Nous nous retrouvons à LOUVIE-JUZON dans le 64 aux portes de la vallée D’Ossau pour une nouvelle aventure, un nouveau projet. Depuis le premier contact que nous avons eu ici avec la mairie nous savons très bien que tout n’allait pas se passer comme d’habitude, que malheureusement tout n’allait pas rouler paisiblement sauf peut-être comme un ballon de rugby. Ce qui est toujours le plus compliqué pour nous, lorsque nous réalisons ce genre de compte rendu, c’est de laisser passer du temps, de se laisser porter, et de ne pas trop parler à chaud des choses qui nous ont peut être pesés, de se laisser aller et dire peut-être des choses que nous pourrions regretter. La mentalité béarnaise nous a tout de même donnés énormément de fil à retordre. Nous nous excusons d’avance si certains de nos propos pourront être parfois durs, comme l’a été ce projet.

Nous sommes tout de même très heureux de  partager quelques photos et quelques mots avec vous comme reflet de cette expérience artistique dont nous parlerons encore dans quelques années.

Petit retour en arrière, nous sommes à LOUVIE-JUZON en février pour prendre la température et arriver à cerner au mieux quelles sont les attentes de la mairie, des habitants. Nous allons essayer de répondre au mieux aux attentes de tous. Nous arrivons dans un petit village comme nous en avons déjà vu des dizaines à la seule grande différence qu’en arrière plan, il y a un énorme poster de la montagne avec à perte de vue des arbres, de la neige sur les sommets, le Rey et le Pic du Midi. Il y a plein de commerces et un petit bar au cœur du village. Même si nous sommes en pleine période de Covid nous ressentons tout de même qu’il y a une vie et que ça bouge pas mal vers ici. La mentalité campagnarde, rurale et montagnarde ne nous fait pas peur mais nous intrigue toujours un peu. Nous sentons dès le début une certaine retenue, une énorme crainte, la peur, l’appréhension et un énorme questionnement de la part de tous sur : qu’est-ce qu’il va y avoir sur le mur de notre village. Les gens sont très souriants et très gentils. Nous nous rendrons vite compte après qu’ils nous caressent dans le sens du poil pour ne pas que nous nous trompions dans notre choix de visuel. Nous demandons à tous de nous faire confiance, et le contrat est ainsi. C’est comme ça que nous travaillons. Nous sommes prêts à aller partout à une seule condition c’est d’avoir carte blanche. Nous passons du temps, nous réfléchissons, et nous essaierons de trouver une image qui rassemblera à tout le monde, qui parlera à tous. Le but est que chaque personne du village puisse s’identifier. Nous allons à la rencontre de bergers, d’habitants, de propriétaires de restaurants, d’acteurs de la commune, de jeunes et de moins jeunes. Nous rédigeons un questionnaire et demandons qu’il soit distribué le plus possible. Ce questionnaire, ou plutôt les réponses à ses questions, nous aidera à agrémenter notre image. A nos yeux, pour être juste les textes sont importants. Ce n’est pas faute d’avoir insisté là-dessus. Nous avons pris des photos de gens, d’une petite mamie qui fait la cuisine ou qui étend son linge, du berger en train de réaliser son fromage ou au milieu de ses brebis, de bouquets de fleurs, de moments de vie, d’edelweiss, peut-être pas loin de 1 000 photos. Puis nous les avons testés sur le mur. Dans toutes ses formes, dans tous les sens. Notre souci et notre professionnalisme était vraiment que cette fresque s’intègre dans le paysage aussi bien dans la forme que dans le fond. Nous avons alors travaillé couleurs, réfléchi à l’architecture globale. En plus pour ne pas nous faciliter la tache, sur le mur que nous peignons il y a une fontaine et un banc en marbre récemment installés, qui ont aussi leur place. Notre fresque ne devait alors pas lui faire de l’ombre mais peut-être essayer de  faire ressortir l’ensemble. Nous avons réfléchi à tout ça, nous nous sommes vraiment posés beaucoup de questions. Plus les jours avançaient, plus le début du projet arrivait et plus nous sentions une certaine pression de la part du conseil municipal, du maire et de la part de certains villageois. Pour être très honnête avec vous travailler sous grosse pression en tant qu’artiste n’est pas la partie la plus simple. Cela nous est souvent arrivés, mais nous savons par expérience que la finalité fera changer d’avis pour un grand nombre, que le sourire des enfants, le contentement des touristes et les échanges au pied du mur feront changer les mentalités. L’image que nous avons représentée, la photo qui nous a inspirés, est une scène de vie, une photo que nous pourrions tous avoir dans un album prise lors d’un repas de famille. Notre idée principale est que ces deux petites filles, entre parenthèses une bien plus présente que l’autre, pourraient être de LOUVIE- JUZON, de la vallée d’Ossau, elle pourrait être la petite fille du tailleur de pierre, la fille du berger, de la pharmacienne, du bureau de tabac ou encore de l’instituteur ou du randonneur venu passer quelques jours. Elle pourrait être la fille de nous tous habitant la vallée. Afin que les gens le comprennent au mieux, nous avons rajouté du texte, ces mots écrits par tous, les témoignages que nous avons reçus même s’ils ont été peu nombreux car apparemment le visuel était beaucoup plus important que le sens. Le titre de cette peinture est : « Les enfants de la vallée et voici le texte » que nous y avons accolé afin de donner le plus de sens possible….

