LIRE LA PLUS BELLE DES ROUTINES

Avant de commencer, nous vous invitons à remonter dans le temps pour un petit retour en arrière. Il y a quasiment deux ans, nous avons eu l’immense plaisir de travailler aux côtés du département du Lot (notre département), pour réaliser une fresque et un projet avec des jeunes collégiens à Figeac, plus précisément au collège MASBOU. Une année remplie après, nous avons été recontacté par le département du Lot, (toujours notre département) pour un nouveau projet. Nous sommes ravis, enthousiastes et avons déjà hâte de mieux distinguer ce qui se dessine et va s’offrir à nous. Il y a une histoire de bâtiment, de réfection, d’embellissement et d’ateliers avec des jeunes. Quelques temps après, nous nous retrouvons ici à Cahors en train de réaliser une fresque sur la Bibliothèque Départementale du Lot. Lorsque nous avions été contactés, nous étions loin d’imaginer à quel point tout ce qui se passe à l’intérieur de cet immeuble est une source incalculable de petits recoins et d’endroits qui font du bien. Pour ceux qui n’auraient pas encore compris, la bibliothèque départementale est l’endroit où il y a tous les livres sur toutes les thématiques avant d’être distribués et prêtés à nos petites bibliothèques de campagne ou de ville du département. Nous sommes aujourd’hui heureux de vous présenter la première partie de ce projet.

Il est vrai que quand nous vous parlons de premier projet ou plutôt de première partie, vous vous doutez bien qu’il y aura forcément une suite. L’idée première de cette aventure est de travailler sous une forme de triangle. Il y a nous, SISMIKAZOT, acteurs du projet avec quelques agents de la bibliothèque départementale et des jeunes mineurs non accompagnés pris en charge par l’association « Lot pour toi ». Au vu des circonstances actuelles, nous avons choisi de maintenir la réalisation de la fresque dans un premier temps mais avons été contraints de repousser les ateliers. Si tout se passe bien, les ateliers auront lieus au milieu du mois de juin. Notre planning et notre emploi du temps sont toujours un casse-tête, alors lorsque nous pouvons arriver à maintenir une partie, nous le faisons et comme nous disons toujours, nous nous adaptons. Avec un peu de recul, c’est peut-être beaucoup mieux comme cela. Le mur, que nous avons peint, est placé d’une manière assez particulière, il n’y a pas énormément de recul. Il est possible de passer avec un camion au grand maximum mais deux voitures ne peuvent pas se croiser. Ce passage au pied du mur nous amène sur le parking de la bibliothèque ou celui du conservatoire de musique situé juste en vis-à-vis du mur. Vous allez alors vous poser la question quel est l’intérêt de peindre ce mur. Il y en a plein sinon nous n’aurions certainement pas acceptés. Depuis longtemps que ce bâtiment est en place, les gens ne savent pas trop où il se situe. Alors, peut-être que maintenant ce sera différent grâce ou à cause de la fresque. De plus, il faut quand même savoir que tous les gens qui arrivent du nord du département et qui veulent se rendre dans le centre de Cahors doivent passer par là et lorsqu’ils arrivent au rond-point il y a quand même un sacré vis-à-vis. Cela fait d’ailleurs longtemps qu’au fil de la construction d’une fresque nous n’avions pas eu autant de klaxon et de pouce en l’air, pas ceux de face book mais bel et bien ceux de la vraie vie, ceux des embouteillages. Les sourires des gens et leurs réactions spontanées, nous ont donnés la force et l’envie d’aller au bout. Le manque de recul nous a contraints à tracer l’esquisse sans rétroprojecteur ce qui nous fait habituellement gagner du temps. Parfois, nous devions laisser passer les camions qui partaient en tournée et croyez nous déplacer une nacelle n’est pas de tout repos. Heureusement que les agents de la bibliothèque étaient hyper conciliants et surtout très arrangeants. Il n’y a presque pas eu de casse sur les camions. Tout cela pour dire que toute cette logistique n’a pas été de tout repos et surtout n’a pas été un gain de temps. Mais, nous y sommes tous arrivés. Donc, maintenant que c’est fini nous serons libres et opérationnels pour mener à bien la suite du projet.

Nous tenons aussi à souligner qu’actuellement avec la pandémie ainsi que le confinement, le couvre feu, réaliser une fresque en pleine rue est quand même assez particulier. On pourrait même dire bizarre. Les gens partent au boulot et en reviennent. Il n’y a pas d’arrêt au bar, de moments dans les restos le midi. Tout le monde est masqué. Certains flânent dans les rues mais c’est quand même assez rare. Nous sentons au fond que la population est en manque de sorties, de vie sociale…  Nous sommes agréablement surpris et très heureux car il y a tout de même une grosse partie des riverains qui viennent nous parler et nous donner de la force. Nous sommes particulièrement heureux des quelques échanges que nous avons eu. Au début,  personne ne comprend vraiment ce qu’il va se passer puis au fil des heures, des demi-journées et des journées le mur se remplit tout comme le cœur et les âmes.

