Pour la première fois dans notre petite carrière artistique nous prenons l’avion pour la réalisation et la concrétisation d’un projet à l’étranger. Nous avons déjà travaillé en dehors des frontières françaises, métropolitaine mais toujours accompagnés de notre camion qui fait comme nos chiens parti entière de notre équipe. C’est donc la toute première fois que nous n’aurons pas notre matériel et certaines de nos habitudes. En début d’année nous avons été en contact avec le Mural Fest Tirana qui est alors très emballé par notre venue. Puis très vite l’Ambassade Française et son meilleur des éléments chargés de la culture : François, nous ont soutenu et suivi dans ce projet. Notre planning ne correspondant pas aux dates exactes du festival nous sommes arrivés quelques jours avant son début et avons eu la chance et le privilège énorme d’ouvrir le bal pour la deuxième édition du Mural Fest et d’être les premiers artistes à travailler.
Nous sommes tous les deux très fiers et très heureux de vous présenter notre œuvre et l’intégralité de ce projet, pourquoi nous avons choisi de peindre une pince à linge, quelles ont été les conditions et bien sûr vous raconter plein d’anecdotes qui ont rendu cette aventure parfois dure mais surtout très riche.
Juste avant notre départ nous avons reçu une photo du mur que nous allons potentiellement peindre. Nous avons alors réfléchi à l’idée principale et ce que nous voulons réaliser. Les deux murs qui nous ont été proposé sont géniaux et très bien placés en plein milieu de la capitale mais ils nous demandent tout de même un peu de réflexions car le format est très particulier. Nous pensons peut être à écrire un immense poème sur la vie, l’amour ou simplement les pensées de chacun. Nous voulons quelques choses d’universel. Puis très vite nous avons l’idée de la pince à linge. Nous l’avons déjà peinte plusieurs fois pour une de nos expositions. C’est une photo que nous avons pris chez Paulette la grand mère de Paul. La pince à linge est pour nous un objet du quotidien universel. Le monde va vite, chaque jour il y a de nouvelles technologies, de nouvelles choses qui arrivent et inondent le marché pour encore plus de nouveauté et une évolution constante mais une pince à linge est et restera une pince à linge comme l’amour, la peur, la joie, la tristesse ou grand nombre d’émotions et de sentiments. Il y aussi pour nous une notion de temps qui s’arrête lorsque nous étendons le linge sur notre balcon, dans notre appartement à travers le monde. Puis ce geste est beau, parfois même mélancolique…
Pour accompagner l’élément figuratif et notre phrase, nous avons choisi d’écrire cette phrase…
Bota po ndryshon shpejt, disa disa gjera nuk do ndryshonjne kurre.
Le monde évolue vite, certaines choses ne changeront jamais.
Nous avons aussi beaucoup hésité avec :
– Le temps s’arrête
– Comme l’amour, une pince à linge continuera d’exister
– Apprécions les choses simples
– L’évolution technologique et les nouveautés ne remplaceront jamais l’amour et les choses simples.