Nous vous dévoilons ici la version longue, un peu trop pour être sur le mur mais le sens est le même.

La musique des marteaux, qui tapent sur la pierre toute la journée, résonne encore aujourd’hui comme le café entre amis en terrasse au cœur du bourg, les longues discussions à la fête de l’Ascension ou les quelques potes qui rentrent du ski… Chaque jour, les cyclistes et les randonneurs de toutes les couleurs animent le village. Il y a aussi la vie associative, le sport, la musique, les gens de passage, ceux qui restent  et qui ne partiront jamais. Nous allons nous ressourcer en montagne, écouter le silence, les arbres, les rapaces, regarder déambuler les troupeaux dans les estives, attendre les transhumances. Parfois même, on compte les jours. Nous apprécions entendre vivre cette merveilleuse vallée au rythme des saisons, admirer le Rey qui domine le village, au cours d’une balade cueillir l’Edelweiss qui nous portera bonheur pour toute l’année. Des souvenirs d’enfance s’entassent par milliers, à vélo ou au bord du Gave, l’odeur des foins fraîchement coupés, des repas sans fin ou encore les goûters inoubliables chez nos grands-parents… Nous sommes tous des enfants de la vallée.

Quelques temps après toute cette réflexion, nous voilà au cœur du projet, disons le clairement les deux pieds dans la boue. Et c’est très compliqué d’avancer lorsque l’on en a jusqu’aux genoux. Nous sommes au cœur du village quelques semaines plus tard prêt à œuvrer pour de vrai. Le deal avec la mairie, (ce qui est très compliqué à entendre pour tous) c’est que notre contrat, le pacte que nous avions passé, était de nous laisser faire jusqu’au bout et de nous faire confiance. Çela n’a pas été très respecté et pour la première fois de notre petite carrière, nous étions à deux doigts de rentrer à la maison. Ce que nous nous tuons à dire et à essayer de faire comprendre c’est que la fresque devient un monument au même titre que l’église, le bar du coin, la fontaine, le monument au mort, la statue ou même encore la montagne, le Pic du Midi ou le Rey etc. etc. Nous ne sommes pas là pour représenter un de ses monuments sur la fresque, lui faire un clin d’œil. Nous partons du principe que si vous voulez aller voir la montagne, il faut y aller, pareil pour l’église. En revanche nous travaillons autour de l’humain et essayons de parler de la vraie vie. Il faut bel et bien comprendre et prendre en considération qu’en représentant une scène de vie, la montagne et le pastoralisme est bel et bien présent. Tout cela existe autour. Ce qui s’est passé ici à LOUVIE et qui a été très dur pour nous, c’est que les gens étaient impatients et n’ont pas pu tenir leur langue jusqu’au bout. Sans trop rentrer dans les détails pour ne froisser personne parce que nous n’avons pas non plus envie d’étaler tout ici car cela fait très mal, mais dès le deuxième jour nous avons failli rentrer chez nous, en nous disant : ils ne sont pas prêts et nous non plus. Nous ne savons pas trop où est-ce que nous avons puisé la force et l’énergie, mais nous avons réussi à remonter la pente et à y aller tel deux randonneurs qui malgré tout veulent arriver au bout de la balade. Lorsque nous peignons, nous avions beaucoup plus d’avis négatif que positif. Même si nous ne sommes pas là pour recevoir constamment des compliments, nous avons été très étonnés de l’ambiance générale. Ce qui est sur c’est que cela a fait parler. Aujourd’hui, la fresque est faite, nous sommes allés au bout de ce truc là et croyait nous le plus difficile à vaincre n’était pas la pluie quotidienne mais l’atmosphère générale bel et bien présente. Heureusement qu’il y a eu toutes les choses positives et  avec le temps ce ne sont que celles-ci que nous retiendrons.