Chacun des projets que vous avez eu l’occasion de découvrir sur Face book, sur Instagram, ici sur notre site ou dans les rues et les ruelles des villes et des villages que nous avons arpentés, il y a un réel point commun entre tous, c’est que nous avons toujours eu une réelle carte blanche. Cette dernière  nous est sans doute donnés parce que nous nous appliquons au fait que nous voulons être proche des gens et de la population. Notre but premier est de ne pas déranger ou froisser les habitants à qui sans le vouloir nous imposons ces fresques « monumentale », mais bel et bien de parler aux gens, d’être le reflet de la société. Ici, sur la bibliothèque départementale nous avons réfléchi à plusieurs idées et au travers de cette jeune femme en pleine lecture, nous avons voulu nous poser plusieurs questions et surtout laisser place au voyage et à l’évasion. Si vous allez au bout de ce reportage, vous verrez le ressenti des gens que nous avons questionné. Tout y est dit. Nous sommes très touchés par cette enquête. Les réponses nous donnent envie de lire encore plus, de créer des bulles et faire appel à nos madeleines de Proust pour revivre sans effort certains souvenirs parfois oubliés.  Nous voulons une fois de plus insister sur l’accessibilité et l’importance de l’art, la culture et aussi de la lecture qui est accessible à tous, « la plus excitante des routines ». Nous voulons tous les jours aller au cinéma, à un concert, lire un ou plusieurs bons livres… toutes ces choses essentielles qui font que nous nous sentons en vie. En plus de lire, nous retrouvons dans cette image le fait que la femme est dans un endroit où elle se sent bien, au milieu de livres, de plantes et on imagine tout ce qu’il pourrait y avoir autour…

Même s’il n’est pas fini, à ce stade du projet, nous pouvons crier haut et fort que nous sommes heureux et fiers qu’il existe. C’est une agréable surprise et une recherche artistique qui nous enrichissent.

Très souvent, lorsque nous rédigeons ce texte de fin, qui nous prend tout de même énormément de temps et d’énergie, là où nous prenons le plus de plaisir, c’est à se remémorer tous ces bons moments que nous avons passés, ou les moins bons qui remplissent aussi la boîte à anecdotes et qui nous en sommes convaincus, nous rendent plus fort. Nous effectuons alors une liste dans notre tête, dans notre cœur, sur les réseaux sociaux ou dans notre téléphone. Ce n’est pas une liste comme lorsque nous partons faire des courses mais bel et bien un nombre  de faits, de moments, d’instants, qui croyez nous sont marqués au fer rouge à tout jamais. Nous pourrions nous dire qu’à chaque fois nous vivons les mêmes choses, mais nous nous rendons surtout compte que sur chaque projet, ces choses là ont un goût et une saveur unique et particulière. Ici, nous n’oublierons jamais ce rond-point, cet arbre au beau milieu du parking, ce carrelage cassé, les voitures par pack de 100, la boulangerie d’en bas, les bus et les chauffeurs, les longues phrases sans point, les discussions et les sourires, les échanges, l’appart vide mais plein de sens, les réveils quotidiens à 4 ou 5 h du mat, les repas à emporter, les kaftan, les kebab, les burgers, les moments au Melchior, cette mal bouffe du confinement, mais aussi les nombreux sushis, les « fait maison »… Il y a aussi le repas chez l’habitant même en temps de pandémie, les merveilleuses œuvres d’Antoine, le shooting photos comme si nous étions au pied de la montagne, les plantes d’intérieur, l’intérieur des plantes, l’esquisse qui dure deux jours, la météo exécrable du dimanche, les rues de livres dans la bibliothèque, l’envie que le temps s’arrête pour dévorer des bandes dessinées ou se plonger dans un roman sans fin, les pique-niques sur le Roof top, les ruelles de Cahors, le nettoyage des pinceaux, le nettoyage du lavabo dans lequel nous avons nettoyé les pinceaux, le fait improbable d’avoir deux nacelles pour un seul mur… Cette nacelle en particulier qui monte presque jusqu’au ciel, Locamax forever, les photographes et caméramans qui se succèdent, notre radio préférée CFM, ce moment magique interviewé dans la cuisine, les portes vertes, les camions et les voitures floqués avec le logo du département et cette magnifique bande verte certainement pour la couleur de la nature, ce blason qui se répète sans cesse. Et enfin, même si nous en oublions forcément, nous citerons les fleurs sur les ronds-points, le soleil qui se lève, le froid glacial du matin, les journées qui passent, vite parfois bien trop vite et toutes ces choses que nous n’oublierons jamais, dont nous serons forcément un jour triste ou nostalgique mais qui font que nous avons le sentiment très agréable d’exister.

