EXPOSITION HERITAGE

Sismikazot x Département 64 x SpacejunkBayonne / au Centre Culturel Ospitalea à Irissarry / du 4 Août au 6 Novembre 2021

Nous sommes très heureux et très fiers de vous présenter notre dernier projet en date, l’exposition « HERITAGE », croisement entre patrimoine et street-art. Cette exposition est le résultat de dix jours de résidence artistique au cœur du village et plusieurs semaines de créations dans notre atelier. Au total nous avons réalisé cinq murs au cœur du village. Nous avons eu la chance et l’honneur de récolter grands nombres de témoignages qui nous ont appuyés et aidés dans nos créations. En plus de ce parcours à ciel ouvert, vous pourrez découvrir une trentaine d’œuvres, figuratives, abstraites ou remplies d’écritures en basque ou en français. Afin de garder du lien avec les gens, de donner du sens à nos peintures et afin de pouvoir raconter avec poésie le quotidien de tous nous avons réalisé un grand nombre d’œuvres sur des tapisseries récoltées un peu partout dans le village d’Irissarry, jusqu’à parfois même après petite négociation l’arracher dans l’entrée de maisons.

PATRIMOINE HUMAIN

Lorsque l’on regarde la définition du mot patrimoine ici ou là, on nous parle souvent de patrimoine culturel, de biens matériels hérités d’ancêtres, de succession, de propriété, de fortune et de richesse. Transmis par les anciens pour les générations futures, chaque village et chaque ville possède un nombre incalculable de coins et de recoins classés historiquement. Toutes ces bâtisses, ces ruines, ces châteaux, ces lieux de culte religieux ont parfois traversés les siècles. Ils sont chargés d’histoires, remplis d’aventures et d’anecdotes. Elles exsudent un vécu et des époques que nous ne revivrons jamais, sauf à travers les livres ou représentations en tous genres. Nous retrouvons tout cela au cœur des petits bourgs fleuris et souriants, dans les hameaux lointains ou les centres villes bruyants, dans les rues grandioses et les toutes petites ruelles, des maisons par milliers, des arbres centenaires, des clochers ou des fontaines qui traversent les générations et qui existeront toujours dans la vie réelle, les films ou les cahiers. Nous pourrions aussi lister les places de villages animées, les bars et les restaurants bondés, les lieux associatifs, les salles de concert et de cinéma, le fronton, le gymnase ou le stade, l’école, l’épicerie du coin. Ces endroits marquent les générations et font partis du patrimoine. Mais dans notre réflexion personnelle et artistique nous nous posons constamment une question : le patrimoine n’est-il pas humain avant tout ? Les vallées de nos cœurs, les montagnes de nos âmes, les discussions entre amis, les repas de famille, les rires spontanés, les sourires que l’on ne force jamais, les larmes de joie ou de tristesse que l’on ne peut pas retenir, ont tendance à nous toucher et nous inspirer dans notre recherche. Le bruit et les odeurs remplissent les espaces vides de la cuisine comme les mélodies et le rythme le font dans le salon, ou encore les longues phrases plausibles et douces par milliers sur les étagères de la bibliothèque. Les souvenirs glacés ressuscités au coin de la cheminée, les photos qui s’entassent, alors que certains souvenirs que l’on aimerait tant garder s’effacent brutalement. On fixe le même papier peint chaque jour sans se rendre compte qu’il a connu nos parents ou nos grands parents. Il fait partie de la famille autant que le sol usé de l’entrée et le porte-parapluies. Si les motifs qui débordent de la cage d’escalier avaient la parole, ils raconteraient un tas d’histoires.

Aujourd’hui, au travers de cette exposition, nous voulons montrer du doigt ce patrimoine humain. Orchestré par tous, il est bien trop souvent impalpable, invisible, discret et en retrait. C’est pourtant un héritage rempli d’émotions, de sentiments sincères, riches et uniques. Il est trop souvent oublié car immatériel. Il n’est pas assez mis en avant alors qu’à nos yeux, c’est lui qui provoque des sensations fortes. Il fait battre les cœurs et monter les larmes. Il nous chuchote à l’oreille des histoires incroyables, ordinaires, simples et prestigieuse. On ne cessera jamais de les écouter et de les raconter. La notion de partage est primordiale. L’acteur principal a autant de place que le spectateur. C’est comme si l’on entrait dans le film d’une vie, et que même les séquences qui ne disent rien, parlent plus que les autres. C’est comme s’il fallait toujours lire entre les lignes, regarder à côté ou au dessus, ne pas s’arrêter aux points, porter attention plus loin, plus haut. C’est au delà de ce que l’on voit au premier contact. Nous sommes devenus les plus heureux du monde le jour où nostalgie, mélancolie et toutes ces choses que l’on appelle la poésie du quotidien sont devenus nos amis et nos alliés. On regarde ce que l’on ne voit pas. La banalité devient alors de plus en plus belle.

