Comme nous le savons tous, en ville comme à la campagne, à Paris comme en Province, dans la vie de tous les jours le quotidien actuel de chacun d’entre nous est bien spécial. Vivre en ces temps de pandémie, exister en cette période de Covid n’a rien de bien excitant quel que soit notre statut, notre métier, notre âge. Toutes ces choses « non essentielles » que l’on nous enlève, que l’on raye de nos activités, nous font nous poser des questions sur pourquoi vivre, pourquoi exister, attendre un lendemain meilleur, à quoi bon? Combien de temps tout cela va bien durer ? Un mois, six mois, un an, dix ? Comment sera la vie cet été ? Cet hiver, l’été 2022 ? On croit bien qu’à ce jour personne n’a une vraie réponse à nous proposer. Nous vivons avec des suppositions, des envies, des rêves. La vérité c’est tous autant que nous sommes espoir. Au final qu’espérons-nous vraiment ?

Alors lorsqu’un personnage comme Thierry nous écrit un message sur Facebook, puis nous passe un coup de fil, nous demandant de venir voir un train qui amènerait des gens dans une grotte. Nous nous questionnons forcément, nous lui demandons s’il y a un budget pour cela puis nous mettons un petit coup de pression, nous sondons et nous sentons bien le truc. Ce projet va se réaliser rapidement. Tout d’abord parce que nous ne savons pas quand est-ce que les grottes vont ré-ouvrir, nous ne savons pas si notre planning sera maintenu et nous ne savons encore moins de quoi sera fait demain puis de fil en aiguille nous y sommes. L’aventure qui suit est bien spéciale, bien particulière, comme l’époque que nous sommes en train de vivre.

Deux choses bien particulières dans ce projet, la partie technique et le sujet. Le train que l’on nous a demandé de peindre vit la quasi-totalité de son temps et à quasi 95 % de taux d’humidité, ce qui n’est franchement pas très compatible avec la peinture. Ensuite, la réalisation prend en considération tout cela, son environnement et essayer que notre réalisation dure le plus longtemps possible. Pour cela nous avons questionné notre fournisseur de peinture JEFFCO à Toulouse et la partie optimiste de notre binôme à tranché ? Nous allons le tenter. Thierry part à la retraite dans cinq ans environ, nous espérons que cela durera jusque-là, ou peut-être pas afin de repasser un peu de temps à leur côté. Affaire à suivre. Au jour d’aujourd’hui, il serait quand même pas mal qu’il fasse quelques jours de beaux afin que la peinture sèche.

Pour présenter les Grottes de LACAVE en quelques mots, nous nous plongeons dans le joli  département du Lot que nous connaissons bien vu que nous y avons grandi. LACAVE est un village à une quinzaine de minutes de Rocamadour quasi 45 minutes de notre atelier et au final pas très loin de l’autoroute qui nous mène chez nous. Pour êtres très honnêtes avec vous aussi bien l’un que l’autre ne sommes jamais allés au village de LACAVE avant ce projet et encore moins dans ses grottes. Nous ne connaissions ni Thierry ni Camille ni la bande. Et vu que personne n’est parfait, qu’il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis, nous avions certainement dû aller nous balader une fois ou deux, ou plus au Gouffre de PADIRAC, chose que nous ne ferons plus et que nous ne conseillerons plus. Les grottes de LACAVE à nos yeux, c’est d’abord une ambiance particulière, un esprit bien de chez nous, familial rempli d’amour et de passion. L’amour et la passion c’est la vie, ça vaut tous les business du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas les Grottes de LACAVE, en attendant de vous y rendre pour découvrir notre travail et surtout ce lieu voici quelques lignes que nous avons chopé dans le fascicule « Grottes de LACAVE en vallée de la Dordogne » qui explique un peu l’histoire, la belle histoire et pourquoi s’y rendre.

« Découverte en 1905, par le scientifique et spéléologue, Armand Viré. La grotte se visite depuis 1906. Dés 1961, l’accès se fait en petit train électrique. Ce dernier gravit 400 mètres sous terre pour vous amener au cœur de la colline.