Nous avons vraiment passé un super moment ici, et avons rencontré des gens merveilleux. Nous tenons à remercier du fond du cœur tous les acteurs et spectateurs de ce projet. Tout d’abord,nous remercions infiniment le département du Lot pour leur commande, leur confiance et l’envie d’avoir et de travailler avec nous. Nous le répétons encore mais nous en sommes encore plus fiers vu que c’est notre département. Merci Frédéric qui est à la base et à l’initiative de ce projet. Merci à toi d’avoir pensé à nous. Après avoir dirigé toute la réfection du bâtiment, tu as certainement dû te dire, quoi de mieux qu’une fresque de Rémi et Paul en signature. Tu penseras forcément à nous quand tu la verras ou quand il y aura trop de vigne vierge dessus. Merci vraiment  pour ta confiance mais aussi ton sourire et ton accent corrézien (que nous adorons). Une pensée à Thibaut qui tenait ton rôle à Figeac, sans qui nous ne serions certainement pas là. C’est toujours cool de te croiser et de passer un petit bout de temps à tes côtés. Toujours au département, nous remercions de tout cœur Sixtine, chef d’orchestre de ce joli moment. Nous savions que lorsque notre cher président a annoncé un confinement à la télévision française devant des millions de téléspectateurs que cela ne serait pas simple et nous ne pensions qu’à une chose, notre projet à Cahors. Effectivement, nous aurions été très déçus de ne pas aller au bout de tout ce que nous avons mis en place. Merci à toi pour ta persévérance, ton enthousiasme, et nous le redisons encore et encore, ce n’est que le début, le reste arrive. Nous allons retourner à la bibliothèque et faire des ateliers de l’espace. Rendez-vous mi-juin pour la suite des festivités. Merci encore au département, tous ceux que nous n’avons pas eu la chance de voir mais qui ont aussi contribué à cette aventure.

Ensuite, nous tenons à remercier infiniment la Bibliothèque Départementale du Lot. C’est toujours avec passion que nous découvrons de nouveaux lieux et des endroits parfois méconnus du public. Notre métier nous a toujours surpris à nous mener là où nous n’aurions jamais pu aller. C’est magique. Merci pour votre accueil, vos sourires, votre enthousiasme… Nous espérons sincèrement que vous êtes tous heureux du résultat et que vous l’apprécierez autant que nous y avons mis du cœur. Nous aurions forcément préférés qu’il y ait moins d’agent en télétravail et plus de gens dans leur bureau. Malgré tout, nous espérons de tout cœur que vous trouvez du sens à ce projet. Merci à tous. Nous nous revoyons vite.

Merci à Maurin, Jérôme, Pascal, Clément, Kim, Eliane, Zéhor, Brigitte, Mathilde, Nellie, Catherine, Muriel, Noëlle, Emilie, Etienne et aussi ceux à Saint-Céré Pascal, Nathalie, Sylvie, Didier, Thibaut, Emmanuelle. Equipes de choc, faites attention sur les routes, attention à vous et aux véhicules et continuez de remplir nos bibliothèques de village avec des pépites. Longue vie aux métiers du livre.

Nous remercions aussi l’association Lot Pour Toits pour avoir défendu ce projet, pour nous avoir accueillis dans leurs appartements. Une pensée à tous les jeunes réfugiés que nous avons croisés ici ou là. Nous ferons plus ample connaissance lorsque nous reviendrons. Cela promet d’être un beau projet. Nous gardons le plaisir de tous vous citer la prochaine fois. Trop hâte d’être en juin.

Merci à toute l’équipe tous ceux et celles que nous avons croisés.

Pensée à notre amie Jenna, nous nous revoyons en juin Inch Allah.

Enfin, un immense merci à ceux et celles que nous connaissons, nos amis de Cahors ou d’ailleurs, nos familles, ceux qui nous ont envoyé des messages auxquels nous n’avons pas toujours répondu, merci aux habitants pour leurs coups de klaxon incessants, aux passants, riverains. Pour Antoine, ses parents, Lily, Noelie, Maya, Thomas, Julie, Léon…

Bref, merci à tous, nous avons passé dix superbes journées et nous nous revoyons tous bientôt. En attendant, prenez soin de vous, nous vous embrassons.

Toute l’équipe de SISMIKAZOT.

