Nous espérons que ce n’est que le début. Merci pour ton professionnalisme et ta réactivité. Ça fait plaisir de bosser avec des gars comme toi. Pour notre dernier chantier de l’année, nous ne pouvions pas espérer mieux. Merci aussi à toutes les personnes qui t’ont accompagné dans l’aventure. Merci Hélène JUGIE, pour être venue nous voir et avoir passé du temps avec nous ? même en dehors de tes horaires de travail. Grosse pensée à Karine VINCENT qui ne travaille plus au département mais sans qui ce projet n’aurait jamais eu lieu. Enfin merci à Sylvie BERNARD qui a accueilli ce projet favorablement et surtout soutenu devant les élus.
Ensuite nous remercions le collège MASBOU pour nous avoir accueillis dans leurs locaux et nous avoir comptés comme les leurs, pendant presque un mois. Nous avions le sentiment d’être chez nous. Nous espérons ne pas avoir fait trop de bruit pendant les heures de cours, même en dehors et surtout ne pas trop avoir chamboulé vos élèves. Merci de nous avoir confiés deux classes de SEGPA, les 6ème et les 5ème. Vous pouvez être fiers d’eux, ils ont été formidables.
Merci infiniment Sabine, directrice des SEGPA pour avoir pris en main ce projet. Merci d’avoir cru en nous et donner la chance à 24 de vos élèves de participer à cette aventure. Sachez que c’est vraiment une chance incroyable que nous ayons pu travailler avec eux et de les rencontrer. Merci à tous les profs des SEGPA. Vous êtes en or. Merci pour tout ce que vous faites pour les jeunes. Merci pour votre implication et toutes les centaines de passerelles que vous avez créées entre nos activités et vos cours. Nous avons avancé main dans la main et nous ne pouvons que vous féliciter. Bravo. Continuez de prendre soin de nos jeunes, d’éveiller leur curiosité et de leur apporter le plus de connaissances possibles.
Une immense pensée à tous les secteurs d’activités présents dans le collège, tous les gens que nous avons rencontrés et avec qui nous avons passés des moments inoubliables, que ce soit au self, dans les couloirs ou dans la cours. Cette pensée-là est pour les femmes ou les hommes de ménage, les cuisiniers et cuisinières, les peintres, jardiniers du collège, les personnes à l’accueil, au CDI, les profs, la direction et bien sûr tous les élèves sans exception. Vous avez été au top. Nous avons adoré passer du temps avec vous. C’était formidable. Nous n’oublierons jamais un seul de vos visages, de vos regards et de vos sourires. A partir d’aujourd’hui, nous vous portons dans nos cœurs. Nous n’oublierons pas toutes ces heures dans la cour, ces check, ces big-up, tous ces moments de rigolades, de discussions, d’observations, tous ces regards de la tête au pied, ces claquements de doigts quand une blague n’est pas drôle ou mal racontée ainsi que tous ces longs repas passés au self. Tous ces instants que nous ne pouvons décrire en quelques mots mais qui valent tellement la peine d’être vécu.
Merci aussi aux personnes extérieures mais qui nous ont faits du bien pour garder la tête haute et parfois hors de l’eau.
Big-up les maçons avec qui nous avons passés tant de temps à discuter ou s’observer…
Merci avant tout à Gérard et Marie de CAPDENAC pour nous avoir hébergés et nourris comme il se doit pendant tous ces jours. C’est à chaque fois un immense plaisir. Chaque bouchée et chaque nuit un véritable voyage… Merci à Martine, et à Ramazan aussi…
Et enfin, nous gardons le meilleur pour la fin, les big-boss du street-art figeacois, les artistes en herbe, les petits SISMIKAZOT, la relève : les classes de 6ème et 5ème SEGPA. Vous avez tellement assuré. Les relations n’ont pas toujours été simples, mais, vous le savez tout comme nous le savons, mais cela valait la peine de se battre jusqu’au dernier round. Vous avez tous fait des pas de géant. Bravo. Vous pouvez être fiers de vous, la famille. Nous vous avons bassinés avec ce travail d’équipe, de groupe, cette famille que nous avions pour ambition de créer et nous y sommes arrivés tous ensembles. Nous ne pouvions pas espérer mieux. Nous vous avons même laissés le bébé et vous avez géré le vernissage tout seul comme des grands. Nous espérons à très vite. Vous allez beaucoup nous manquer bande de petits cons !!! Prenez soin de vous et donnez nous de vos nouvelles de temps en temps. Soyez heureux, ne grandissez pas trop vite et donnez nous des nouvelles quand vous voulez… Nous vous aimons les jeunes. Merci infiniment pour tout ce que vous nous avez apportés durant ce mois de Novembre inoubliable.