Voici le récit et quelques mots sur Kapse Rrobash qui nous le rappelons veut simplement dire Pince à linge. Nous trouvons ce mot beau et doux, le seul que nous n’oublierons jamais de la langue albanaise. Nous entendions les gens parler en albanais au pied du mur et « kapse rrobash » revenait sans cesse…
Mardi 28 Mai, François et le chauffeur de l’ambassade nous attendent à l’aéroport. Il est environ 15h30, quand nous arrivons à destination. Tout s’est super bien passé. Nous avons même eu la chance de croiser quelques gagnants de la Coupe du Monde en 1998 à l’aéroport de Bordeaux. Ils rentrent chez eux après avoir disputé un match de gala. Didier Deschamps, Laurent Blanc sont de la partie. Trêve de plaisanterie, nous sommes maintenant impatients de découvrir notre mur, l’ambiance du festival et voir toutes ces choses qui nous attendent. Les images défilent à toute vitesse à travers la vitre de la voiture de l’ambassade française. Les premières impressions sont toujours importantes, les coups de foudres en voyage, les premières minutes, les premières rencontres, sourires, regards guident les pas pour les jours à venir et souvent pour la globalité du voyage. Ces impressions sont rapidement positives. Nous prenons vite conscience de la chance que nous avons d’expérimenter ce genre d’expériences inoubliables. Nous sommes des privilégiés de vivre de notre passion et de découvrir des petites parties du globe ou de notre belle et douce France. Parfois on aime passer plus de temps chez nous mais notre labyrinthe artistique en décide autrement et nous devons en profiter tant que nous en avons la force et l’envie. Le mélange voyage, travail, partage, découverte et apprentissage d’une nouvelle culture est fort et nous aide à avancer. C’est aussi grâce à tout ça qu’il n’y a pas de routine qui s’installe dans notre travail. Nous découvrons notre hôtel au cœur de la cité et en plus de tout nous avons la chance qu’il ne se situe pas trop loin du mur que nous allons peindre, tout juste cinq minutes à pied. Nous allons réaliser deux façades à Tirana dans une rue très passante. C’est quand même incroyable.
Pour bien situer le contexte et que vous compreniez au mieux notre épopée et notre virée, le Mural Fest est un festival de street art avec plusieurs artistes venus des quatre coin du monde. Nous nous rendons vite compte que la culture et l’investissement des gens est différente de la notre ce qui est assez drôle et parfois en décalage avec nous. Cette semaine, nous allons alors nous la jouer à « l’albanaise » parfois essayer de se débrouiller par soi même pour ne pas trop attendre. Il va mieux falloir vivre au jour le jour ou parfois même heure par heure.
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas, même si certaines habitudes guident nos pas. Très vite nous empruntons le même chemin pour aller travailler, nous mangeons le même petit déjeuner, faisons les même horaires. Nous croisons les mêmes personnes. Mais travailler avec des albanais et la météo inhabituelle pour cette période de l’année n’aura pas été qu’une partie de plaisir. Nous garderons des souvenirs forts de cette expérience mais nous n’oublierons pas non plus toutes ces choses difficiles que nous avons dût braver pour arriver au bout. Il y a eu plusieurs « faux départ » et beaucoup de « fausses arrivées » aussi. Parfois proche du but nous avons dû stopper surtout sans savoir si nous arriverions à nos fins.
Certaines histoires valent mieux que de longs textes et il y a quand même quelques anecdotes que l’on se doit de vous raconter et de partager parce que des comme ça il n’y en a pas des milliers :
> Le premier jour où nous arrivons à Tirana, nous allons poser nos affaires à l’hôtel, manger un petit truc et nous nous dirigeons en ville découvrir notre mur et faire connaissance avec l’équipe du festival. Un peu par hasard nous tombons sur le mur. L’équipe nous avait dit que le mur serait blanc. Franko un artiste local et co-organisateur du festival peint notre mur lorsque nous le voyons. Nous n’avions jamais vu une technique et une réalisation aussi mal faite. Un vrai sketch. Merci quand même à lui d’avoir pris ces deux heures pour nous. Le lendemain nous mettrons la journée pour tout peindre en blanc et partir d’une base seine. Quelques minutes après nous arrivons au QG du festival. La personne qui a tout géré par mail avec nous, nous a demandé une liste complète du matériel. Celle ci faisait une double feuille A4 et nous avions essayé d’être le plus précis possible. On nous a dit par mail avant notre venue : « ne vous inquiétez pas tout est OK ». Mais nous constatons qu’il n’y avait pas une ligne de prête pour nous et qu’en gros ça allait être compliqué. On nous montre 3 pots de couleurs différentes et quelques bombes. On nous avait demandé de choisir sur un nuancier, hors il n’y a en stock que quatre couleurs. Ce qui est aussi très drôle pendant cet « entretien » c’est que la plupart de nos interlocuteurs parle Albanais et tout le monde fume à l’intérieur. Au final, nous avons dû taper un peu du point et nous avons enfin obtenue ce que l’on voulait le lendemain. Il y a quand même eu un moment où nous sommes prêts à commencer toutes nos couleurs mais n’avons pas de pinceaux pour travailler, alors on attend.