Comme à notre habitude, depuis maintenant de longues années, nous tenons à vous montrer comment se déroule un projet au travers de nombreuses photos mais aussi avec ce témoignage écrit. Nous tenons aussi de tout cœur à vous montrer les coulisses, avec les nombreuses réponses que nous avons aux questionnaires que nous distribuons toujours en début de projet. Vous allez donc découvrir ci-dessous toutes les réponses que nous avons posées et bien sur toutes les réponses que nous avons eues. Nous sommes toujours très heureux à la lecture de celles-ci car elles nous permettent d’aller sur des chemins auquel nous n’aurions pas pensés. Ces réponses sont pour nous le vrai visage de la société, un melting-pot incroyable et une analyse sur la thématique que nous essayons de développer. Elles sont donc importantes pour nous personnellement en tant qu’humain et en tant qu’artiste. Elles nous aident à construire nos réalisations et surtout à être le plus proche possible de la vraie vie et de la réalité. Il est l’heure de vous laisser, ce n’est pas l’envie première que nous avons mais comme nous disons : il y a du pain sur la planche. Avant cet été, nous avons encore quelques projets, nous bossons dessus à fond et nous espérons avec encore beaucoup de passion. Nous vous disons à très vite pour de nouvelles aventures.

1. Si l’on peut parler de bulle dans laquelle chacun se réfugie, dans laquelle chaque individu se met pour se couper du monde qui nous entoure et du stress quotidien, quelle serait la vôtre ? Racontez-nous.

Ma bulle : Le jardin derrière la maison. / Une grande pièce avec un plancher massif, une grande cheminée centrale et sur tous les murs de belles bibliothèques en bois massif remplies de livres. Face à la cheminée, un grand fauteuil en cuir à côté une guérite sur laquelle repose une lampe et où peut se poser une tasse ou un verre selon l’envie du moment. / Je pense que j’aime m’entourer de nombreuses bulles bien rondes et dodues : elles me permettent de compartimenter les différents moments de ma journée, et ainsi d’essayer d’être entièrement dans ce que je fais et présente avec les personnes qui partagent ce moment. Ce n’est pas toujours réussi, il y a plus ou moins de perméabilité ! Il y a des bulles qui fonctionnent particulièrement bien : cuisiner, lire, écrire une lettre, écouter de la musique, marcher… J’en choisis une : le yoga que je fais tous les jours. Parfois c’est très court, parfois je prends le temps mais c’est toujours un moment où je ressens la présence de mon corps d’une façon extraordinaire. Je me sens soutenue, entourée et forte. Je trouve qu’il est très facile d’oublier que l’on a un corps lorsqu’on est en bonne santé. / Je n’ai pas de bulle ! Quand j’ai besoin, je fais du sport, vélo, VTT, de la marche et ça me permet de décompresser / Aquarelle, importance des contrastes, lumières et couleurs. / Bulle de savon, issue du souffle d’un enfant. / Ma bulle, je dirais que je la vois dans un jardin ensoleillé, chaleur de printemps, avec juste le bruit des oiseaux et d’une petite brise sur les feuilles d’un arbre. J’ai vécu cette sérénité durant le premier confinement d’avril 2020 où ma compagne et moi nous sommes retrouvés dans notre jardin tranquille sans bruit alentour que celui de la nature. / Chez moi. / Je me sens dans ma bulle quand je suis chez moi dans ma maison sur les hauteurs de Saint-Denis-Catus, soit au coin du feu en hiver, sous un plaid à lire un livre, soit dehors dans mon jardin quand les températures remontent et que je peux installer le hamac entre deux arbres, profiter de la canopée pour faire de l’ombre, écouter les bruits de la nature. Ma maison représente un endroit refuge, réconfortant. /