C’est avec un soleil énorme qui remplit tout le ciel que la vallée d’Ossau nous a accueillis le lundi  pour quelques jours. Une chose est sûre, certaines choses, certains moments nous ont rendu la vie bien plus belle qu’elle ne paraissait en dessin. Nous n’oublierons pas les litres de café, les repas plus nombreux qu’il n’y a de jours, la salade dessert ananas surimi, les œufs mimosas, les expresso offerts, le grand sourire de Thérèse, les discussions avec Jean Grange ou Jean Étienne, Jean Clenche ou Jean Breille, la spontanéité des enfants, ceux qui sont contents d’être là de voir la fresque finie, aussi et surtout ceux qui rêvent face à la nacelle et qui aimeraient tant être dedans pour aller dessiner la lune ou le soleil dans un ciel bien gris. Il y a aussi tous nos potes chiens qui, nous pouvons le dire, malgré notre grande amitié et amour pour eux, ont tendance à chier un peu partout dans le village, les rares averses annoncées par la météo qui se transforment en pluie toute la journée. Nous n’oublierons pas tous ses repas seuls dans le froid sur les marches du boucher charcutier fraîchement installé dans le village, ou au contraire tous ces repas accompagnés qui réchauffent le cœur et le ventre. Nous reviendrons certainement acheter du saucisson au village, le meilleur du Sud-ouest le meilleur du ou peut-être même de la chaîne des Pyrénées, nous reviendrons manger des burgers, brocanter, écouter les critiques artistiques ou boire un café en terrasse vu que nous n’avons pas eu l’occasion. Les curieux passent en voiture, sourient, klaxonnent ou restent stoïque, pendant que d’autres regardent de loin. Certains s’arrêtent, discutent, échangent, partagent leurs ressentis et au fond c’est ce que l’on préfère alors que d’autres gardent leur mécontentement pour eux. Ça boue à l’intérieur, mais nous pensons que cela fait du bien aussi de sortir de sa zone de confort. Pendant quelques jours, les habitants de la vallée parlent de la fresque, en bien comme en mal. N’est-ce pas aussi cela le rôle de l’art? Certains changent d’avis et d’autres resteront bloqués, arrêtés sur leurs idées. Les randonneurs et les cyclistes de toutes les couleurs fades ou fluo-récents terminent leurs balades par un moment d’échange au pied du mur. Cela fait un bien fou. Ils apprécient notre travail, notre peinture et sont agréablement surpris de cette discussion inattendue et de cette belle découverte au cœur du village. Ils repartent très souvent le cœur gonflé à bloc. Au fil des jours, beaucoup de gens viennent voir l’évolution, découvrir l’avancée des travaux. Ils prennent des photos avant de rentrer chez eux et de revenir plus tard pour découvrir la fresque finie. Certains repartis ne la reverront peut être jamais mais garderont tout de même un agréable souvenir. Cette jeune fille avec son chien naissant petit à petit sur le mur adossé à la pharmacie, le regard tourné vers le Pic-du-Midi, son visage étonné reste le même mais le décor change. Il évolue. Il faut imaginer tout ce qu’il peut y avoir autour. Chacun se fabriquera son histoire vécue ou pas et c’est aussi cela la magie de l’art. Les gentianes et les Edelweiss esquissent plusieurs sourires sur la robe de la jeune fille sans visage. Nous nous réveillons chaque matin toujours un peu plus fatigués mais nous avançons, pas après pas, les mauvais moments sont durs à encaisser et seuls les bons formeront des souvenirs indestructibles comme les nuages au-dessus de la montagne. Ils resteront gravés à tout jamais dans notre petite tête et dans notre cœur bien rempli. Lorsque nous fermons les yeux une dernière fois et que nous nous repassons notre séjour en boucle comme un vieux film en noir et blanc, nous revoyons les repas chez Marie, les longues discussions sans fin dans la véranda ou les petits déjeuners dans la cuisine et la soirée chez Doriane qui nous a permis de nous évader, les discussions de jardinage ou de peinture, les gratins incroyables et une soupe qui ne laissent pas indifférent. Nous revoyons et entendons sans cesse le rire et les blagues d’Hervé, celles d’Eric et les échanges quotidiens avec Olive, Jacques, les mots réconfortants de la coiffeuse, d’Anne So, Paula ou cette dame sans prénom infirmière, les copains d’ Ogeu qui passe pour nous voir ou par pur hasard, les gouttes de pluie qui remplissent nos sauts de peintures, nos tenues et toutes ces douches et ces nuits sous la couette que nous attendions avec impatience. Parce que oui, lorsque nous fermons les yeux, il y a vraiment du bon, vraiment des personnes qui apprécient et qui ont compris notre démarche. Nous n’oublions pas les sourires, les klaxons, les câlins canins, la fontaine et son loup au repos pour la semaine, les croissants, tartes au citron et gâteaux au chocolat, les yeux qui brillent, les regards inquiets mais courageux, les marques de sympathies et toutes ces choses qui nous ont rendus heureux…Il y a aussi la bande de jeunes qui improvise un apéro au pied du mur, les randonneurs qui reviennent, les voitures qui ralentissent presque à en caler, les gens qui essaient de deviner ce que nous sommes entrain d’écrire, Marie qui dicte, Chantal qui nous remonte le moral, Chocó ému des mots qu’il lit, Thibaut comme quand il avait 20 ans, Hélène heureuse de partager un moment, la danse des parapluies et celle de la nacelle et tant de choses encore qui dorment dans nos crânes, aujourd’hui, demain et pour le reste de nos jours.

