HITZA HITZ @ FESTIVAL POINTS DE VUE à BAYONNE (64)

Les photos que vous venez de voir retracent les quelques jours que nous avons passés dans le Pays basque, Euskal Herria et plus particulièrement à Bayonne. Même si nous possédons de la famille ici, c’est la première fois que nous venons dans la cité basque pour y réaliser une peinture. Nous avons été contacté une première fois il y a plus d’un an par Alban Morlot qui est le directeur d’une galerie en centre ville de Bayonne et qui avait en tête depuis plusieurs années de réaliser ce festival avec un format qui lui tenait à cœur. Dès le début nous étions très motivés et il nous tardait au fil des semaines d’en savoir un peu plus sur ce qui allait se passer. C’est assez tardivement que nous avons eu officiellement le mur nous allions peindre. Puis de fil en aiguille, après de longues discussions, nous voilà entre le 18 et le 22 octobre 2017 au festival Points de Vue qui marque un nouveau rendez-vous culturel fort au Pays basque. Ce fut l’occasion pour le public de découvrir plusieurs facettes du « Street art » comme ils disent à la télé, ce courant artistique planétaire qui a profondément évolué et que le réseau Spacejunk a contribué à mettre en lumière ces dix dernières années. Du graffiti au nouveau muralisme, ce festival tout public offre un regard neuf sur la ville. Pendant une semaine, les spectateurs ont eu la possibilité de se forger leur propre point de vue avec un plateau exceptionnel d’artistes européens présents à Bayonne pour les rencontrer. Nous avons eu la chance de partager l’affiche avec de grands noms du muralisme ou du « street art » comme ils l’appellent tel que Isaac Cordal, Jon Fox, Sebas Velasco, Xavier Anunzibai, Deih, Dourone, Nils Inne, Rnst, Xavier Ride, Oakoak, Jaune, et Marcos Navarro. Nous avons reçu un accueil au top malgré quelques petits dysfonctionnements mais qu’on ne peut mettre sur le dos de personne d’autant plus que c’était la première édition. Nous avons passé une merveilleuse semaine et même si les meilleures des conditions climatiques n’étaient pas au rendez vous il y a eu plein de jolies choses qui nous ont fait encore plus apprécier notre venue à Bayonne.

Lorsque nous nous retrouvons le premier jour ici c’est un sentiment assez particulier qui nous habite mais une sensation forte. C’est quelque chose d’inexplicable. Nous ne savons pas ce que nous allons peindre et la journée qui arrive va être déterminante. Nous allons dans un endroit que nous ne connaissons pas à la quête d’une thématique dont on a encore à ce moment qu’une vague idée. Nous avons carte blanche mais lorsque nous réalisons de grosses peintures murales comme c’est le cas ici c’est important pour nous qu’il reste quelque chose de fort après notre départ. Nous ne sommes pas seulement là pour faire notre art mais aussi pour le partager et le faire vivre. Nous avions plusieurs idées mais avant de l’exploiter et de s’y aventurer , on voulait parcourir plein de choses avec Jérôme qui est le propriétaire du mur. Il nous a laissé travailler comme on le souhaitait mais on avait envie de le questionner afin d’avoir plusieurs pistes et plein de choses à explorer. On lui envoie alors un questionnaire par mail et on dirige beaucoup nos questions sur la famille, la culture basque, les valeurs qu’ils aimeraient transmettre à leurs enfants… Les quelques phrases qui suivent sont extraites de la réponse que Jérôme a fait à notre mail, et certaines notions nous ont beaucoup parlé.

«Dans le temps, quand une affaire était conclue on se tapait la main et une parole donnée était ferme ( hitza hitz ) et valait une signature. Cela est encore en vigueur à l’intérieur des terres . C’est un état d’esprit auquel on est attaché. Ensuite ce qui n’est pas négociable c’est de perdre notre langue à laquelle nous sommes très attachés et que nous devons transmettre absolument à nos enfants. »