2. Quel est votre rapport avec la lecture ? Qu’aimez-vous lire ? Qu’est-ce que cela vous procure ? Pourquoi lisez-vous ?

J’aime lire. Elle me procure du plaisir. Je lis pour m’évader, pour vivre d’autres vies que la mienne…/ Je lis de tout, autant de la BD que de la fiction ou des documentaires. En ce moment beaucoup de fantasy et quelques polars. Je lis pour m’évader, pour découvrir de nouveaux horizons, pour chercher l’inspiration, ce que je préfère c’est la fantasy médiéval./ Lire fait partie de mon quotidien et en même temps, c’est une activité qui a gardé absolument tout de son merveilleux. C’est la plus excitante des routines. Je suis infiniment reconnaissante à ma mère qui a incarné toute sa vie l’idée qu’il est aussi naturel de lire que de respirer. Elle ne s’est jamais séparée de la lecture. C’est la dernière chose que nous avons faite ensemble avant qu’elle meure : j’ai continué de lui lire son dernier livre jusqu’à la fin. Aujourd’hui, je choisis mes sacs à main en fonction de leur capacité à accueillir au moins un livre de poche, je ne peux pas m’endormir sans lire au moins une page, il n’y a aucune pièce de la maison qui ne contienne pas une bibliothèque, j’ai lu pour ma fille depuis son premier jour de vie et la question que j’adore poser à ceux que j’aime et aux personnes dont j’aimerais faire la connaissance est celle-ci : “qu’est-ce que tu lis en ce moment ?” C’est souvent une bien meilleure question que “ça va ?” pour prendre des nouvelles. Lire est une source toujours renouvelée de découvertes, d’empathies, d’émotions, de joies, de réflexions. C’est une expérience existentielle qui met des mots sur tout ce qui compte dans ma vie. / Mon rapport avec la lecture est nouveau, plutôt sportif et bricoleur, je ne lisais pas beaucoup. Depuis mon nouveau métier à la bibliothèque, je lis plus, et surtout prend le temps de lire. J’aime bien des biographies, des romans avec des histoires du terroir, des histoires qui me touchent, des livres aussi sur la cuisine avec des recettes et sur le bricolage. J’en profite pour me cultiver et apprendre des choses que je ne sais pas faire. J’ai l’impression de mettre ouvert pour découvrir et écouter aussi les choix et les goûts des autres. / Fusionnel, planche de salut, vide tête et remplit tête. / Par la beauté des mots (Duras, Philippe Claudel)/ La lecture pour moi est essentielle. Elle me permet de m’évader, de me créer mes propres films dans mon imagination. C’est aussi grâce à ce goût de la lecture que j’ai rencontré ma compagne. Donc, la lecture tient une place importante dans ma vie. / La lecture, c’est la possibilité d’être libre. Je lis des romans, des documentaires. / J’adore lire c’est vraiment une activité chouette. Je lis de tout, même si en grandissant mes goûts ont évolué. Je lisais beaucoup de romans et fictions  étant jeunes, j’adorais l’héroïque fantasy, les mondes imaginaires, la magie, les héros et héroïnes. En grandissant, j’ai lu plus de récits d’aventures, de voyages, des essais, le développement personnel. Toutes les lectures m’apportent quelque chose de différent. Que ça soit l’évasion d’un bon roman, les frissons quand je lis un livre de voyage (j’ai en tête les récits de Mike Horn, avec des aventures vraiment épiques et authentiques !!) ou l’intimité d’un essai, comme si l’auteur vous racontait ce qu’il y a dans sa tête. Je lis pour me divertir, pour m’instruire, pour m’évader, pour comprendre, pour connaître. Ça répond à énormément de besoins dans ma vie. C’est d’ailleurs une des seules dépenses que je ne regarde pas… si un livre m’attire je l’achète, je sais que ça ne sera jamais de l’argent perdu. /

3. Actuellement, les voyages ne sont pas trop d’actualité pour tous. Est-ce que cela vous manque ? Quel est le voyage de vos rêves ? Développez.

Les voyages me manquent. Le prochain voyage : le Japon (avril 2022 / pour les cerisiers en fleurs, et quelques îles…)/ Oui, les voyages me manquent, surtout ne pas pouvoir aller voir l’océan. / Le voyage de mes rêves serait de parcourir le nord de la Scandinavie (près du cercle polaire) avec les lapons. / J’ai fait peu de voyages à l’étranger pour l’instant, et j’aime rêver aux endroits où je pourrais me rendre avec mon mari et ma fille. Nous économisons depuis 5 ans pour un voyage au Japon. Aucune idée de savoir si ça pourra se réaliser un jour, mais la perspective est belle. Le Japon est un fantasme familial : les forêts, la gastronomie, la mer, les jardins, l’ordre et le désordre et la littérature aussi. On partage le même goût pour le manga et les romanciers japonais contemporains.