Voilà une page supplémentaire qui se tourne dans l’histoire de notre vie professionnelle et artistique. Cette page n’aura pas été de tout repos, comme nous nous sommes dits spontanément en partant : « Il a fallut se la gagner celle là… » Quelques jours après, nous sommes encore épuisés et avons maintenant hâte de démarrer autre chose. Dans quelques temps, seuls les bons souvenirs resteront. Normalement, la fresque ne bougera pas et petit à petit les enfants de la vallée vont se l’approprier et la défendre aux yeux de tous. Longue vie à ce petit chien de montagne comme nous en voyons partout chez les habitants et ces jeunes filles de la vallée d’Ossau. Malgré le quotidien parfois un peu difficile et la météo catastrophique, nous sommes très heureux et très fiers d’être allés au bout.

Avant de laisser place aux écrits, aux réponses que nous avons eues aux questionnaires, nous tenons à faire quelques remerciements et quelques clins d’œil. Dans un premier temps, même si les relations n’ont pas toujours était saines et sereines avec tous, nous tenons à remercier la mairie et le conseil municipal. Merci Patrick, Anne-Marie, Jacques, Chantal, Guy, Hélène, Jean-Michel, Marie, Marie-Christine, Hervé, Pierre, Paul, Jean-Pierre, Christian et Chantal. Merci à vous tous d’avoir voté et de nous avoir choisis. A la base, nous nous étions mis d’accord et avions signé un contrat pour que vous nous laissiez faire et que la confiance entre nous existe. A notre plus grand regret, cette confiance a été rompue et il y a des choses très dures qui ont été dites. Mais la vie est malheureusement faite ainsi. Nous ne pourrons pas revenir en arrière. Certains d’entre vous se sont laissés guidés mais n’étaient pas prêts. Merci quand même de nous avoir choisis. En espérant qu’avec le temps vous accepterez notre travail et vous comprendrez vraiment ce que nous avons voulu dire et raconter. Cette fresque n’est maintenant plus à nous, elle existe aussi par vous et pour vous. Croyez-nous une dernière fois, ça va le faire.

Merci aux cantonniers, à Annabelle et Alain au top du top tous les deux, les autres aussi. Merci de nous avoir prêtés un des garages et quelques outils, si vous voulez dire aux touristes que c’est vous qui avait réalisé la fresque n’hésitez pas.