> Nous avons faim, le midi c’est vraiment compliqué pour nous de se déplacer et d’aller à un autre endroit pour déjeuner. On nous a parlé qu’il est possible de nous livrer directement sur le lieu. Un midi, un peu speed et pas très en avance sur notre mur, nous demandons à Vanesa (notre assistante) d’aller chercher le repas, et à notre plus grande surprise, elle nous dit que ce n’est pas possible car il est interdit de manger en extérieur. En insistant un peu on a très vite compris qu’il y a là dedans une grande histoire de flemme… Ahaha les albanais nous en ont fait voir de toutes les couleurs.
> Le deuxième jour, après avoir insisté un peu pour récupérer notre matériel et toute la liste que nous avons demandé. Nous rencontrons le « big boss » du festival quelqu’un d’assez jeune, très charismatique et surtout très dynamique. Après le déjeuner, il nous amène faire le check du matériel. Tout se passe bien lorsque d’un coup il nous demande de le suivre dans son bureau. Il ferme la porte soigneusement. Il y a une petite musique électronique en fond, il nous demande de nous asseoir sur les canapés palette vert fluo dans son bureau. Tout d’abord il nous remercie d’être venus jusqu’en Albanie pour participer à leur festival. Puis nous sentons très vite qu’il veut et va nous demander quelque chose. Il souhaite que nous lui réalisons gracieusement une petite toile pour sa collection privée et nous demande gentiment d’être présents à des ateliers et de les mener pour la journée de l’enfant. Nous sentons que nous ne pouvons pas refuser si nous voulons toujours que notre nacelle soit présente sur le chantier ou les repas compter pour nous c’est mieux d’accepter. Puis au final les ateliers se font mais sans nous car ils sont très en retard sur l’heure du rendez vous et nous avons beaucoup de travail.
> Le troisième soir alors que tout commence à rentrer dans l’ordre et rouler comme sur des roulettes, Albana, une des boss du festival, notre interlocutrice principale nous appelle en nous disant qu’il y a un petit souci de chambre et voir avec nous si l’on peut accueillir deux personnes dans notre chambre. Elle nous dit aussi de ne pas nous faire de soucis, ils sont en couple et pourront dormir dans le même lit. Chaque soir, nous allons au restaurant pour 21H à quelques minutes à pied de l’hôtel. Elle nous demande d’attendre nos nouveaux colocataires et nous irons au resto tous ensemble. Après ça, pas de nouvelles. A 22H, toujours personne et Albana ne répond pas à notre message. Nous décidons alors d’aller au restaurant. Arrivés là bas (un peu saoulé quand même) nous rencontrons toute l’équipe qui est en train de dîner et est sur place depuis plus d’une heure. Ensuite nous passons une nuit très drôle et plutôt atypique avec nos nouveaux amis qui pour le coup sont devenus nos supers potes pendant le festival. Nous avons tellement rigolé… Une anecdote et un souvenir inoubliable.
> Nous avons avec nous toute la journée deux mecs de la mairie pour diriger la nacelle où nous conforter dans l’idée que nous ne risquons rien quant au fait de monter tout en haut. Les conducteurs ne parlant pas un mot en anglais nous avons une traductrice/assistante et certaines discussions sont très drôles. Parfois nous montons très haut avec la nacelle et nous ne sommes pas très rassurés. Alors nous les regardons et un simple pouce en l’air ou un clin d’oeil nous rassure énormément. Mais parfois lorsque nous regardons au sol il n’est plus là et pour plusieurs heures. Ils sont au café.
> Le dimanche soir après une après midi très pluvieuse, nous espérons fortement finir. Le ciel se dégage. Il nous reste une heure de travail, seulement la signature et quelques détails sur l’élément figuratif. Nous nous rendons vite compte que notre ami de la nacelle veut rentrer chez lui et n’en peut plus de nous. Il nous a alors très rapidement simulé une panne sur la nacelle en nous disant que demain matin à 8h30 elle sera réparée. Nous voulons remonter sur la nacelle lorsqu’il s’exclama en disant un peu nerveusement : « problema makina, problema makina » On a senti le fake. Tant pis, on verra ça demain. Sauf que le lendemain (qui était notre dernier jour) il a plu jusqu’à 16h non stop. Le mur était mouillé nous avons même pensé que nous ne pourrions pas terminer. Nous avons toujours un peu de chance dans notre malheur puisque le mur trouvera le temps de sécher et nous de faire les derniers détails.
> Une dernière anecdote concernant la nacelle. A un moment donné nous discutons sérieusement « sécurité » avec les mecs lorsque nous voyons un voyant rouge allumé. Cela nous inquiète un peu. Il nous explique que certainement que le constructeur ne devait plus avoir de lumières vertes et l’a remplacé par une lumière rouge.
> Dernier moment sur la terre albanaise. Il est 9h lorsque notre taxi réservé par l’ambassade nous rejoint à notre hôtel pour nous amener à l’aéroport. Tout se passe bien. Il nous arrête pour acheter des clopes, on discute tant bien que mal, les derniers paysages s’offrent à nous tel des cartes postales. Nous nous remémorons plusieurs moments. Nous avons un mélange de tristesse de partir et de joie de rentrer retrouver nos maisons et nos proches. Le taxi se gare à l’aéroport, nous laisse. On le check (check albanais position bras de fer)… Il repart, on fait des photos, on est heureux. Nous avons un peu de temps mais pas trop quand même. Cinq minutes après, Paul se rend compte qu’il a oublié son portable dans le taxi. Comment faire ? On n’a pas de réseau. On demande à quelqu’un pour téléphoner. Nous appelons François de l’ambassade pour qu’il contacte le taxi qui ne parle que albanais et très peu d’anglais. Finalement ils se comprennent et pas loin de trente minutes après notre cher taxi arrive avec le portable. Nous prenons l’avion et cette fois sans rien oublier.
Voici une page qui se tourne mais qui restera importante et bien remplie dans le livre de notre histoire. Les sensations se sont multipliées au fil des jours et des rencontres. L’Albanie et plus précisément Tirana nous a marqué au fer rouge. Chaque souvenir fera parti de notre histoire. Nous ne voulons pas en perdre une miette et nous n’oublierons jamais l’odeur du jasmin qui guide nos pas dans les ruelles de la capitale, les longues attentes de dessert après les repas au mille plats, les discussions interminables avec nos amis portugais ou polonais, la belle rencontre avec les artistes italiens, les litres inconsidérés de pluie, les RAL et pas RAL, le marché dans la rue pour trouver des draps, le tour de vélo en ville, les rencontres, les vélos qu’on s’est fait prendre au pied du mur, la soirée du lancement du festival, le premier jour, la manif et ses feux d’artifices, les petits déjeuners, seuls ou avec les autres artistes, les négociations sans limites pour obtenir ce que nous voulons, les passages à la douanes… Il y a aussi les petits déjeuner, la vue de la chambre, le quartier dans lequel nous avons vécu pendant une semaine, la vue sur Tirana dans notre chambre au look d’appartement, la rue principale, les taxis jaunes comme à New-York et les taxis verts, le bloc, le nuage, la soirée avec François, l’accueil de l’hôtel, la nacelle sur laquelle nous n’étions pas toujours rassurés mais qui nous a porté jusqu’au bout, les klaxons à répétitions, l’odeur de la nourriture, les gâteaux au pied du mur, les grandes poches de fruits cueilli par les grands parents, le sourire des gens, toutes ces personnes qui se posent des questions et qui vraiment ne comprennent pas pourquoi nous avons choisi de peindre une pince à linge, les kilos de peintures, les quatre couleurs en bombes de la gamme « Happy Color », les crêpes et notamment celle au chocolat, Air France et Alitalia, l’attente à l’aéroport, les achats, les tapis, les cartes postales et tout et tout… On oubliera pas non plus toutes ces heures à attendre, notre k-way jusqu’aux chevilles et nos habits trempés par la forte pluie, les rendez vous à l’heure mais pas tout à fait, les plats turcs, toutes les rencontres, nos assistants et assistantes le temps d’une semaine, les visages qu’on oubliera pas et tant de choses encore qui traîneront au fond d’un sac, qui resteront agripper dans notre cœur, accrocher sur les murs de notre atelier ou coincer dans notre crâne.
Nous sommes très heureux de partager cette expérience avec vous mais aussi et surtout de l’avoir vécu. Ça nous donne très envie de voyager encore plus, de partager, de découvrir et de vivre encore et encore plus d’aventure de la sorte. La démarche de base reste la même que ce que nous vivons et réalisons en France mais il est vrai que le changement de culture rend tout beaucoup plus drôle et surtout plus riche et atypique. Si c’était à refaire on aimerait que rien ne change avec les galères et les joies rencontrées. Merci de nous avoir lu et d’avoir parcouru toutes les photos, grâce à tout ça c’est comme si vous étiez partis avec nous. Merci pour la force que vous nous envoyé chaque jour. L’histoire continue et continuera d’exister.
Un immense merci à l’organisation du festival et au Mural Fest deuxième édition pour nous avoir accueilli. Merci Franko, Artan,Henerild, Bilal, Tili et Albana. Merci de tout cœur à François et l’ambassade française d’avoir veillé à que tout se passe bien et de nous avoir accueilli dans les meilleurs conditions possibles. On vous oublie pas et on espère vous revoir bientôt. Merci infiniment à Vanesa notre assistante pour la semaine. Ton aide nous a été précieuse et ton investissement au sein de notre groupe magique. Nous avons vraiment eu de la chance de t’avoir. Tu es et a été merveilleuse. Gros gros big up à nos deux chauffeurs de nacelles Ilir et Arben. Très souvent nous n’étions pas rassurés surtout lorsque nous nous approchions du sommet et à vos côtés nous ne craignions presque rien enfin sauf toutes les fois où nous nous rendions compte que vous étiez au café. Même si nous n’avions aucune langue pour nous comprendre vos pouces levés et vos sourires resteront gravés dans notre mémoire pour bien longtemps… Une énorme pensée à tous les magasins, tous les gens que nous avons rencontrés. Enfin une dernière pensée pour les « volontaires » et adorables personnes qui ont bossé avec nous main dans la main, l’équipe du drone, et aussi Vanesa (encore), Romina, Claudia et Anisa…
Nous sommes déjà sur un autre projet avec forcément le cœur et la tête remplie de plein de belles choses de l’Albanie. Très heureux d’avoir un peu de repos et de retrouver nos proches, d’entamer une nouvelle aventure avec la passion de toujours. Merci pour vos premiers retours et à bientôt pour la suite.
Nous terminons avec quelques mots de Vanesa, notre assistante pour une semaine…
I am Vanesa a voluntary from Albania who met Remi and Paul. They were the first artists I a used to help, and they were the best. Paul the funnyone and Remi the boys who works hard. I used to lough a lot with them because they were so cute. The way they speaks english and some little words some time it’s so funny. They liked Albania and i really don’t understand why ?! For me it was a really good experience and i think they are great artists with a lot dimension. I hope i have helped them in one way or in another but i tried. Next time i will be more hard working. Thanky Remi and Paul.