Nous sommes très heureux de vous présenter notre dernière peinture « Regarde le monde » réalisée à Pamiers en Ariège plus précisément dans la petite ville de Varilhes entre Pamiers et Foix.

Nous nous retrouvons dans un contexte et un environnement que nous connaissons peu ou voir même pas du tout et qui du coup est très spécial vu que nous posons nos valises dans une centrale hydro-électrique. C’est ici que nous réaliserons une fresque pour le groupe Ondulia. Il y a quelques temps Mr Cantos nous a contacté sans trop connaître notre travail et cela devient très rare et encore plus que nous répondions favorablement à ce genre de demande. Mais le mur et tout ce qu’il y a autour a l’air très intéressant. Nous préparons alors un mail explicatif sur notre démarche et plein de liens afin que lui et son équipe comprennent au mieux qui sommes nous. Nous avons la chance aujourd’hui de ne vivre qu’avec notre style artistique et les gens nous appellent en sachant ce qui va leur arriver. Par exemple nous ne réalisons jamais de maquette mais ici c’est un peu particulier et ils veulent valider la photo avant que nous réalisions notre peinture. On le fera car si c’est notre propre photo ça reste dans nos limites. Nous nous lançons alors dans cette nouvelle aventure.

Quelques semaines avant de venir ici nous avons réalisé un « shooting » avec le petit Martin. L’idée du boss était de représenter un enfant tenant la terre. C’est une image que nous refusons de faire et nous trouvons cela un peu cliché. Nous réfléchissons et nous pensons que ça peut être hyper cool de prendre un globe qui représenterait la terre. Nous déciderons plus tard d’appeler cette peinture « Regarde le monde » en soulignant que ce sont nos gamins qui tiennent la terre et qui pourront aussi en changer sa direction. Nous hésitions entre plusieurs photos et donc plusieurs directions artistiques. Notre premier choix est de se diriger beaucoup plus vers un gamin qui doute à fond et qui a peur de ce jouet très important qu’il a entre les doigts. Puis après discussion le patron de l’établissement a préféré que l’enfant esquisse un sourire et qu’il regarde à l’intérieur de cette terre.

Quant au choix des couleurs, nous déciderons de nous diriger vers du bleu. C’est une couleur qui nous plaît mais aussi elle est fortement présente dans l’environnement dans lequel nous sommes présents. Ici l’eau est indispensable pour faire de l’électricité. Puis il y a le ciel, les montagnes. C’est aussi une couleur qui s’intégrera parfaitement dans la centrale. Une partie des turbines est bleu roi, et il y a du rouge et du jaune qui correspondent très bien avec les couleurs que nous avons choisi.