Merci Laurence et Christine au top pour l’accueil à la mairie. Nous espérons maintenant que les gens ne vont pas être trop méchants avec vous vis à vis de la fresque et du projet, filez leur directement le numéro de l’Elysée et de Mr Macron.

Merci du fond du cœur à Doriane, sans qui nous ne serions pas venus à LOUVIE-JUZON. A certains moments, nous t’en avons un peu voulu mais tu es toute pardonnée. C’était trop cool de passer du temps avec toi, de te découvrir et nous espérons te recroiser un jour ou l’autre. Merci infiniment pour ton accueil, ta disponibilité et ta vision artistique, sans parler de la tartiflette et du gratin. Big-up Mika à toi aussi.

Avec le confinement et le couvre feu en ce moment, c’est particulier mais beaucoup de gens nous ont tout de même conviés à dîner ou à festoyer. Merci à eux tous.

Merci tout particulièrement à Marie pour nous avoir accueilli toute la semaine chez elle. Merci pour ton accueil, ta gentillesse et tous les moments que nous avons passés ensemble, les longues discussions sans effort, les rires et les tisanes. Nous ne pouvions pas rêver mieux. Douces pensées à ta petite famille, Isabelle, Roselyne, Jean notre chouchou, quand il aura 18 ans, il pourra dire aux potes qu’il était là lui, quand le projet s’est fait et qu’il connaît bien les artistes. A Loïse, Justine et William aussi.

Merci Chantal, chef de projet en or. Merci aussi pour ton accueil et ta disponibilité. Heureusement que tu étais là dans les moments difficiles. Et bien sûr pensées à Michel ton mari avec qui nous avons passé un moment très agréable.

Un gros gros big-up à notre fidèle ami de toute la semaine Jean Louis, tu as cru en nous dès la première blague que nous nous sommes faite sur la place. Sans même savoir que nous allions réaliser une fresque, sans même savoir qui nous étions, tu es la seule personne à nous avoir parlés. Puis, nous avons passé du temps et du bon temps ensemble. C’était trop cool de te rencontrer. Big-up aussi à notre fidèle compagnon Jedi.

A notre grand pote tout petit Hippolyte, sa petite sœur et ses parents Yannick et Anaïs, nos voisins de fresque. C’était d’échanger avec vous et de vous rencontrer. A Fanny PIEROT artiste paloise, trop trop cool aussi de te rencontrer. A Clément et Joachim.

Merci à nos grands potes de la semaine, heureusement qu’il y en a eu, Jacques, Olive, Eric, Tibo, Hervé, big big-up et que mère nature te remplisse de joie… A tous les chiens du quartier, nos potos de chaque jour, à Lulu, Marco, Daniel, Jean-Etienne, Jean-Grange, Ségolène, Thérèse même si la fresque ne te plaît pas trop, voir pas du tout, nous étions contents d’acheter cafés et cartes postales chez-toi, Laetitia… Merci aussi à Anne-Sophie, Sandra, Paula… Marie-Pierre et tant de gens encore.

Merci à Christine et Thierry, Anaïs, Matthieu, Johan et Marjorie et bien sûr sans oublier toute la clique, les chiens : Rambo, Rainette, Rumba, Rubis, Happy, Neige, Gigi, Orline, Loustic, Max, Jaourt, Lancette et Isis, nous repasserons vous voir un de ces quatre.

Big-up Chocó et le petit Marceau, à tous les potes d’OGEU-les-BAINS qui ont pensé à nous et ceux qui sont venus nous voir, Bastien, Marco et Carine qui nous ont remontés le moral avec des petits gâteaux digne de ce nom, Quentin et son accompagnatrice… Vous êtes au top. Nous reviendrons vite vous voir.

Merci à toutes les personnes que nous avons rencontrées lors de notre première venue, en ville ou au hameau, à Florent, Patrice, Gérard et leurs familles (sans oublier les chiens), l’Orée du bois et tous les autres personnages. Même si au premier regard, nous ne nous sommes pas rendus compte que vous nous aviez beaucoup inspirés sur le visuel de la fresque.

En plus de tous les repas chez l’habitant, pensé à la Pizza Lou avec leurs burgers de fou et la boulangerie LAURALINE partenaire officiel.