Si le Japon est trop difficile à atteindre, on aimerait aussi faire un grand tour entre l’Irlande et l’Écosse pendant plusieurs semaines. On aime marcher, la pluie, le poisson, les boissons chaudes dans les cafés, les vieilles pierres, les lacs solitaires. C’est vrai que voyager nous manque mais je trouve qu’une conversation avec un inconnu qui nous étonne est parfois aussi un vrai voyage à l’étranger ! / Pour les voyages, finalement je n’en faisais pas beaucoup donc ça ne me manque pas. Un bon week-end à l’océan, ou avec des amis pour faire un tournoi dans un autre département me permettrait de découvrir et de me ressourcer. / Rencontres, un pied dans chaque pays. Je souhaite partir à New York cet été, j’y crois. / Non, cela ne me manque pas. / Je ne suis pas un grand voyageur, je suis plutôt quelqu’un de casanier. Mais mon rêve de voyage, c’est la Nouvelle Zélande qui a des paysages magnifiques que l’on a pu admirer dans les films du Seigneur des Anneaux. / Non, les voyages ne sont pas un manque pour moi pour l’instant. Le voyage de mes rêves : c’est un tout petit voyage en France, le Mont Saint Michel avec mon gamin. / A la fois, ça me manque de ne pas voyager et à la fois je suis quand même un peu contente que la frénésie du tourisme ait été stoppée, il y a un gros consumérisme autour du voyage qui me dérange. J’essaye de manière personnelle de limiter l’avion à une fois par an et de découvrir avant tout les endroits proches de chez moi. Et on a le choix dans le Lot, les paysages se suivent sans se ressembler. L’été dernier, on a marché et bivouaqué avec des copains sur deux jours le long de la vallée du Lot, une vraie aventure à deux pas de chez nous ! Sinon ma destination fétiche en été, c’est la montagne. J’aime tellement la montagne ça dégage une énergie incroyable. Et ce mélange de roches et d’eaux avec les lacs, j’aime beaucoup. A la fois esthétiquement (les couleurs qui s’allient) mais aussi l’effort physique d’une montée qui s’adoucit quand on se pose au bord d‘un lac. Je préfère vraiment les Pyrénées de ce point de vue car ça me paraît beaucoup plus isolé et moins touristique en été. Le voyage de mes rêves, c’est une semaine de rando avec des copains dans la montagne à bivouaquer et rencontrer d’autres marcheurs dans des refuges. Se réveiller le matin et observer les paysages sauvages, se sentir seul au monde. Ça me fait vivre des émotions vraiment très fortes. /

4. Si vous deviez garder une seule raison de vivre, quelle serait-elle ? Pourquoi ce choix ?

Éviter de faire de la peine à mes proches. / La lecture, car j’y trouve tout, de l’inspiration, du réconfort, de la motivation. / Je veux savoir quelle est la suite de l’histoire… et comment elle se termine. / Une raison de vivre : tout simplement parce que j’aime la vie, la famille, les amis, le sport et le partage. La famille pour voir s’épanouir ma fille et grandir ma petite fille. De l’accompagner le plus longtemps possible, j’aime partager les plaisir simple de la vie. / La vie. / Mon petit fils par amour. / Mon fils, pour la raison que je l’aime et que je veux l’aider à changer le monde. / Ma seule raison de vivre : accompagner mes enfants à la porte de l’autonomie, comme mes parents l’ont fait./ Si je devais garder une seule raison de vivre, ça serait de vivre une vie plus en accord avec le vivant dans tous ses règnes (animal, végétal, minéral..) De sortir du rapport de domination et de consommation et d’essayer de trouver la coopération, l’entraide, la symbiose. En vivant à la campagne, j’ai la chance de pouvoir observer la nature de près, et d’essayer de contribuer à changer mon rapport au vivant, d’aggraver mon environnement au lieu de le dégrader. Je trouve ça super émouvant de voir le jardin bourdonner d’abeilles, des arbres pousser et nous nourrir, utiliser du bois mort pour construire un abri… J’ai le sentiment qu’on vit dans une société qui s’est sortie d’un grand cycle naturel, et j’aimerais bien y revenir au maximum. Je trouve le progrès fantastique sur beaucoup d’aspects, mais très très destructeur sur d’autres. Si je peux y contribuer le moins possible, ça serait un bon objectif. /

5. Quel est votre rapport avec l’environnement dans lequel vous vivez ? Déco, plante, art, culture… Développez. Décrivez-nous un des endroits où vous vous sentez le mieux et pourquoi vous ressentez cela.