En dehors de notre travail, Rémi vit à Toulouse et c’est dans la ville rose que nous nous donnerons rendez vous le mardi matin avant de partir pour l’Ariège. Alors que Paul est sur la route venant de Bordeaux, Rémi va chez notre fournisseur de peinture acrylique récupérer les teintes qu’il nous avait préparé. Puis il finit de préparer la maquette du petit garçon. Lorsque nous nous retrouvons aux alentours de midi, nous avons quelques affaires à transvaser d’une voiture à l’autre. A peine le temps de se faire une bise, les chiens se font aussi la bise après un long week end sans s’être vu. Nous déjeunons à Toulouse chez Rémi avant de prendre la route. On aime beaucoup partir ensemble dans la même voiture et là en plus avec les deux chiens… On regarde sur les réseaux sociaux ce que la concurrence fait et on en discute, on apprécie, on critique comme des vrais commères, on suit aussi le feuilleton de la politique et des futures élections, on écoute les dernières sorties, les dernières découvertes et on regarde les derniers clips. Mais sur ce coup, nous n’avons pas énormément de temps puisque nous avons qu’une seule heure de route. Il fait très beau et nous arrivons à notre rendez vous à 14h30. Nous nous donnons rendez vous dans un premier temps aux bureaux d’Ondula à quelques minutes de la centrale où nous devons travailler. Nous prenons un premier contact et rencontrons Nathalie et Joseph pour la première fois. Nous allons sur place et prenons un premier contact avec le lieu. Nathalie nous fait visiter l’endroit où nous allons travailler. Nous avons la voiture chargée depuis plusieurs projets et profitons du soleil pour mettre tout dehors et descendre toutes les affaires dont nous avons besoin pour réaliser ce chantier. C’est une des premières fois que nous devons descendre une quarantaine de marches pour se mettre en place. On enchaîne alors les vas et viens et les aller retour. C’est alors que prenne place dans la centrale des dizaines de bombes aérosols, des litres et des litres de peintures, notre échafaudage, nos échelles, des caisses de spalters, des pinceaux, des vieux draps, des bâches et des tas d’outils divers et variés… Ensuite nous préparons le support et le terrain pour pouvoir vite et bien attaquer le boulot. Nous devons tracer le soir au rétroprojecteur mais pour cela il faut attendre qu’il fasse nuit. En attendant, nous nous dirigeons vers notre hôtel que nous avons réservé auparavant. Nous prenons alors place pour trois nuits dans notre chambre à Foix. C’est la numéro 5 et nous avons de la chance pour nos deux chiens il y a un grand parc à l’arrière. Avant de se mettre au boulot, nous passons au supermarché pour s’acheter à manger mais aussi dans un magasin de bricolage afin d’acheter du mastique qui nous permettra de faire un cadre à notre peinture. Nous arrivons sur le spot vers 19h. Il y a un petit bureau dans la centrale, nous y prendrons place pour les trois jours à venir. Le soir nous traçons et ne finirons pas trop tard. Dès le lendemain nous nous mettrons au boulot très tôt le matin. Nous commençons par faire des mélanges de couleurs et nous serons enfin prêts pour le travail. Sur ce genre de surfaces, Paul passera beaucoup moins de temps que Rémi sur la peinture puisqu’il faudra pas moins de trois jours de boulot à Rémi pour représenter l’élément figuratif. Mais nous avons toujours du boulot à côté, entre mail, site internet et la gestion de pas mal de choses. Nous nous organisons toujours au mieux et travaillons en binôme pour que chaque projet soit réalisé au mieux et comme nous l’imaginons.

Ces quelques jours ont été vécu de manière assez spéciale car nous n’avons pas l’habitude d’être avec si peu de public mais cette expérience est une véritable bulle d’air. Nous nous souviendrons longtemps de cette belle campagne ariégeoise, cette rivière, la vue sur la montagne, les pique niques et les balades avec les chiens. Nous avons encore le bruit des turbines qui résonne dans nos têtes, le portail de l’entrée, la longue allée, les arbres et le barrage, les nuits à l’hôtel et les petits déjeuner à rallonge, le port du casque obligatoire, avoir appuyé sur le mauvais bouton qui a arrêté la centrale, le shooting photo avec Martin, les dizaines de pots sortis de la voiture, les questionnements, les discussions, les dizaines de marches, les discussions avec Rémo, Joseph ou Nathalie, la venue du patron et la réunion de chantier, le toit ouvrant, les nettoyages des pinceaux, les toilettes à part, les tas de bûches, le choix des couleurs, le choix des titres, les fasts food, les restaurants et tant de petites choses qui ont fait que nous ne regrettons pas une minute de s’être enfermé dans cette belle centrale qui date d’après guerre et donc de presque cent ans.

Pour cette belle semaine, nous tenons à faire plusieurs remerciements. Étant donné que nous étions enfermé presque seuls pendant plusieurs jours la liste est beaucoup plus courte qu’à notre habitude. Tout d’abord merci infiniment au groupe Ondula, et plus particulièrement Lilian Cantos qui est à la tête de ce groupe, même si nous ne sommes pas totalement persuadé qu’il a vraiment compris notre démarche. Merci de nous avoir compté parmi vous et de nous avoir fait confiance. Ce fut un réel plaisir pour nous de travailler ici et de découvrir tout cet univers qui nous était totalement inconnu jusqu’à présent. Il est vrai qu’il y a toujours un petit bruit de fond jour et nuit mais on s’y habitue vite comme une cascade ou les aiguilles d’une montre. Un immense merci à Nathalie et Joseph pour votre accueil sur le site. Merci aussi à Livia, Jean Michel, et Rémo que nous avons croisé. Puis bien sur une belle et immense dédicace à Knaki et Badofle qui nous ont accompagné toute la semaine. Et enfin un très grand merci à notre pote Martin qui a joué le mini mannequin et qui nous a accompagné dans notre réalisation. On continue de croire en notre art et on continue d’exister en tant qu’artiste et non artisan d’art. On ne veut pas se faire imposer de visuel et on est hyper fier de vivre de notre art. On avance à notre manière et on se régale toujours autant à découvrir de nouveaux horizons.

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