Merci de tout cœur à tous ceux et celles que nous avons rencontrés, croisés, avec qui nous avons partagés un moment, un instant, un simple regard, un sourire, une remarque, une discussion et tant de choses encore qui nous ont faits un bien fou et nous font croire au projet. C’est aussi et surtout pour vous que nous faisons ce travail. Cette peinture vous est entièrement dédiée…

Pour ceux qui ont l’habitude de nous suivre, vous savez certainement que la fin de nos reportages est souvent conclue par les réponses aux questions que nous vous posons. C’est une partie si importante à nos yeux, le vrai et doux reflet de la réalité. C’est ici et grâce aux écritures que la fresque prendra tout son sens et c’est ici que nous puisons les meilleures ondes. Aux vus des attentes de la population et de la pression que les gens nous ont mis, nous sommes très étonnés d’avoir eu que si peu de réponses. Nous remercions infiniment les quatre personnes qui ont répondu au questionnaire. Nous n’avons tout de même pas baissé les bras, nous avons tendu l’oreille, écouté de manière attentive et entendu ce que la population avait à dire. Voici donc, les questions et les réponses sur cette aventure. Le texte écrit sur la fresque est un medley de tout cela ainsi que tous les témoignages que nous avons entendus avant ou au pied du mur.

  1. Êtes-vous de la Vallée d’Ossau ? Quel est votre rapport avec elle ? Comment vous vous y sentez ? Comment décririez-vous à un étranger votre vallée et votre identité ?

Je suis de LOUVIE-JUZON, j’y habite depuis que je suis né. J’ai un rapport très fort avec la Vallée d’Ossau, j’y suis très attaché et je m’y sens bien. Je suis passionné de ski et c’est ici que j’ai appris à skier. Pour plaisanter, je dis souvent à mes amis que la Vallée d’Ossau est la plus belle vallée du monde. Je leur dit aussi que les Ossalois sont très fiers de leur vallée et de leur culture. En général, ces personnes qui ne connaissent pas la vallée sont agréablement surprises quand elles viennent. Plusieurs fois, elles m’ont dit se sentir en vacances et en apprécier les paysages et le calme des montagnes./ Je suis Ossaloise, j’ai 52 ans. Je suis tombée malade en 2011. J’allais me ressourcer en

montagne, regarder le Pic du Midi d’Ossau ( j’espère qu’il sera sur la fresque…), écouter le

silence, les gaves, les rapaces, les sonnailles, regarder déambuler les troupeaux dans les

estives. J’écoutais vivre cette merveilleuse vallée au rythme des saisons. La vallée d’Ossau est

ma source d’inspiration mon oxygène. / Je suis de la vallée d’Ossau, par adoption. Mon père est natif de LOUVIE JUZON. Nous sommes revenus dans la vallée en 1989, des souvenirs d’enfance et de parents, toujours présents dans le village, jusqu’en 2006. / En résumé, lors de ma maladie, mes montagnes, ma vallée d’Ossau ont été mon salut pour remonter la pente. Au rythme des 4 saisons, des transhumances, des rapaces, de la faune et flore sauvage, mon si cher Pic du Midi d’Ossau me remit sur les rails. La vallée d’Ossau, ce sont toutes ces belles choses : Le Pic, les lacs, le Gave, l’Aigle royal, le grand tétras, le gypaète, les vautours, le petit train d’Artouste, l’édelweiss, le perce neige, la garbure et le béret béarnais.

  1. Quelle est sa particularité ?

 La particularité de la Vallée d’Ossau est son pic emblématique, le Pic du Midi d’Ossau. Il est un symbole de la vallée et beaucoup de personnes y sont très attachées. /  La vallée d’Ossau reste une vallée sauvage, et c’est ce qui en fait son charme et son originalité. / LOUVIE- JUZON est une plaque tournante entre l’Espagne, toute proche, et vers Oloron Ste Marie, une porte ouverte vers la vallée d’Aspe. / Ma si chère vallée d’Ossau est mon petit joyau.

  1. Pourriez-vous nous raconter en quelques mots votre enfance, votre adolescence et/ou votre vie actuelle à LOUVIE-JUZON ?