Épuré et éclectique. / Je vis dans un environnement rempli de livres, 2/3 plantes au dessus des bibliothèques et quelques bibelots, de la culture « geek » essentiellement, viennent s’y ajouter. J’y ai aussi un ancien fut transformé en bar pour mes rhums et mes digestifs. C’est là que je me sens bien entouré de mes livres et des peintures de ma compagne. / Je suis très influencée par les maisons dans lesquelles je vis. Elles ont un impact sur mon humeur, mes envies et mes rêveries. C’est pourquoi j’aime prendre soin de ma maison et rendre chaque pièce “spéciale” par son ambiance. C’est une maison conventionnelle des années 1950, alors on aime entretenir ses racines dans cette époque rétro mais aussi la bousculer avec un bric à brac de ce qu’on aime. Mon mari fabrique certains de nos meubles, en bois et en fer. Il fait de la photo et j’aime les voir sur les murs. On aime avoir des objets uniques, dont on connaît l’histoire. C’est souvent le cas pour la vaisselle, particulièrement les bols et les couteaux. J’aime avoir sous les yeux des objets qui sont chargés d’histoire ou d’émotions. Par exemple, ma robe de mariée est accrochée au-dessus de la cheminée dans notre chambre. / Je viens de la campagne, j’aime les animaux, la terre et les fleurs. J’ai beaucoup de plantes chez moi. Elles décorent et me font du bien. / Calme, plage, odeur, sensation, rivière, lac ou ruisseau. / Chez moi, univers où personne ne pénètre sans mon accord. / Je me sens bien chez moi car je trouve qu’on l’a façonné à notre image ma compagne et moi. C’est un mélange de déco à sensibilité féminine (des cadres photos, des bougies…), avec une touche de « moi », maillot de foot dédicacé, des figurines de Star Wars, Harry Potter et Game of trônes dans une vitrine, ainsi que des toiles Star Wars à peindre soit même. / Le rapport à l’environnement dans lequel je vis est paradoxal : je mange bio, je marche (randos) beaucoup dans la nature et à la fois je suis obligé de vivre dans une maison ultra connectée pour mes enfants. / Endroit favori : le chemin de Saint-Jacques de Compostelle près de chez moi. / A l’intérieur de chez moi, je suis assez minimaliste, et j’aime les matières assez naturelles pour la déco ou les meubles. La pierre, le bois. Mais je n’aime pas les espaces trop chargés, je les trouve étouffants. J’aime bien les pièces ouvertes. L’élément de culture, c’est la grande bibliothèque ! Elle est en pyramide, du coup, on peut ajouter des étages à chaque fois qu’on a de nouveaux livres ! Il y a beaucoup de choses qu’on peut voir du sol aussi car on aime bien être par terre (sur le tapis !) pour lire, jouer, manger, regarder un film ! J’aime bien cette vie « proche du sol », je trouve que ça ancre d’avoir les pieds posés par terre et le corps qui s’appuie dessus ! Et manger par terre c’est génial, c’est comme si la vie était un pique-nique permanent ! Sinon je me sens le mieux dans un hamac. Je peux pas expliquer pourquoi mais cette sensation est vraiment reposante, et j’aime la proximité de la nature tout en étant un peu préservé, comme dans son cocon en quelque sorte. /

6. Quelle est votre madeleine de Proust ? Racontez-nous quelles sont ces petites choses qui vous font remonter le temps et vous rappelle des souvenirs parfois enfouis.

L’odeur des seringats en fleurs, le goût du riz au lait, et une chanson : la maison sous les glycines, musique : du Bach dans une église. / Il y a beaucoup de madeleines dans ma boîte à gâteaux… J’en choisis une, celle du parfum de ma grand-mère paternelle. Un parfum sucré, capiteux et envahissant qui ne peut être ignoré ou confondu avec un autre. Quand j’étais enfant, j’ouvrais le placard de ma grand-mère pour fourrer mon nez dans ses vêtements. Il y avait les câlins aussi, bien sûr. Lorsqu’elle est morte, ma mère m’a offert une bouteille de ce parfum : je ne l’utilise jamais pour moi mais je l’ouvre à volonté quand j’ai envie d’un petit shoot d’enfance. “Shalimar” de Guerlain./ Les souvenirs de mes parents qui me manquent. Les bons et grands repas de famille…/ Parfum de la nature ou de toutes les saisons. / La tarte aux prunes de ma grand-mère. / Ma madeleine de Proust serait les Chewing Goum au citron que ma grand mère nous donnait tous les jours avant d’aller à l’école puis au collège. C’était notre petit rituel avant de partir. / Manger du Quinoa. / J’ai beaucoup de madeleine de Proust sous formes d’odeur, notamment de cuisine chez mes grands-parents maternels. J’y ai passé beaucoup de temps en étant enfant, j’y passais les mercredi après-midi, j’y allais en vacances dans le Sud-est. L’odeur des côtelettes d’agneau au barbecue, les champs de lavande en Provence, le ksi ksi des cigales toute la journée ! (même si Ce n’est pas une odeur !!) C’était vraiment le temps de l’insouciance, où la seule chose qui nous importait c’était d’aller faire du vélo dans la forêt, faire la sieste car il faisait trop chaud à 14h, se baigner dans le lavoir et éplucher les légumes pour le dîner ! (et dîner dehors car il fait encore chaud et que les jours sont longs). Rien que d‘écrire ça, j’ai fait le voyage et c’était top ! /

7. Couleur vs Noir et Blanc. En général, photographie, peinture, bd, style vestimentaire, déco intérieure… et tant d’autres. Que préférez-vous et pourquoi ?