Il nous reparle un peu plus loin une fois de plus de cette notion en nous disant : « Les anciens ont une place à part entière car nous sommes très attachés à nos racines et dans les maisons basques il était courant de retrouver trois générations sous un même toit. La maison basque  » ETXE  » est le pilier de la culture basque car tout les noms de familles ont été créé a partir du nom de la maison d’origine. Les Basques sont fiers et quand ils donnent leur parole  » hitza hitz (ce qui est dit est dit) » ce n’est pas rien, ça a plus de valeur qu’un bout de papier ou contrat. » Et si on demande à notre futur ami qu’est ce qui différencie notre culture de la culture basque alors la réponse est simple : « Tout nous différencie justement, car nous avons une culture mais surtout une langue qui n’a aucun lien avec les langues indo européennes. Notre langue est une énigme encore pour les chercheurs linguistiques. La seule chose sur laquelle ils s’accordent, c’est qu’elle est la langue la plus vieille d’Europe. Pour certains elle remonterait  à l’age de pierre. » Nous avons alors lu attentivement tout ce mail et avons eu envie de retranscrire cette idée de parole donnée et aussi de fierté basque. Jérôme, qui est un des deux fils de la famille qui possède cet immeuble nous a alors dirigé vers l’endroit où il a grandi. C’est un petit village qui s’appelle Sare. Cette journée de vadrouille nous a comblés de bonheur et remplis d’inspiration. Au fil des heures et des rencontres nous avons réussi grâce à Jérôme et Maïté à trouver la personne idéale et au fond exactement ce que nous espérions. Nous ne pouvons que les remercier.

Nous n’avons pas vu passer la semaine et avons du mal à penser que c’est déjà fini. La vie va vite en vrai mais encore plus à Bayonne. Nous sommes restés au total six jours et avons eu quatre vraies journées de peinture. Autant vous dire que s’est allé très vite. Nous avons eu certains moments de doutes et avons parfois même envisagé que nous ne terminerions pas à temps mais ça l’a fait. Ça a peut être simplement marché parce que nous avons été entouré des bonnes personnes et peut être que les bonnes planètes ont été alignées au même moment pour faire en sorte d’avoir quelques éclaircies au bon moment. Nous n’oublierons jamais l’hôtel dans lequel nous avons dormi. Nous y avons passé peu de temps mais suffisamment pour se reposer et  affronter les longues et dures journées. En plus d’un repos confortable, les petits déjeuners étaient incroyables. Nous ne sommes pas prêts d’oublier tous ces moments aussi forts les uns que les autres, les plateaux repas livrés en bas du mur, la cuisine bio, le travail de nuit, les aller-retours en haut du mur, la nacelle, les voisins, toutes ces voitures qui klaxonnaient et nous félicitaient. Nous n’avons jamais vu autant de pouce en l’air lorsque les gens nous croisaient, beaucoup plus qu’il peut y en avoir sur facebook et c’est une merveilleuse reconnaissance lorsqu’on le prend en pleine face. Nous nous rappelons encore lorsque le mur était tout blanc, qu’il n’y avait pas encore de peinture dessus, lorsque les voitures gênaient le passage. Nous avions tout notre matériel en bas dans nos voitures et il y en avait une partie dans des caves de l’immeuble. On oubliera pas l’accueil de Jérôme et sa famille qui sont les propriétaires du mur. C’est la première fois que ça nous arrive, cette fois nous avions un appartement de type studio mis à notre disposition. Il y a toutes les commodités et en plus de tout internet est là et nous avons le wifi. Lorsqu’il pleuvait fort et que nous ne pouvions pas travailler, croyait nous c’était très confortable de se mettre au chaud. Comme on dit : ils nous ont mis trop bien !!! Ce sera très compliqué de trouver mieux, mais vu que la vie est faite de surprises, nous nous attendons à tout. Nous garderons longtemps dans nos mémoires le monde qui passait nous voir au pied du mur, tous les photographes qui se suivaient et qui venaient nous photographier à tour de rôle tel des paparazzi, les voitures qui faisaient du drive art, les voisins qui ont participé à leur manière mais sans qui le projet n’aurait pas été le même. On n’oubliera jamais les cafés d’Aurélie et les échanges avec sa petite famille, la présence de Zinza, les échanges avec Philippe, les pizzas au fromages et tant de choses encore… Chaque midi on attendait avec impatience les repas livrés par la voiture officielle du festival, et ce fameux apéro de fin où tout le monde était réuni pour fêter ce mur qu’on est pas prêt d’oublier. Remplis de bienveillance, de curiosité, d’amour et de partage, on a retrouvé dans les gens qui nous ont accueilli ce que nous essayons de faire passer à travers notre peinture. On se revoit encore le premier jour, faire la connaissance de Maïté et poser devant la réplique d’une des peinture de Picasso, visiter sa petite boutique et aller à la rencontre de son père que nous peignions quelques jours plus tard. Tout va si vite. Vous nous auriez vu derrière la maison d’Antton ce berger que nous avons peint. Nous avons eu plein de fou rire et très vite nous savions que ce serait lui et personne d’autre que nous voulions représenter sur le mur… Tant de bons moments qui ont fait que notre peinture est ce qu’elle est aujourd’hui.

Etant donné qu’une parole donnée est une parole donnée, (hitza hitz) promis on revient sur Bayonne et nous aimerions beaucoup que ce soit pour une nouvelle peinture. Nous garderons d’excellents souvenirs de cette aventure et nous sommes très fiers de ce que nous avons fait. Nous sortions de plus d’un mois de création dans notre atelier où nous avons beaucoup peint sur petits formats. Et nous espérions retrouver de nouvelles vibes tout en gardant celles que nous avions acquises au cours de notre dernière expo. Nous sommes contents des couleurs, de la photo représentée, de comment nous l’avons représentée, de la globalité de l’oeuvre, du message que nous avons voulu faire passer, des gens avec qui nous avons travaillé, des gens du quartier alors quoi demander de plus ?

Nous tenons à remercier beaucoup de personnes et surtout nous allons essayé de faire des groupes de gens afin de n’oublier personne.

Dans un premier temps, nous voulons faire un immense clin d’œil au festival POINTS DE VUE organisé par la galerie Space Junk de Bayonne, son boss Alban et toutes les personnes qui travaillent avec. Un immense merci à toute l’équipe du festival, un clin d’œil à tous les artistes qui ont partagé l’affiche avec nous et bien sûr tous les bénévoles sans qui tout cela ne serait jamais arrivé et qui ont tout mis en œuvre pour que l’on passe une semaine au top. Sachant que nous on leur a demandé pas mal de choses. Ils devaient tous en avoir plein la tête et ras le bol de Sismikazot. Merci donc aux artistes Jaune, Isaac Cordal, oakoak, notre poto RNST, Dourone, DEIH, Sebas Velasco, Xabier Anunzibai, Nils INNE, Jon Fox, Marcos Navarro, Mister RIDE, Codel, Alabama creative, MENA. Merci à ceux qui sont venus animer les soirées sur le village au Bastion Royal & Le Magneto : Dirty South Family, Le Wonk, Kepa. Nous n’avons pas pu être trop là car beaucoup de travail. N’oublions pas les photographes qui ont permis de suivre la vie du Festival jour après jour, même de loin (Alain Stab & David Duchon-Doris) et tous les autres qui sont venus nous rencontrer au pied du mur. Merci à Vincent Birolleau dont 2 photos de l’article sont les siennes.

Nous tenons nous aussi à faire un immense clin d’œil aux partenaires de l’événement sans qui tout ça n’aurait pas été possible. Merci à la Ville de Bayonne, à Spacejunk Bayonne bien évidement qui fêtait ses 10 ans, au Ministère de la Culture, à la Région Nouvelle-Aquitaine, Habitat Sud Atlantic, Communauté d’agglomération Pays Basque, Enedis, La Poste, Fraternité générale, Rentforce, Rollin Levage, POSCA, Montana Cans, Arteis Bayonne, Liquitex, Le Comptoir Seigneurie GauthierL’indécise, la halle aux bières, Maison Petricorena, L’Atalante, la Luna Negra, Librairie café Le Festin Nu, La Smoocyclette, POtt serigrafia, L’atelier Ambulant de Pau, Les Caves de Saint Esprit, Aviron Bayonnais, Flashcompo.

Merci à l’hôtel le Bayonne pour nous avoir accueillis comme des chefs et avec tous les matins un petit déjeuner digne de ce nom qui nous a permis d’affronter la météo et de rester forts face aux intempéries et la grandeur du mur.

Gros big up à notre poto Seb, aka Yellow qui vit maintenant à Bayonne, à toute son équipe des 65ers et la Zulu, big up à notre poto Heacks qu’on a croisé aussi…

On est pas prêt d’oublier toutes les personnes qu’on a croisées au pied du mur et toutes ces belles rencontres. Merci à tous d’être venus aussi nombreux, c’était ouf. C’est impossible pour nous de tous vous citer mais on a beaucoup d’images dans la tête.

Merci Haude, Thomas, Carole pour la soirée et le repas c’était top. Le pantalon s’en rappelle encore.
Nous faisons le plus beau et le plus grand des mercis à Jérôme, et toute sa famille ainsi que sa femme Maha pour nous avoir accueillis sur leur mur et nous avoir offert des conditions de travail idéales. C’était merveilleux. Merci du fond du cœur, on ne pouvait pas rêver mieux.
Merci à notre cher Antton, notre beau berger de Sare qui a joué le jeu et qui n’est pas prêt de quitter la ville de Bayonne et les Basques du regard. C’est de loin le meilleur des top modèles que nous avons eus. Merci mille fois. Le hasard fait parfois bien les choses. On ne pouvait pas rêver mieux. Merci à sa femme, ses filles et toute sa famille. Milesker…
Ce fut une super aventure qu’on est pas prêt d’oublier. Merci encore mille fois

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