Ensuite la visite se fait à pied avec un guide. Dés le départ avec la salle du chaos (où se déroule de nombreux concerts durant la saison), où nous espérons un jour faire notre premier one-man-show, vous découvrirez le monde merveilleux du centre de la Terre. Durant 1h15 vont se succéder plus de 150 millions d’années d’histoire, de monde féerique et d’animaux légendaires. Votre visite se terminera par la salle des merveilles, où les lucioles envahissent le silence. Le réseau aménagé que vous allez visiter s’étend sur plus de 1,5 km, mais le cheminement continue sur plus de 4 km. Situé à 9 km de Rocamadour, munissez-vous de chaussures fermées, de vos plus beaux appareils photos, pour venir visiter le plus grand cheminement visitable des Causes du Quercy, labellisé Géo parc mondial de l’Unesco. »

Comme vous l’avez compris, ce site est exceptionnel, l’endroit nous plaît, les gens, du moins ceux qui travaillent à la grotte sont exceptionnels, nous avions donc une certaine pression pour la réalisation de ce train.

Nous n’avions pas de thématiques particulières mise à part, que nous sommes « dans une gare » que les deux scènes figuratives que nous voulions réaliser vont se passer au début du 20eme siècle. Armand Viré qui a découvert la grotte appartenait à la classe bourgeoise, nous voulions donc représenter celle-ci. Lorsqu’il imagina qu’il y avait une grotte, il embaucha 24 ouvriers immigrés italiens pour creuser sans cesse pendant des jours et des jours. Nous voulions donc aussi parler d’eux, sans qui tout cela ne serait pas arrivé. Ces hommes de l’ombre ont-ils eu la reconnaissance à leur juste valeur ? Il est vrai qu’il n’y a pas énormément de photos de cette époque, pas beaucoup de gros plans, de belles scènes que nous aurions pu prendre ici ou là pour retranscrire en peinture. Nous avons donc choisi comme nous le faisons dans la quasi totalité de nos projets de prendre nos propres photos. Nous avons chécké comme à notre habitude notre chère amie Françoise qui n’a pas vécu en 1900 mais qui connaît bien cette époque et nous ne voulions pas faire de faux pas. Nous avons alors réuni nos meilleurs mannequins, amis, cantonniers du village, jardinier de l’un, ami de l’autre… et sur toute une journée nous avons fait des photos, en costume. Nous sommes allés dans la gare la plus proche avec les valises et mâles du grand-père, au pied de la falaise non loin d’ici et avons pris des centaines de photos. Nous avons régler notre appareil dès le début en noir et blanc  afin de nous rendre compte du rendu final de la peinture. Ensuite, nous avons placé à l’aide de logiciels, ces photos sur le train car le format est bien spécial, une dimension peu haute mais très allongée. Après avoir questionné toutes les personnes qui travaillent aux grottes de LACAVE, après avoir lu leurs réponses, après nous être plongés dans cet univers que nous ne connaissions pas ou peu, nous avons construit notre histoire, votre histoire, leur histoire. Nous-mêmes passionnés, nous aimons avant tout travailler avec des gens passionnés. Et vu que toute passion vaut la peine d’être vécue, elle vaut vraiment la peine d’être racontée.

Pendant ces quelques jours de réalisation, tout a été différent des jours dit « normaux » et même des réalisations habituelles. Nous avons vécu des journées remplies de stress, de bonheur, de joie, de découvertes, de partages, d’appréhensions, et de spontanéités… Chaque jour était différent, et chaque jour nous espérions arriver un jour au bout de ce challenge. La poésie de la grotte est encore plus forte que la poésie du quotidien. Nous continuerons de penser à la boutique et les rayons qui se remplissent, les vieux panneaux, le nettoyage d’avant saison, le charme omniprésent qui parcourt les rues de la grotte, l’équipe de choc, la frontale gendarmerie, les poubelles, les cigarettes de Roger, les centaines de mètre de fils électriques, les lumières qui éclairent la terre, les histoires d’Hélène, la passion de Camille, ses enfants et ses tatouages, les casse-croûte et le Karcher d’Adrian, le sourire communicatif de Paule après avoir couvert son corps de bijoux et cru avoir fait des affaires… Nous nous rappellerons toujours de tout ça ainsi que des grosses gouttes qui tombent du ciel rocailleux et s’écrasent sans retenues sur le toit en plastique, le bel atelier de l’homme que l’on nomme Roger où tout est bien rangé à sa place, encore et encore les anecdotes d’Hélène, la passion de tous, les histoires sous terre avec une terre pleine d’histoires, les sèche-cheveux qui ne s’arrêtent plus, qui ont encore plus tournés que dans un salon de coiffure la veille d’un réveillon, la peinture qui ne veut pas sécher, le « shootions photo » tels des mannequins en gare de BIARS avec un chef de gare pas très content, les costumes d’époque, l’époque des costumes, la gare du petit train, les ours en guimauve au chocolat, les revendeurs de pierres douteuses, la rouille bien coriace, le froid glacial, l’humidité qui colle aux os, le trajet du matin et ceux du soir où seule la douche chaude pourra nous donner envie de continuer à vivre, les prospectus qui s’entassent même si les touristes ne sont pas encore là, les histoires courtes, le voyage en ascenseur, la peur du vide et du silence, les premières heures, les casse-croûtes et les cafés à répétition, les bonbons et les sourires de Thierry avant de partir en balade entre midi et deux, la lumière dans les yeux d’Adrian lorsqu’il nous parle du monde sous terre où lorsqu’il nous parle tout cours, les chats, leurs repas et les bambous. Il y a aussi la douce carte de Lucy, le chien qui remplace Roger aux commandes du bolide, les pinceaux qui s’accumulent les uns sur les autres sans sécher, les écrits sur ce train, le couloir qui mène à cette visite inattendue, les tableaux naturels, les miroirs incroyables, les histoires à touristes, les lumières qui dansent, les stalactites surnaturelles, les parois qui vibrent et les sourires qui flattent…et tant de choses encore qui ont rendu tout cela possible, féerique, inhabituel et hors du temps. Merci pour ce voyage et cette belle parenthèse dans ce monde de brut.

« C’est comme une parenthèse dans le monde normal, comme si l’extérieur n’avait pas du tout sa place ici. »

Voilà une page qui se tourne, une petite histoire qui s’achève laissant place à  l’Histoire du temps où nous nous sentons si petit. Celle qui file des vertiges. Ce projet a été pour nous une belle rencontre, une merveilleuse découverte, tout simplement une aventure que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Nous espérons que vous prenez autant de plaisir à découvrir ces images, à apprécier notre peinture que nous en avons pris à la faire, à la construire, à  l’imaginer et à la réaliser. Maintenant vous savez ce qu’il vous reste à faire, réserver un petit week-end dans votre agenda pour venir découvrir le Lot et aller passer du temps dans les grottes de LACAVE et, ou pour ceux qui habitent à côté prendre un abonnement pour y aller, pour y retourner sans arrêt, chaque jour, chaque semaine. De notre côté, c’est sûr que dés que nous le pourrons, nous irons avec Françoise, les cantonniers de Cornac, et les autres amis qui nous ont aidés à construire ces œuvres, un casse croûte en poche. Toute Notre histoire est là, maintenant nous espérons qu’elle vivra encore et encore.

Nous tenons à remercier de tout cœur les Grottes de LACAVE et son équipe passionnante. Nous vous remercions tout d’abord pour votre accueil, pour ces moments passés avec vous, à vos côtés, dans la rigolade mais aussi parfois de manière sérieuse. Merci pour votre confiance, votre professionnalisme, votre patience et surtout merci de nous avoir choisis. Nous espérons maintenant que la peinture durera un certain temps, au moins jusqu’à l’ouverture

Avant de laisser la parole aux acteurs de l’extrême et « grottistes » en tout genre, nous tenons à remercier mille fois toutes ces belles personnes que nous avons rencontrées.

Merci Thierry, Paule, Camille, Adrian, Hélène, Roger, Marine, Aline. Vous allez nous manquer. Heureusement que vous avez le train pour penser à nous et nous les poubelles.

Une pensée aussi à tous les saisonniers que nous n’avons pas rencontré mais qui vont passer plus de temps que nous avec nos réalisations et ce petit train que l’on aime tant. Prenez soin de vous, de lui et de tous les visiteurs. Pensées à Maryne, Arthur, Louis,  William, Mathilde, Clément, Julien, Inaki, Olga, Marion, Abel, Juliette et tous les autres.

Merci au groupe Vert Marine, à Inaki qui a pris les commandes et remplacé Roger le temps d’une journée, aux nombreux cafés, les petits ours en chocolat, la postière, la meilleure de toute, les dealers de pierre, la douane, les villages avoisinants, la belle route parfois longue, la boulangerie du matin, les crêpes au jambon, la soupe de la voisine, le monsieur qui parle tout seul et qui promène ces chiens.

Merci du fond du cœur aussi à toute notre équipe avec qui nous avons bossé sur les visuels. Merci notre chère voisine et amie Françoise, pour les heures passées à penser aux costumes et accessoires, à échanger sur la thématique, essayer d’être dans les clous. Vraiment merci et franchement nous avons tapé dans le mile et c’est un peu grâce à toi. C’est toujours cool de bosser en famille. 

Merci à tous nos acteurs, les meilleurs de tous. Les marches de Cannes, les tapis rouges, les grands hôtels et restaurants de luxe n’attendent que vous. Merci aux amis, amis d’amis, les cantonniers de Cornac le village où nous avons notre atelier… Merci René qui est venu la veille du jour de sa retraite, Michh le numéro 1 top mannequin en vieil outil tout Christian, Christine, Netty pour les costumes.

Merci à tous pour ce voyage dans le temps.

Il faut que nous nous rencardions tous afin d’aller visiter les grottes, prendre le train et bien sûr se faire ce fameux casse-croûte.

Encore merci à tous pour cette belle aventures hors du temps, atypique que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Avant de vous quitter nous tenons à partager quelques unes des réponses que nous avons eues suite à un questionnaire que nous avions envoyés au personnel des grottes, ceux et celles qui y travaillent toute l’année, ceux et celles qui la font vivre avec passion, amour et sincérité, parce que vous l’aurez bien compris, les grottes de LACAVE est un site touristique mais aussi et surtout une belle histoire d’hommes et de femmes passionnés. Bonne fin de lecture à tous et à très vite pour de nouvelles aventures SISMIKAZOT and CO.

 

·         Êtes-vous fiers de travailler ici ? Pourquoi ? En quoi ça pourrait-être différent d’un

autre endroit ?

Originaire de LACAVE, les grottes ont toujours fait parti de mon environnement. Enfant, ce trou béant était source de questionnements et de mystères. Ado, j’ai découvert la géologie qui m’a permis d’aborder ce lieu de manière plus scientifique. Aujourd’hui et depuis plus de 10 ans maintenant, les deux approches se mêlent, et chaque nouveau projet est une nouvelle manière pour moi de partager et faire découvrir ou redécouvrir ce lieu aux visiteurs. C’est un lieu chargé d’histoire, géologiques : la roche qui la constitue date du Jurassique (150 à 160 millions d’années), si on pouvait effectuer un carottage sur toute la hauteur de la grotte, chaque tarte permettrait de reconstituer : faune, flore, climat, habitat… Quelque part toute notre histoire est là. Mais aussi chargé d’histoire humaine : La volonté d’un seul homme, Armand Viré, de s’engouffrer dans les entrailles de la Terre, surtout au début du XXe siècle, encore personne n’avait osé s’aventurer dans ces lieux mystiques. Il faut imaginer un gouffre au fond d’un bois, duquel s’échappe de la vapeur d’eau due à la présence d’un rivière souterraine, des charniers d’animaux tombés ou jetés à l’intérieur, tous les ingrédients sont là pour dissuader d’y aller. Mais des pionniers, des aventuriers comme A. Viré ont ouvert la brèche et la spéléologie est née./

Je suis très fière de travailler aux Grottes de LACAVE. C’est un lieu exceptionnel : il est magnifique, évolue sans cesse, reste encore plein de mystères… En tant que guide,  je dirais que ce qui fait la différence de la grotte avec d’autres lieux : c’est sa capacité de changer sans cesse qui fait son plus… On ne peut jamais faire la même visite. Le goutte à goutte, les cascades, l’action de l’eau en générale la rend changeante de nature, mais l’imagination aussi (avec les ombres, les formes, les interactions avec les touristes) font qu’on la découvre toujours différemment. Chaque jour est différent et je trouve ça formidable./

Oui car travail hors normes à peine 200 personnes en France font ce métier et en plus on ne vend pas un produit manufacturé mais on vend du rêve. je disais quand j’étais guide aux visiteurs que nous étions les passeurs de rêves./

  • Que connaissez-vous de l’Histoire de la grotte ?

En 1902, suite à l’exploration de l’igue Saint-Sol (gouffre de 65 m. de profondeur), presque deux kilomètres plus loin que l’entrée actuelle. Armand Viré décide de faire creuser un tunnel afin de rendre le bas de ce gouffre accessible. Et c’est là, pendant 15 mois que 24 ouvriers italiens ont creusé jours et nuits 500 m. à même la roche. Une progression de moins d’un mètre par 24 h, 12 personnes le jour, 12 personnes la nuit, un travail titanesque pour débouler en 1905 dans la salle du chao (salle de départ de la visite aujourd’hui, et réservée à l’événementiel).

Les visites débutent peu de temps après, les aménagements que nous connaissons aujourd’hui sont le résultat de plusieurs générations d’employés de la structure et d’évolution du « monde extérieur » comme les réseaux électriques par exemple. Des événements certainement à but marketing, comme les recluses dans les années 60, servent encore pour les études sur le rythme circadien. L’installation d’un train électrique en 1960…/

Pour moi l’histoire de la grotte c’est une Histoire de travail et de chance. De travail parce que c’est un projet ambitieux au départ qu’a eu Armand Viré de vouloir creuser cet énorme tunnel dans le calcaire pour rejoindre l’Igue St Sol. Un travail monstrueux qui a demandé l’action de beaucoup de monde et notamment des ouvriers qui ont creusé le tunnel, mais aussi des personnes qui ont aménagé ce qui finalement va s’appeler les grottes de LACAVE… Mais, aussi des personnes aujourd’hui qui continuent de le faire fonctionner et de l’entretenir. Finalement, c’est une chaîne de travail qui continue encore aujourd’hui…

Mais surtout de chance. Cette grotte aurait pu rester cachée aux yeux du monde à jamais. C’était une idée folle de creuser ce tunnel et le fait qu’Armand Viré l’ait fait et ait trouvé une autre grotte en plein milieu du chemin de son projet initial parait insensé. C’est une chance incroyable. Et pas juste une salle… C’est une découverte incroyable. Et quand je repense à toutes ses coïncidences qui ont amené à sa découverte, je me dis qu’on est chanceux de pouvoir en profiter aujourd’hui./

Histoire liée au village et aux environs de l’inconnu (les légendes) à la découverte des grottes des anecdotes sont devenues des légendes./

 

 

 

  • Si vous aviez vécu à l’époque de la découverte de la grotte quelles sont les choses

que vous imagineriez faire ? Qu’est-ce qui vous aurez plu ? A votre avis vous seriez

dans quelle clan, quelle équipe ?

 

Malheureusement, en tant que femme, je pense que j’aurais été préposée au ravitaillement 😉 J’aurais aimé faire partie de l’équipe qui a découvert la première salle, de ressentir cet émerveillement, ce vertige d’une découverte, sans vraiment savoir ce qu’on a sous les yeux. Je pense aussi que toute la partie qui correspond aux découvertes et aux balbutiements de nouvelles disciplines (géologie, bio spéléologie, spéléologie) m’aurait vraiment enthousiasmée. Je pense que ce qui m’aurait tout autant fascinée c’est la pratique de la radiesthésie./

Ce qui m’aurait plu c’est le silence et la découverte lorsque le dernier coup de pioche ouvre la grotte, le silence la révélation d’un lieu fermé depuis des millions d’années, ce qui m’aurait plu c’est la découverte et l’extase de l’exploration le tout avec des embruns de Jules Verne des chapeaux melon et des goûts de fin du 19ieme début 20ieme./

Si j’avais pu participer à la découverte de la grotte, il y a une chose que j’aurai aimé faire (mais avec un regard très contemporain) : c’est prendre plus de photos, ou faire des dessins des travaux du tunnel et des salles de la grotte pour voir comment tout était à l’origine… Forcément en aménageant et avec le temps on a changé beaucoup de choses et je regrette qu’il n’y ait pas plus de documents visuels sur son état au moment de la découverte. Si on pouvait retourner dans le passé et refaire la découverte j’aimerai qu’on crée ses documents là qui manquent un peu aujourd’hui./

En fait le découvreur ne s’approprie que l’exploration et les honneurs, les vrais forçats furent les mineurs qui creusèrent pendant 15 mois et que l’on ne voit même pas sur les photos. J’aurai aimé être l’explorateur mais mon moi intérieur penche vers les mineurs (les forçats de la terre)./

  • Pourriez-vous nous raconter une histoire vécue ici (ou plusieurs) que vous n’êtes pas

prêts d’oublier ? Ou une histoire que l’on vous a racontée…

Des histoires vécues il y en a des centaines… Chaque visite apporte son lot d’anecdotes… Je ne peux pas en choisir une mais le point commun de celles que je retiens le plus c’est le regard pétillant, le sourire, l’émerveillement des visiteurs quand ils ressortent./

La plus récente mais il y en a tellement. Ce fut le jour où j’ai voulu explorer seul les parties non aménagées donc dans le noir avec une lampe frontale mais la vrai erreur fut de partir seul, (ne jamais être seul au milieu du silence) et bien, plus j’avançais dans le noir, plus le silence m’enveloppait plus le moindre bruit (goutte d’eau) s’amplifiait et bien croyez-moi ou non j’ai grave flippé et je suis retourné. pour info certaines personnes ayant vécu des longues périodes dans l’obscurité sans repères chronologiques pour des expériences scientifiques et bien beaucoup de ces personnes au retour à la vie « normale » sont tombées en dépression ou ce sont suicidées./

  • C’est comment quand on est dans la grotte ? Quel sentiment vous retrouvez à chaque

fois ou presque que vous vous y rendez.

 

Le calme, l’apaisement… C’est comme une parenthèse dans le monde normal – pour moi rentrer dans la grotte c’est laisser une part des soucis quotidien dehors, comme si l’extérieur n’avait pas du tout sa place ici. La joie aussi. Quand je n’y suis pas pendant quelques jours (voir plusieurs semaines en période hivernale) je me rends compte en rentrant à nouveau dedans à quelle point elle m’a manquée. C’est un lieu que j’aime et dans lequel je suis contente d’aller./

Le calme, plus de stress, plus de montre, plus de bruit, on est surpuissant et tous nos sens sont exacerbés, on ressent tout une vrai psychanalyse./

Pour moi la grotte donne vraiment un sentiment d’apaisement. Quand je suis dedans j’ai la sensation que rien ne peut m’arriver. Le champ des possibles, certainement grâce à son histoire, est grand ouvert. Quand je regarde autour de moi je suis fascinée par cette lenteur, ce monde qui évolue sans tenir compte du monde extérieur, ce dernier qui manque cruellement de temps de pause. Surtout ce qui est pour moi l’essence même de la grotte : le son du silence. Le lieu parle de lui-même. Face à cet édifice de plusieurs millions d’années, nous ne représentons rien, quand une concrétion met un siècle pour grandir d’un cm. Sur notre échelle de vie, cela ne représente même pas 3 secondes…/

  • Si vous deviez donner un titre ou une phrase à la grotte, son histoire ou votre travail

ça serait quoi ?

 

Les archives de la Terre./

Le titre qu’on lui donne : « Les archives de la Terre » me semble lui correspondre et ca

définit un peu notre travail (celui de recherches, de transmissions, de mémoires …)./

Venez écouter le bruit du silence./

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