Durant mon enfance, j’étais très souvent avec mes amis en vélo et nous faisions des cabanes dans les bois. Avec mes parents et mes grands-parents, nous allions souvent nous balader en montagne. Durant l’adolescence, certains de mes amis ont eu une moto ou un scooter mais la plupart restaient en vélo et nous allions nous baigner au gave. Aujourd’hui, j’ai gardé la plupart de ces amis. Même si certains sont partis ailleurs pour leurs études ou leur travail, nous continuons à nous voir autant que possible autour d’un bon repas, d’un (ou plusieurs) verre(s) ainsi qu’en randonnée. / Née en 69, je suis fille d’agricultrice et maçon. J’ai effectué 15 ans dans la Marine Nationale et suis revenue au bercail en 2004 reprendre le petit élevage de blondes d’aquitaine. / Mes vacances de Pâques et d’été se passaient à LOUVIE, beaucoup de souvenirs, des moments partagés avec les jeunes villageois de mon âge, découverte des travaux des champs, les foins, et les goûters gargantuesques chez les grands parents. / LOUVIE-JUZON est un village où il fait bon vivre avec comme particularités les hameaux. Le gave, source de « zénitude », les forêts, nombreuses et permettant des promenades en toute quiétude. Bien sûr le Rey qui domine notre village. / Je suis impliquée dans la vie associative communale et par ces fonctions , je rencontre beaucoup de personnes et je vois la solidarité au quotidien. Par ces fonctions j’ai une vie sociale riche, et il me suffit de me retirer de quelques mètres pour retrouver le silence. Lors de notre installation au village, c’est par l’école que le lien est passé : parents d’élèves, animations…

  1. A vos yeux, qu’avez-vous ici qui vous manquerez le plus si vous partiez ?

Ce sont les montagnes et le fait de connaître beaucoup de personnes qui me manqueraient le plus. /  Sans hésiter LA LIBERTE, la nature, le silence, les sonnailles, les rapaces…. Je suis partie 15 ans et ça m’a permis de réaliser la chance que j’avais d’habiter une si merveilleuse région. / Partir ? Envisageable depuis ce 24 Mars. /

  1. Quelles raisons pourraient vous faire quitter la région ? Amour, travail, passion… Racontez nous et développez.

Mes études m’ont déjà fait quitter la région pendant 5ans. Je pourrai repartir si j’ai une occasion professionnelle vraiment intéressante avec la possibilité de revenir de temps en temps. / Je suis partie en 89 parce que nous ne pouvions vivre à plusieurs sur la ferme (la situation ne s’est hélas pas améliorée mais je suis libre). Et, partir m’a permis d’apprécier ma terre ossaloise. /

  1. Quel a été ou quel sera le plus beau jour de votre vie ?

Le plus beau jour de ma vie sera le jour où j’irai au sommet du Pic du Midi d’Ossau. / J’ai écrit un recueil de poèmes : Dans ma vallée coule le gave, dans mes veines coule la

lave et un manuscrit « Edelweiss, la fille de l’Ossau ».

  1. Les amis (es) ont-ils ou elles une importance forte dans votre quotidien ? Racontez-nous. Et la famille ?

Mes ami(e)s ont une importance primordiale dans mon quotidien. Nous nous voyons très souvent et nous pouvons compter les uns sur les autres, dans les bons comme dans les mauvais moments. / Des amies (is) très présents depuis 1 mois..Plus de famille actuellement à LOUVIE. /

  1. Lors de notre venue en février, nous nous sommes rendus compte que beaucoup de gens possédaient un ou plusieurs chiens. Est-ce votre cas ? Si oui quelle place prend-il dans votre vie ? Auriez-vous des histoires drôle (ou pas) à nous faire partager ?

Je ne possède pas de chien, j’en ai un peu peur. Souvent en montagne les patous gardent les troupeaux en été. Ils n’attaquent pas les Hommes mais protègent le troupeau et ne laisse personne s’en approcher. Il m’est donc souvent arrivé de devoir m’éloigner du sentier pour contourner les troupeaux. / . J’ai deux terres neuves, Rigel et Vénus. / Un petit chien près de moi qui manifeste beaucoup au moindre bruit  exubérant lors de mes retours à la maison, que ce soit 5 minutes d’absence  ou plus longtemps, besoin énorme aujourd’hui de sa présence…. / Nous avons toujours eu des chiens, toujours des épagneuls et Gold, le dernier n’a pas supporté le décès de mon conjoint (décès 1 mois après) quand j’évoque ces périodes je pense,  patience avec les enfants (même tout jeune). /

 

 

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