Au fil des ans, nous nous sommes tournés vers les gens pour les écouter et les admirer. Nous avons alors remarqué qu’il y a bien plus de soleil à échelle humaine en chacun de nous qu’à l’ombre des bâtiments classés.

VIE REELLE

Avant de conclure et de remercier tout un tas de gens, voici une petite explication du triptyque « Vie Réelle », une déclinaison sur trois tableaux du peinture figurative jusqu’à une toile abstraite.

Cette déclinaison de peintures du figuratif à l’abstrait illustre plusieurs pensées et interprétations autour de réflexions sur l’oubli, le temps, les différences, le devenir de nos souvenirs et plus largement sur l’évolution de nos vies et de ce qu’il en restera.

Depuis toujours, au fil de notre parcours et de nos rencontres, dans notre quotidien, dans nos vies, nous aimons nous tourner vers le passé. Nous avons cette constante envie de flirter avec nos souvenirs pour pouvoir grandir et se construire un peu plus chaque jour, sûrement pour aller au plus profond des choses. On s’oblige à se poser de nouvelles questions à chaque réponse pour ne jamais s’enfermer dans une vérité unique et un seul point de vue.

L’OUBLI

Dans un premier temps il y a une référence à l’oubli à travers cette œuvre. Nous nous posons la question de notre évolution, du temps qui passe inexorablement, et de ce qu’il reste au fil des années. Que reste-t-il au-delà du souvenir et des images qui restent en nous. Avec le temps les souvenirs ne sont plus intacts. Ils deviennent plus flous, plus volatiles. Les contours sont moins dessinés mais l’essence de ces moments est toujours là. Elle ne faibli pas, les sentiments ne sont généralement pas dus aux images gardées, mais à ce qu’elles ont laissé comme empreintes en nous. Une odeur, une chaise, une couleur, une voix… et tout se recompose en un instant. Rien n’est jamais perdu, rien ne disparaît. Nous pouvons parfois croire que si, mais chaque souvenir est bien rangé à sa place comme dans une bibliothèque. Certains livres prennent la poussière plus que d’autres mais un jour quelqu’un les ouvre à votre place et tourne les pages pour vous. Alors que certains instants précieux se sentent seuls et oubliés, leur âme reprend vie et les souvenirs ne meurent alors jamais vraiment.

UN PAS VERS L’INCONNU

Le passage progressif du reconnaissable au flou pose également la question de l’essentiel et du superficiel, dans notre art et dans nos vies, toutes ces choses dont on pourrait se passer ou au contraire, rajouter pour que ce soit mieux encore. Épurer les choses permet-il d’en garder l’âme tout en laissant place à une poésie qui prime sur le réel ? C’est cet équilibre que nous recherchons sans cesse, dire sans trop dire, montrer sans tout dévoiler, laisser de la place au regardeur…

L’IMPERMANENCE

Les trois représentations de cette image font référence à des vérités subjectives telles que le beau et le moche, le rassurant et ce qui fait peur, le simple et le complexe. Tous ces concepts diffèrent en fonction du point de vue de chacun. Nous pensons qu’il est important de creuser les choses, de faire parfois un pas de côté, de revenir en arrière, de communiquer et d’échanger, tout cela afin de comprendre que ce sont les différences qui font tourner le monde. C’est aussi avancer dans la connaissance de soi. Suivre une seule voie en pensant qu’il n’y a qu’elle qui mérite d’exister peut s’avérer dangereux et surtout voué à l’échec. Sur ces toiles, il faut aussi y voir la question du changement et de l’évolution. Sommes-nous les mêmes toute notre vie ? Sommes-nous les mêmes ne serait-ce que l’espace d’une journée ?

MERCI

Nous tenons sincèrement à remercier du fond du cœur toute l’équipe d’Ospitalea sans qui ce projet n’aurait jamais vu le jour. Merci Anna pour ta confiance, ton professionnalisme, ta bienveillance. Travailler avec c’est donner du sens et tout mettre en œuvre en vrai ce que nous imaginons par mail et sur papier. Une belle et douce pensée à ton mari pour son regard sur l’expo mais aussi et surtout pour la cuisson du magret. Merci à toute ton équipe, rencontrée lors de notre première venue ou il y a quelques jours. Merci infiniment à Anaëlle, stagiaire au top du top et travailleuse de qualité. On est trop fiers d’avoir croisé ta route et que tu aies réalisé de belles vidéos de notre travail. Bravo et merci. On te souhaite plein de belles choses pour la suite. Un grand merci à Manu, Gene, Anne, Jacqueline (tu aurais quand même pu faire en sorte d’être là pour notre deuxième venue, sans toi c’était pas pareil;))) Merci vraiment à vous tous pour vos coups de pouces, les traductions et questionnement franco/basque, merci pour les fous rires, les discussions, les échanges, votre bienveillance, merci pour le vernissage, vous avez assurez. On est pas prêts de vous oublier et on vous souhaite que du bon pour la suite.

Merci au département 64 pour avoir soutenu ce projet, pour Ospitalea qui est un lieu incroyable.

Un immense merci à Spacejunk Bayonne et sa dream team. Rendons à César ce qui appartient à César. Sans vous « Héritage » n’aurait jamais existé. Merci de nous avoir mis sur la route de Irissarry et d’avoir pensé à nous pour ce projet comme on les aime. Sans vous l’aventure n’aurait jamais été la même. Merci Pauline, Louise et Noémie. Merci pour vos sourires, votre joie de vivre et vos coups de main. Équipe de choc. C’était cool de travailler ensemble encore. Même si notre avenir est plein de surprises, on n’a pas dit notre dernier mot et qui sait on aura le droit à un troisième round car comme tout le monde dit, jamais 2 sans 3.

Bref merci vraiment du fond du cœur à Ospitalea et Spacejunk d’avoir formé ce trio avec nous.

Nous aussi infiniment la mairie de Irissarry pour nous avoir donné l’opportunité de peindre certains des murs du village. Le challenge n’était pas simple mais c’était un plaisir d’y arriver tous ensemble. Merci Xavier, mr le maire, toute l’équipe du conseil. C’était trop cool. Nous sommes très fiers et très heureux d’avoir ramené notre identité artistique et notre vision dans votre village intime des terres basques. En tout nous avons réalisé cinq fresques et nous sommes très heureux du parcours qu’elle forme.

Merci à tous les gens qui nous ont accueillis avec le sourire, qui ont mis leur méfiance de côté pour faire appel à des notions de partage importante à nos yeux et un cœur rempli de bienveillance. En haut du podium dans cette catégorie-là, nous ne pouvons pas ne pas citer Annie et Vincent qui comme nous le dirons toujours nous ont ouvert leurs portes et leurs cœurs. Sans eux non plus l’exposition ne serait pas la même. Si on le pouvait on déménagerait et on viendrait passer du temps avec vous mais vous savez qu’on joue sur plusieurs tableaux et que l’on doit être un peu partout. Nous ne sommes pas prêts de vous oublier ça c’est sûr. Vraiment merci du fond du cœur pour tout ce que vous avez fait pour nous.

Merci aux habitants d’Irissarry, on ne vous cite pas tous mais tous ceux avec qui nous avons passé un petit moment s’en rappelleront.

Merci à toutes les télés, les radios locales, les journaux qui ont passé du temps avec nous et qui ont fait plein de superbes reportages. Merci à la boulangerie et la boucherie du village qui ont donné plein de force pour peindre ou parfois aller au lit.

Merci à l’école pour l’accueil et avoir accepté une peinture chez eux, à tous les instits et tous les nombreux enfants que nous avons rencontré ainsi leurs parents.

Une page se tourne pour nous mais elle reste bien accrochée au livre de notre vie dans un premier car l’exposition est visible jusqu’au 6 Novembre et bien sûr car il y a encore et pour toujours quelques murs avec notre empreinte artistique encore gravée pour quelques décennies.

Merci de nous avoir lu jusqu’au bout, n’hésitez pas à nous écrire par mail ou sur les réseaux pour nous donner vos ressentis, pour échanger autour de notre travail ou de nos créations. Toutes les œuvres n’ont pas été créées dans ce but mais sont disponibles à la vente. Pour connaître leur tarif vous pouvez vous tourner vers nous, Sismikazot ou vers l’association Spacejunk à Bayonne afin que l’on vous communique la liste des prix.

Lorsque vous lirez ces quelques mots, nous serons en vacances. On vous retrouve en septembre et octobre pour deux projets atypiques, riches en émotions et forcément plein de rebondissements. On espère que votre été se passe bien. Prenez soin de vous et des vôtres.

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