Comme nous le faisons dans la quasi totalité de nos projets, nous avons rédigé des questions émergeant de nombreuses discussions avec notre groupe. Nous sommes, par la suite , allés à la rencontre de tous les gens qui sont dans le collège afin d’avoir le plus de réponses possibles, d’univers et de positionnements différents.
Nous avons été agréablement surpris par le grand nombre de réponses et de tous horizons différents. Nous avons bien sûr choisi de vous en partager le plus possible. Vous trouverez donc ci-contre les questions (en majuscule) suivi d’un grand nombre de réponses. Nous n’avons malheureusement pas mis la totalité des textes recueillis mais différents extraits représentatifs des pensées communes.
Comme à chaque fois, lire les réponses nous sert à avancer personnellement, à nourrir notre œuvre et aller le plus loin possible.
Merci à ceux qui ont joué le jeu et qui ont permis de rendre ce projet encore plus beau, encore plus grand.
SI MES ANNEES COLLEGES ETAIENT UN FILM, DEDANS IL Y AURAIT….
– Dedans, il y aurait mes copains que j’ai perdus de vue. Il y aurait mes profs préférés : une prof d’anglais, une prof d’espagnol et le prof de sport qui jouaient au volley avec nous à la récréation. Il y aurait le goûter « pain et chocolat » qu’on nous distribuait en ligne et qu’on essayait d’attraper deux fois sans se faire remarquer. Il y aurait les joggings d’Agassi, les baskets Reebook Pump que je portait avec des chaussettes qui m’arrivaient mi-mollets, la classe. Il y aurait mes premiers amoureux, qui m’écrivaient des petits mots pour savoir où on se retrouvait le soir pour se faire un bisou… sur la joue.
– Mes amies qui changeaient souvent, les populaires, l’amoureux-Matthieu, les paumés, je crois qu’on dit bizuts aujourd’hui ou peut être qu’on le disait il y a sept ans, les brutes, les ULIS, les SEGPA, la cantine, LE CDI, les salles de cours, le bâtiment A, le bâtiment B, des hormones on fire, des sacs Eastpack, des notes sur 20, les premiers MP3, les premiers portables, l’arrivée d’internet dans les foyers…
– Des ados qui travaillent, rêvent, se chamaillent, jouent, rigolent ; font les fous, se mettent en colère, des adultes qui bossent durs mais rigolent bien aussi. De l’humour, de la tendresse. Et surtout les copains d’abord.
– L’idée, la perception du temps qui s’étire et devient interminable, pour le meilleur, comme pour le pire. Tout d’abord, il y aurait les copains, ceux de la classe et ceux d’en dehors. L’envie d’être dans un groupe, d’appartenir à une bande et faire partie de quelque chose. Goûter au sentiment d’invincibilité qu’on peut ressentir quand on est en groupe. Il y aurait les rires, mais aussi les bons moments à s’observer, à analyser comment lui ou elle met ses chaussures, ses chaussettes, comment est son sac. La volonté d’être soi-même mais patinée du même costume que les autres. Une place à l’amour et au désir, qui s’éveille et s’échauffe. Les premières déceptions, associées aux heures à écouter de la musique. Et la musique : une bande-son, mélange de petites pépites découvertes au près des plus grands, les tubes de la radio et les déjà honteuses chansons qu’on aime tout en sachant que c’est mauvais. En tête d’affiche, NTM, IAM et NOIR DESIR se partagent le podium. Enfin, il y aurait ces figures adultes qui par un mot, une conversation vous font confiance, vous font grandir.
– Il y aurait du bonheur.
– La première fois que je suis venu au collège. Je me sentais comme le vent au soleil.
– Les meilleures années de toute ma vie
– Il y aurait comment je me suis fait des amis, les profs sympas et les autres, la SEGPA et la cour de récréation.
– Il y aurait mes amis, certains profs, des histoires entre garçons et filles même si je n’aime pas ça, du harcèlement et le fait de détester les racistes.
– Que des profs car ils m’ont beaucoup appris…
– Il y aurait mes potes et moi. Au collège, le tout premier jour de la 6ème, j’avais envie de pleurer car il y avait les deux personnes qui m’harcelaient auparavant. Au début de la 5ème, il y avait une de ces deux personnes qui est partie et je me sentais beaucoup mieux. Un peu plus tard, la deuxième a été exclue de l’établissement car il avait menacé mes potes. Aujourd’hui, grâce à vous M et M, vous m’avez fait revivre. Et quand je vois celle que j’aime, je me sens mieux et libre.
– De la joie, pas d’histoires négatives, de disputes, ni de bagarres, un emploi du temps équilibré, des uniformes pour supprimer les différences, des horloges dans les classes, des amis, une cour de récré, des tableaux qui tombent, des professeurs vivants, une autre sonnerie, de l’entraide…
– Ma dernière année, je ressentirai une émotion particulière, tout comme lorsque je suis rentré dans ce collège pour la première fois.
– Il y aurait une belle vie avec les amis, les profs et beaucoup d’amour
– La recherche d’identité, l’écoute un soir, très tard de musique qui change ta vie, ta façon de voir les choses qui changent constamment. Apprendre toujours plus chaque jour, disputes avec sa mère et tenir tête.
– Salopette en jean, sweat fluo, basket montante. Des bavardages, beaucoup, des oreilles pour les recueillir, des punitions…
– Il y aurait de la java, des bagarres, de la tristesse, de la peur, des punitions et des temps à la récrée.
QUEL TITRE DONNERIEZ- VOUS A CE FILM ?
– Vas-y fonce ! Tu n’as pas tous les jours 12 ans.
– Vivement le lycée
– Vivement l’âge adulte
– Mathieu, je t’aime
– Les profs formidables
– Les ados, tout un programme
– Complicité
– Éternel collégien
– Lolita nie en bloc
– 4 ans d’éternité
– L’avenir nous attend
– L’histoire de ma vie
– Les plus beaux jours de ma vie
– Nouveau départ
– La vie au collège
– La SEGPA
– La vie de rêve
– Mes amis et mon collège
– Demain sera un meilleur jour…
– Le film de nos vies
– Un tas d’aventures
– Demain sera un jour meilleur
– Mon pote et moi
– Le collège parfait
– Le bonheur au collège
– Une vie parfois dure
– Ma vie au collège
– Une parfaite vie collégienne
– Ecrire pour exister
– L’amour
– La belle vie
– Tête de mule
– Passage obligé bien que non maîtrisé.
– Ne touche pas à mon pote
QUEL POURRAIT-ETRE VOS DERNIERES PENSEES LE JOUR OU VOUS PASSEREZ LES PORTES DU COLLEGE POUR LA DERNIERE FOIS ?
– Étant prof, je me dirais, j’espère, c’était chouette, d’avoir vieilli avec des jeunes, j’ai fait le plus beau métier du monde parce que j’ai contribué à apporter un peu de savoir à des jeunes qui en ont besoin pour se construire et savoir de quoi ils parlent et de quoi on leur parle. Ce jour là, j’espère vraiment être encore suffisamment en forme pour me dire que si c’était à refaire, je le referais.
– Le temps est passé vite
– Madame NEIGE et Madame LABARRIERE vont me manquer
– Serons-nous toujours amis-amies ?
– Quand vais-je revoir Matthieu ?
– Quand cela m’est arrivé, c’était : Chouette je vais au lycée ! Trop bien !! Mais finalement le collège c’était super. Aujourd’hui, quand je partirai, je penserai à la retraite.
– Ne jamais dire jamais, compromis perpétuel.
– Première dernière fois, 15 ans : « Ouf ! C’était long putain, j’y retournerai plus jamais… et puis : C’était bien quand même, qu’est-ce-que l’on a ri. » Et puis, il y aura une autre dernière fois. Honnêtement, je pense que je dirai exactement la même chose. J’espère juste que ces mots seront accompagnés d’un sentiment d’avoir fait au mieux, d’avoir apporté quelque chose que j’ai dit, si un seul élève sait qu’il a le droit d’être à sa place, d’être qui il est parce qu’une parole le réconforte, les miens ou ceux des auteurs, je pourrai partir du collège en me disant que c’était bien.
– Je me dirai que j’ai fait que progresser.
– Je me rappellerai les bons et les mauvais souvenirs qui ont fait qui je suis quatre ans après mon départ.
– Je serai triste mais heureux, je pourrai enfin vivre mon rêve.
– Les SISMIAZOT, mes meilleurs amis, les profs gentils et les surveillants…
– Mes pensées le jour de mes disputes, les moments tristes, cool, le sentiment d’être heureux et les relations amoureuses.
– Je serai tellement triste de ne plus revoir mes amis et les profs. Si c’était mon dernier jour, je ferai la fête dans le collège, une bataille d’eau et plein d’autres choses…
– Je dirai au revoir aux profs. Le collège restera dans mon cœur, tout comme la fresque.
– Je serai trop content car j’aurai vécu une belle aventure.
– Je ne t’oublie pas collège.
– J’aurai envie de pleurer, je voudrai profiter une dernière fois de mes potes et des profs.
– De la joie, car cela signifierait notre réussite au brevet. Après moi, le collège changera, il sera peut-être plus beau.
– Quatre années exceptionnelles avec des hauts et des bas.
– Enfin !
– Ça y est, on est grand. Les amis, c’est pour la vie.
– Ce sera différent au lycée. Peut être les regrets de quitter ses amis, la fresque manquera.
– De la joie. Quatre ans, c’est long.
– E n’’était pas facile, usant, frustrant mais passionnant.
– C’était long, mais c’était bon…
QU’EST- CE QUI VOUS DONNE DE LA FORCE ET DE L’ESPOIR AU QUOTIDIEN ?
TOUTES CES PETITES CHOSES QUI VOUS PERMETTENT DE NE JAMAIS ABANDONNER ET ENCORE MOINS DE BAISSER LES BRAS ?
– Les sourires des uns et des autres. Les mots aussi : les appels à l’aide, les messages de gratitude, les petits regards aussi. Me dire que j’ai « bossé » et préparé des activités qui vont les motiver.
– Des grandes choses, l’art, créer, m’engager, aider, militer, l’amour, le partage, méditer, me dire que je fais partie d’un grand tout, que j’ai ma place dans cet univers et des petites choses, les jeux de société, cuisiner, pâtisser, ranger, nettoyer, trier…
– Les élèves, leurs regards, leurs sourires, leurs bêtises, leurs humours, leurs cachotteries… mais aussi leurs détresses, leurs mensonges, leur malhonnêteté… la vie
– Les collègues, leurs regards, leurs sourires, sans l’excuse de leur jeunesse.
– Ma famille, voir mes enfants grandir et pouvoir discuter avec eux de choses de plus en plus profondes. Les moments d’humour, une journée où on rit, n’est pas une journée gâchée. Les beaux paysages, au petit matin, avec un peu de brume suspendue. Les bons repas avec les copains. La fragilité de la vie qu’il faut choyer car éphémère.
– L’art, les livres, la musique, la peinture… Quand l’humain me désespère, je me réfugie dans l’art jusqu’à ce que le sentiment que tout vaille le coup refasse surface. Et la nature, la beauté de la nature et de ce que l’humain peut lui apporter.
– Une soirée avec les copains, les gens que j’aime, des bières, du vin et toujours beaucoup de rires. Se sentir réchauffer par les rires des copains.
– Garder le sourire et vivre au jour le jour même si parfois la vie est dure.
– Les gens en qui j’ai confiance.
– Mes amis du collège
– Ma mère, mon chien et mes meilleurs amis…
– Ne jamais rien lâcher car tu peux toujours t’en sortir dans la vie.
– Les camarades
– De passer du temps avec mes potes, penser à mon chien et le plus important penser à Paul et Rémi.
– Le vélo et les amis.
– Le réveil qui encourage. Chaque journée est une journée en moins dans ma vie. Chaque jour je suis plus prêt de la fin du collège.
– Le rugby. Un bon petit déjeuner.
– Les amis. Certains enfants n’ont pas la chance d’aller au collège.
– La famille.
– L’équitation.
– L’envie de réussir plus tard.
– Je me battrai toute ma vie
– Ma classe fait maintenant partie de ma famille
– Le soulagement des ados, la réussite, l’épanouissement des élèves, l’énergie des membres de l’établissement, la volonté de tous que MASBOU soit un chouette collège..
– De pouvoir apporter de l’aide aux ados…
– Me mettre dans ma bulle. Ignorer les gens et ne rien entendre. Respirer tranquillement.
POURQUOI VOUS SENTEZ-VOUS PARFOIS MIS A L’ECART ? RACONTEZ-NOUS POURQUOI ARRIVE-T-IL QUE VOUS NE VOUS SENTIEZ PAS A VOTRE PLACE.
– Je crois qu’involontairement, c’est moi qui fuis les autres. J’aime bien être seule parfois quand les conversations m’ennuient ou n’apportent rien.
– L’évolution de la société, l’incompréhension des nouvelles générations, leur morosité face à l’avenir, leurs refus du travail, le rejet de l’école. On voit rarement le fruit de notre travail. C’est parfois décourageant.
– Je ne me sens pas à ma place lorsque les gens ne s’écoutent pas parler, pensent seulement à leurs interventions, font des blagues racistes, sexistes et homophobes… Je ne me sens pas mise à l’écart.
– Le manque de reconnaissance, l’impression de ne servir à rien. Ne pas parvenir à faire quelque chose.
– Avec l’âge, je me sens de moins en moins à l’écart mais c’est un sentiment que j’ai plusieurs fois éprouvé ado. Se sentir à l’écart parce que les autres représentent une norme malgré eux. Aimer ces autres tout en sentant un fossé qui parfois sépare irrémédiablement.
– A la rentrée scolaire 2019, je ne me sentais pas à ma place.
– Parce qu’on s’appelle les SEGPA
– Car je suis plus jeune que les autres.
– Quand celui que je crois être mon meilleur ami dit d’une autre personne qu’elle est son meilleur ami.
– Les déménagements m’ont séparé de mes amis.
– Je trouve injuste que l’on me rappelle que je suis petit.
– Les messes basses, les rumeurs, quand on parle de moi dans mon dos.
QUELLES CHOSES FAITES-VOUS POUR SORTIR DE CE TUNNEL, DE CES MAUVAIS MOMENTS PARFOIS COURTS MAIS QUI PEUVENT FAIRE MAL ?
– Je respire en regardant par la fenêtre ! Je prends mes baskets le soir et je pars courir avec mon chien en me disant que lui me comprend.
– Selon la situation, je m’efface, je pars, j’interviens, je me recentre, je souffle, je respire…
– Je fais du sport, je vois du monde. Je me trouve des petites récompenses, des petits plaisirs.
– Respirer et écouter ce mal pour s’en débarrasser.
– Des livres, de la musique ! Et parler aux personnes de confiance. Ça va toujours mieux en parlant.
– Je suis tout seul pour quelques secondes et je me dis qu’il ne faut jamais baisser les bras.
– Je me suis seulement dit que ça allait passer.
– Je pense à mon amie, mon frère.
– Faut toujours rester fort…
– J’essaye de ne pas y penser.
– Je me cache sous mon coussin, je me calme et pleure beaucoup.
– Parler
– J’écris dans un cahier que je brûle quand j’ai fini.
– Il faut oublier les mauvais moments en pensant qu’il y en aura de meilleurs.
– Il faut continuer à sourire, dire bonjour à quelqu’un.
– Je fais ce que j’aime.
– Je me calme sur ma batterie.
– Je fais du vélo.
– J’écris à un ami, je vais voir ceux qui ne me jugent pas.
– De l’équitation, du piano.
– Je m’enferme dans ma chambre.
– Le seul tunnel que je vois c’est celui de manques de moyens, les maigres salaires du service. La passion me permet de continuer.
LE SOURIRE EST- IL LE SEUL REFLET DU BONHEUR ?
– Je connais quelqu’un qui ne « sait pas sourire » comme il dit et pourtant il est heureux parfois. A quoi je le vois ? A sa façon de tenir sa tête et de détendre ses épaules. S’il est assis, on sent le relâchement des gens heureux, qui n’ont pas de pressions sur le moment, à sa façon d’allonger les jambes et d’incliner son visage sur son épaule. Ses yeux pétillent quand il parle. Sa voie est douce sans changement de ton. Il met sa musique préférée et ne sourit toujours pas met ses doigts qui battent le rythme et sa tête se met à danser. Ses pieds frappent le sol suivant le tempo. Ça se voit : il est heureux. Ça se sent, ça s’écoute et pourtant pas de sourire, enfin pas de ceux qu’on voit sur les magasines. Juste une esquisse avec le creux d’une fossette qui se forme et ses yeux qui pétillent de joie, de bonheur et de malice aussi.
– Non, pas seulement. Les cris, les larmes, les étreintes, les respirations le sont aussi.
– Ce n’est pas toujours le reflet du bonheur mais il vient plus facilement si on est heureux, épanoui. Et puis, même s’il est parfois un peu forcé, le sourire parvient parfois à s’engager dans une voie de réconciliation avec soi-même… En tous cas, c’est un outil qui permet au moins de recevoir en général du positif de la part des autres !! Et le positif que l’on reçoit nous rend plus fort.
– Bin non, le sourire peut être narquois, méchant, nerveux… L’apaisement, la sérénité, la joie, l’envie ont des démonstrations plus parlantes… Les larmes sont aussi un témoignage peut -être plus fort du bonheur.
– Je ne sais pas ce qui reflète le bonheur, peut être le fait de s’émerveiller des petits riens du quotidien, partager un bon repas avec ceux que l’on aime, éviter les personnes négatives ou essayer de les dérider. Quelqu’un qui semble apaisé, calme, inspire le bonheur et rayonne. Comprendre que le bonheur c’est ici et maintenant, pas demain, pas dans dix ans, pas hier. Accepter que le temps file et qu’il faut saisir chaque moment qui remplit de sérénité. Se souvenir de ce qui était beau, avec de la mélancolie dans le cœur, et ne jamais avoir de regrets. Vivre l’instant peu importe l’issu de tout ça. Le reflet du bonheur c’est peut être aussi la capacité d’écouter les autres, de leur témoigner de l’empathie. Être suffisamment épanouie et à l’écoute de soi pour mieux écouter les autres.
– Les gens rigolos sont souvent les personnes les plus malheureuses.
– Non pas forcément, se sentir bien sans sourire.
– Non certaines personnes sourient alors qu’elles sont tristes ou en colère !!
– Il y a plusieurs reflets du bonheur.
– PS : merci infiniment pour tout, grâce à vous, tout le monde revit et nous avons beaucoup plus de joie dans la classe.
– Non cela dépend clairement des personnes.
– Certaines personnes sourient malgré leur profonde tristesse.
– Le sourire peut faire semblant.
– Un vrai sourire est important.
– Le sourire peut aussi être relié à de l’amusement, pas forcément au bonheur.
– Faire un câlin, même sans sourire, peut rendre heureux.
– Tout devient plus agréable avec un sourire.
– Faux. Je souris tout le temps car c’est gratuit, agréable. Je m’estime ni heureuse, ni malheureuse.
– Qu’est-ce que le bonheur ? Je le cherche encore.
Merci infiniment d’avoir pris le soin de lire ce dernier texte de l’année 2019. Que de belles choses se sont déroulées et beaucoup de moments difficiles comme extraordinaires ont bercé le rythme de cette année. Encore merci à toutes les personnes avec qui nous avons travaillés, collaborés, échangés, partagés. Nous arrivons au bout en ce dimanche 22 décembre. Maintenant nous avons besoin de quelques semaines de repos afin de redémarrer sur les chapeaux de roues. Croyez-nous l’année 2020 s’annonce tout autant remplie de belles surprises et de projets tout autant excitant que celui-ci. Affaires à suivre.