Modigliani, Hopper, Ousmane Sow… Pourquoi ? Pour l’émotion. / Pour le style vestimentaire, je suis plus noir et blanc, dans le style classique, bien que je commence à porter de la couleur. Couleur que je préfère pour le reste bien que j’apprécie les œuvres monochromes. Je trouve que les couleurs apportent plus de vie aux œuvres. / Toute la maison est en couleurs. Chaque pièce arbore une couleur différente, et je pense qu’aucun de nous trois ne se sentirait bien dans une maison blanche. Toutefois, je considère le noir et blanc comme des couleurs qui sont essentielles au bien-être. J’aime m’habiller en noir, j’aime que le manga soit en noir et blanc, j’aime les vitraux noir et blanc de Soulages à Conques, j’aime le noir du terreau quand je jardine et le blanc de la robe de ma fille. Noir et blanc sont des concentrés d’émotions et les couleurs sont l’expression de ces émotions au quotidien. / J’aime bien les couleurs, elles égaillent et donnent du punch. Le noir et blanc est plus tristounet, mais également très classe. Ma couleur préférée reste le bleu. / La couleur c’est la vie. / Les matières rappelant la nature, le bois, le lin. / Je suis plutôt couleur, mais je sais apprécier le noir et blanc si le graphisme me plaît. J’aime beaucoup les photos en noir et blanc avec un seul détail en couleur. / Noir et blanc, un peu de gris et quelques touches de couleur. / Je préfère la couleur !! Je la trouve plus contrastée, plus vivante, plus naturelle. J’aime bien les couleurs vives, le contraste, la chaleur. En général sur tous les supports artistiques (peinture, photo, bd, etc..) je suis plus séduite par des éléments colorés, ça me rend joyeuse et dynamique. Le noir et blanc, c’est souvent très esthétique. Mais je trouve ça un peu empreint de nostalgie, d’immobilisme, comme quelque chose qu’on chercherait à figer. Ça fait beaucoup plus appel à des sentiments de d’introspection, des temps de pause. Mais je pense que la vie c’est un mélange des deux, et l’alternance rend chaque moment unique et nécessaire. /

8. L’amour rend-il plus fort ? Quel est ou a été votre plus belle histoire d’amour ? Racontez nous.

La prochaine sûrement !! /  Oui l’amour rend plus fort et surtout meilleur. Ma plus belle histoire d’amour est celle que je vis actuellement avec ma compagne. On se complète et elle fait de moi quelqu’un de meilleur. / L’amour est né avec mon mari, il y a 16 ans. Il me rend meilleure et m’a donné la chance extraordinaire de donner naissance à ma fille, qui est épatante. C’est effectivement une force qui me rend capable de beaucoup plus que ce dont je me serais crue capable. Lui et moi on ne se lâche jamais la main, surtout pour les grands sauts dans le vide. Nous sommes dissemblables et pourtant très proches, une pièce à deux faces contrastées dans une poche de veste en désordre. / L’Amour avec un grand A. Oui, ça rend plus fort mais pas toujours une réussite. / L’amour de soi. / La question la plus dure, je dirais que oui l’amour rend plus fort car on est ensemble pour affronter tous les obstacles de la vie mais elle nous rend aussi faible dans le sens où on s’inquiète deux fois plus pour les êtres aimés. Ma plus belle histoire, elle dure depuis neuf ans avec une personne magnifique qui me comble. On a grandi ensemble dans cette vie que l’on a construite petit à petit. Pacsé en 2018, achat de la maison en 2019, et le bébé en 2020. Je ne peux pas dire que je l’aime comme au premier jour car ce n’est pas vrai. Tout ce que nous avons vécu pendant ces 9 ans n’a fait que renforcer cet amour. / L’amour ne rend pas plus fort bien au contraire. C’est une faiblesse. Ma plus belle histoire d’amour, la naissance de mon premier fils. / Oui j’en suis convaincue. L’amour ça rend plus fort mais ce n’est pas forcément facile. J’aime dire que c’est simple mais pas facile (je trouve l’anglais encore plus significatif simple but not easy). Simple parce que c’est très naturel, mais pas facile parce que le quotidien peut énormément l’impacter, on peut tomber dans la routine, ne voir plus que les défauts de l’autre. Ma plus belle histoire d’amour, je la vis avec mon compagnon, et c’est vraiment un cheminement. J’aime bien penser qu’aimer, c’est un verbe d’action là où être amoureux c’est plus un état. Du coup pour aimer, il faut le choisir, faire des efforts et y mettre du sien, ça n’est pas toujours évident mais ça vaut toujours le coup. Même une histoire qui se termine a des choses à apprendre, sur soi-même, sur sa relation avec les autres. L’amour rend plus fort même quand il se termine ! /

Plus de projets: