Il y a plusieurs mois Octave aka Le boss aka Le cosmos aka homme de lettre alias Kendo de Bordeaux, qui est un bon ami à nous, nous contacte pour nous proposer ce projet. Il est super difficile pour nous de juger si ça va être intéressant, si on va se plaire mais on accepte sans trop savoir ce qui va se passer et ce qu’on va réellement faire. A ce moment là, nous sommes en pleine construction de la tournée des nuits fauves et nous savons que d’accepter ce projet nous fera forcément louper des dates sur la tournée de Fauve mais tant pis. Puis arriva le moment. On se retrouve en famille avec les potes de Bordeaux. Rémi arrivera sur place directement. Nous nous retrouvons tous chez Octave pour le café et nous préparons le matériel un mardi matin. Puis direction Saint Jean d’Angely en Charente Maritime. Pendant le trajet Paul est avec Octave dans la voiture et à même le droit à une conférence avant la conférence qui aura lieu le soir.

Arrivés sur place nous sommes accueillis comme des princes, première approche avec la Mairie, nous rencontrons Antoine Lamarche, puis nous nous retrouvons autour d’une table pour une interview radio. Les premiers éclats de rires, la semaine s’annonce plutôt bien.
Puis Antoine nous montre le mur. On se retrouve tous les 6 artistes face à ce grand rectangle adossé à l’ancienne caserne militaire, Trakt, Sismikazot, Kendo, Landroïd et Gaspar, soit Ben, Rémi, Paul, Octave, Landry, et Laurent de nos vrais prénoms. Nous voilà face à ce grand mur gris. Le thème est le voyage. Chacun a réfléchi de son côté à l’élément qu’il voulait proposer puis nous sommes là tous à en discuter. Pour vous faire une confidence c’est très difficile pour nous de mélanger notre peinture avec d’autre gens même si ce sont de très bons amis. ça paraît un peu prétentieux dit comme ça mais c’est juste une histoire de démarche, de style, puis on a tellement l’habitude de peindre à deux, de se connaître parfaitement et d’avancer ensemble, soudés comme une équipe de rugby. Mais c’est un très bon exercice puis on est tellement décontracté du bulbe avec ces loustics là, à rigoler, manger, se chambrer, mal parler sur les graffeurs, critiquer le travail artistique de nos meilleurs potes, mettre des guillemets entre chaque mot, faire des sketchs (comique pas sur papier) qui dure une heure comme si on allait les présenter à la télé, peindre des lettres jaune Poste dans un décor inadapté, faire des nuages, puis les défaire et les refaire, imaginer une voiture verte, qui devient marron puis après jaune en un espace temps assez rapide et tant de choses encore, prendre un vent par la serveuse du fast food ou faire attention aux bébés oiseaux dans l’arbuste qui se tient contre le mur, tant de moments qu’on vit, qu’on oublie, qu’on se rappelle mais qui sont magiques.
Bref la première journée, nous appliquons sur le mur une peinture avant la peinture, ça parait bizarre mais il faut le faire. Puis nous commençons les premiers traits, les premières esquisses et enfin les premières couleurs apparaissent.
A 19 h, nous sommes trois a quitter le lieu. Nous sommes hébergés dans l’abbaye royale de la ville, 2 par chambre mais nous nous retrouvons à quatre car il y a nos deux chiens, Knaki et Badofle. Nous allons poser nos affaires, et nous préparer car ce soir là nous avons une conférence. Octave aka Kendo, présente dans un premier temps l’histoire avec un grand H du tag au graffiti. Une intervention très intéressante, nous découvrons à ces côtés plein de choses que nous ne connaissions pas de « notre » culture. De plus nous avons la chance et l’honneur de pouvoir intervenir et apporter des éléments qui nous ont marqués et construits. Cela dure une heure avec plusieurs questions du public. Puis la parole nous est donnée, difficile de passer après Monsieur Kendo, mais nous nous lançons. Nous n’avons rien préparé mis à part une sélection de quelques photos qui retracent au mieux notre parcours. Nous allons présenter l’histoire Sismikazot, notre histoire avec un h normal, qui va s’élargir au fil des rencontres, et espérons quand on sera vieux sera un peu plus grand. Nous racontons alors plein d’anecdotes, avec plein de « choses » qui nous sont chères et qui ont fait ce que nous sommes aujourd’hui. Nous commençons à parler beaucoup, l’aiguille des montres de chacun est identique et tourne à une allure plus dense que d’habitude, et toutes à la même cadence. Nous essayons de regarder le visage des gens afin de savoir si nous devons accélérer ou au contraire si nous pouvons continuer à déblatérer sur nos vies. On laisse couler et tout se déroule très naturellement. Nous échangeons même encore après la conférence avec certaines personnes. Puis il est tard et vu que nous n’avons pas dîner, nous partons, toute l’équipe de writers, dans ce fameux restaurant d’hamburger à emporter, ce fast food américain si connu. Après une bonne nuit de sommeil, nous nous réveillons tous assez tôt pour entamer cette deuxième longue journée comme il se doit. Nous prenons notre premier petit déjeuner dans le pub au cœur du village.  Nous graffitons toute la matinée puis après le déjeuner nous avons rendez vous à 14 heures pour différents ateliers. Rémi et Loman continuent à peindre le mur pendant que Octave, Ben, Landry et Paul partent à la rencontre des gens et des jeunes. Il fait beau, il fait chaud, et la crême solaire ainsi que nos casquettes à l’envers  accompagnent nos corps de guerrier de l’ancienne URSS  pour cette aventure. Octave animera un atelier de calligraphie, Ben de typographie, tandis que Landry parle d’illustration et Paul « d’expressionnisme ». L’expressionnisme c’est un bien grand mot pour nous mais nous aborderons le truc comme à notre habitude. Rémi aurait réellement aimer participer mais il a préféré se concentrer sur la peinture murale sachant qu’il était sensé avoir un rendez vous à Toulouse qu’il a annulé, bien sur, mais à ce moment il ne le savait pas encore. Paul a un groupe de dix personnes. Il y a plusieurs âges, un tout petit, une un peu plus grande et des ados en école de sécurité à Saint-Jean d’Angely. Nous travaillons alors beaucoup sur l’expression corporelle, l’idée de se retrouver soit avant de partir à la rencontre d’autres éléments. Ceci est valable pour la peinture mais pour tellement de choses dans la vie. Puis nous faisons des traits, nous remplissons des zones.
Après l’atelier un peu de repos pour tout le monde puis à 18 H, il y a une soirée où toute la population est invitée pour partager ce moment avec nous, un concert de rap assez spécial, un food truck, il y a beaucoup de monde et c’est vraiment cool de pouvoir échanger sur nos manières de travailler. En suite le jeudi, la pluie est venue nous rendre visite et nous a permis de prolonger le petit dej d’une belle heure supplémentaire. Il nous fallut la journée pour terminer cette fresque. Puis on décide en fin d’après midi que toute l’équipe dormira sur place. Nous partageons alors un grand repas dans une bonne brasserie de la ville. Encore un dernier bon moment tous ensemble avant le dernier jour. Vendredi, il reste du boulot pour Rémi et quelques bricoles de plus à terminer. Une première équipe repart sur Bordeaux car Landry a des ateliers à 14h et d’autres doivent aller récupérer les enfants à l’école, puis nous en tant que Sismikazot, nous nous séparons pour le week end avant de se retrouver à l’atelier quelques jours après. On n’ avait pas mal enchaîné, beaucoup de fresques et ce week end là pour nous était une belle bulle. Entre Biscarosse, Bordeaux, Nantes et ses nuits fauves, la côte proche de la Bretagne, Rouans et plein d’autres choses, nous nous sommes bien baladés, ressourcés près à reprendre du service.
Un énorme remerciement à l’équipe bordelaise, association qui a porté ce projet Peinture Fraîche, Octave alias Kendo pour nous avoir fait participer
à celui ci et avoir mis une bonne équipe aux services de la ville de Saint-Jean d’Angely, à tous les potes et artistes qui sont venus avec nous dans cette belle ville de Charente Maritime. Ben, Trakt de son nom d’artiste, c’est toujours un putain de grand plaisir que d’être avec toi, à Landry aka Landroïd, ravis de te connaître un peu plus, Loma, Gaspar désolé de t’avoir donné à faire deux fois tes nuages. Bref une équipe de choc, des vrais moments de partage et de rigolade. A refaire et consommer sans modération.
Merci infiniment à la ville de Saint-Jean d’Angely, sa mairesse, Mr Antoine Lamarche, son épouse et ses enfants, à Madame l’adjointe de la culture, à tous les conseillers, merci d’avoir accepté ce projet et de nous avoir mis dans des conditions autant favorables. Vous nous avez super bien accueillis et on espère sincèrement avoir été à la hauteur de vos attentes.
Enfin un million de mercis à tous les gens qui nous soutiennent, qui sont venus suivre ce projet de près ou de loin, ceux qui sont venus tous les jours pour voir l’évolution, les jeunes et les moins jeunes. On a vraiment senti une effervescence autour du projet et c’est vraiment cool. Merci à tous ceux qui nous ont donné des mots… Bref on a vraiment fait ce projet avec le cœur même si au début on ne savait pas trop dans quoi on s’embarquait.
Là on est dans notre atelier dans le Lot on bosse sur plein de projets à venir et ce soir on part retrouver l’équipe de Fauve sur un festival à Angoulême pour prendre un grand bol d’air avant de partir à Bordeaux pour une expo collective.

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